Chemicide - Violence Prevails
Chronique
Chemicide Violence Prevails
Comme quoi il faut toujours persévérer et croire en sa bonne étoile, cela peut s’appliquer aisément au quatuor du Costa Rica qui au bout de dix-sept années d’existence et de quatre albums sortis en autoproduction comme sur de toutes petites structures, trouve enfin le moyen d’exploser au grand-jour et de se retrouver sur un label réputé. En effet trois ans après un très réussi
« Common Sense » le combo (qui a vu l’arrivée d’un nouveau bassiste et batteur autour de ses deux membres historiques) réussit le tour de force d’arriver chez nos Nordistes de Listenable, qui même s’il n’a plus l’aura de ses débuts bénéficie encore d’un catalogue très aguicheur et d’une distribution impeccable. Et vu les belles promesses entrevues sur sa précédente livraison il aurait été dommage que ce cinquième opus ne bénéficie pas d’une visibilité qu’il est en droit d’avoir, car ses auteurs sans renouveler quoi que ce soit au genre offrent ici une réalisation impeccable qui sent autant la chaleur de la côte ouest des Etats-Unis que la sidérurgie d’outre-Rhin... le tout sans jamais s’éterniser inutilement, vu que les gars privilégient l’efficacité à toute autre démonstration technique stérile et inutile.
Et cela va encore être le cas ici vu qu’on va retrouver cette production puissante et moderne (mais qui sait garder un certain rendu naturel), le tout avec des morceaux assez courts où le feeling prime sur le reste et ponctués d’influences typiquement 80’s facilement identifiables des deux côtés de l’Atlantique. Tout ça va immédiatement ressortir dès les premières notes de l’impeccable « Do As I Say, Not As I Do » qui va mettre d’entrée les points sur les i, avec cette classique alternance entre passages endiablés et d’autres plus rampants et bridés. Sans rien révolutionner le groupe possède cependant toujours ce sens du riff impeccable et ce groove contagieux qui fait mal aux cervicales, la preuve avec le dynamique et varié « Red Giant » qui nous propose tout le panel rythmique de ses membres créant ainsi un titre idéal pour se lâcher comme se faire mal au cou en faisant du headbanging. Cela sera la même chose pour le redoutable « Systemic Decay » qui mise majoritairement sur le mid-tempo (en s’inspirant largement du METALLICA des débuts) avec une redoutable efficacité, confirmant que les mecs conservent toute leur force même en levant un peu le pied. Si on passera outre sur le balourd et forcé « Parasite » (qui ne décolle jamais à cause de sa vitesse bridée au maximum comme d’un rendu bizarrement trop moderne), ce sera heureusement le seul moment ennuyeux de ce disque car le reste à suivre va être d’un acabit identique à ce qu’on a entendu jusque-là.
Du coup on va s’enfiler aisément « Violence Prevails » qui reprend toute la variété de jeu de ses auteurs en y insufflant quelques accents Hardcore du plus bel effet, histoire de revenir aux fondamentaux en jouant les montagnes russes avec aisance et expérience sans perdre en attractivité. Tout cela avant que « Prey Of Failure » ne ralentisse franchement l’allure mais soit tout aussi convaincant dans sa façon d’étouffer l’auditoire à grands coups de riffs massifs et d’ambiances sombres et humides, vu que la rapidité est mise ici sur le côté pour renforcer ce sentiment mortifère et obscur. Et comme pour faire le grand-écart après ce bridage généralisé c’est « Chokehold » qui déboule, et avec lui le retour à une primitivité exacerbée vu que ça mise sur la brutalité et un côté Punk particulièrement affirmé, tant ça ne débande pas un instant afin de remettre l’église au centre du village pour redonner une bonne rasade de bon son rudimentaire et bas de plafond. Et en guise d’ultime pied de nez par rapport à cette plage « Supremacy » va montrer une vision totalement différente de par ses longs arpèges éthérés et la douceur qui en découlent, avec de la mélodie constante et ce même quand les choses se montrent plus agressives prouvant donc que l’entité sait manier les harmonies comme la violence avec brio sans jamais en faire des caisses, et montrant encore une fois son talent dans l’écriture avec cet enregistrement qui a tout pour plaire aux fans même les plus exigeants. Et comme si cela ne suffisait elle nous gratifie en prime de reprises à la fois fidèles et personnelles, avec d’abord « That's Right, We're That Spic Band! » des latinos de LOS CRUDOS qui ressemble beaucoup à l’original... à l’instar de « Hear Nothing, Say Nothing » de DISCHARGE, où à chaque fois on retrouve toute sa virulence et son énergie. En revanche avec « 72 Seasons » tiré du dernier long-format des Four Horsemen on va avoir plus de mal à reconnaître les contours de ce que James Hetfield et ses comparses ont récemment sorti, même s’il faut bien avouer que la version faite par les Costaricains a de la gueule en étant plus virulente mais sans dénaturer le résultat initial.
Résultat de tout cela une galette imparable remplie de virulence positive où la variété et diversité sont de mise, afin de créer un rendu profond et équilibré à la durée de vie conséquente... vu que malgré leur relative simplicité chacun des compositions présentes a suffisamment d’arguments et d’arrangements pour qu’on y adhère facilement tout en les mémorisant aisément. Confirmant donc tous les espoirs placés en eux les chimicides se placent donc en étendard de la scène extrême dans leur pays comme en Amérique centrale en général, preuve donc de leur qualité et du bond en avant franchi... et nul doute désormais qu’on va les retrouver à l’affiche de festivals européens comme en première partie des ténors continentaux. Il est désormais acquis que leur musique saura faire son œuvre sur scène sans aucun problème preuve s’il le fallait encore de l’ouverture d’esprit de chacun des membres qui ne se cantonnent pas à un seul registre, et c’est tant mieux vu que cela permet d’offrir quelque chose de jamais lassant et d’impeccable sur différents tableaux sans aucune faute de goût qu’elle soit petite ou grosse.
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