Pour une formation créée en 2008, la discographie est plutôt maigre : un premier EP («
Germania Inferior ») en 2010 puis plus rien jusqu’à cette année avec «
Coast I », également sous la forme d’un EP. De ce que je comprends, le
line-up a également bougé car nous sommes apparemment passés d’un duo à un
one-man band avec
Triest désormais seul aux commandes. Cela dit, ni le nombre de musiciens ni le format ne seront des obstacles à la découverte de cette sortie,
SARDONIC ALLEGIANCE nous gratifiant donc de trois compositions d’une durée très correcte (de cinq à huit minutes).
Le style ? Il ne faudra pas attendre bien longtemps pour le découvrir, « Coast » entrant directement dans le vif du sujet : un
black metal certes mélodique mais surtout puissant et rapide, entraînant, dans l’esprit des
MGLA,
UADA,
GROZA il me semble bien que les aspects
heavy soient davantage appuyés notamment dans les solos. Et si le pont électro de ce premier titre pourra décontenancer, il ne s’agit que d’un bref écart qui n’a pas vocation à se répéter : la formation néerlandaise ne cherche pas l’incongruité, son style est pur, efficace, sans chichis.
Bien sûr, seulement trois compositions c’est peut-être encore insuffisant pour se faire une idée précise du potentiel réel de ce projet. Cependant, en dix-neuf minutes, il y a largement la place pour déterminer si l’on a envie ou non de suivre les réalisations prochaines. Or, ici, cette envie est indéniablement présente. En effet, outre la très bonne qualité de la production ainsi qu’une illustration vraiment attrayante signée
Gustavo Sazes, c’est tout de même grâce à la qualité musicale que l’auditeur restera accroché :
blasts à foison, chant rugueux, guitares limpides tant dans les riffs que lors des
leads, il n’y a guère que la batterie dont je ne sais si elle est programmée ou jouée mais, quoi qu’il en soit, elle sonne de façon suffisamment organique pour conserver la dimension épique des titres.
De plus, le fait que
SARDONIC ALLEGIANCE soit en mesure de proposer un morceau de huit minutes (« Delusions Cataclysmic ») sans avoir recours à des subterfuges tels qu’une plage ambiancée ou un long pont instrumental démontre avec assurance que cet EP n’est pas le fruit du hasard et que son excellente tenue est avant tout redevable au talent. Il va cependant désormais falloir prouver que cette inspiration ne se tarit pas sur une plus longue durée mais là, clairement, je n’aurais pas été contre deux ou trois titres en plus, histoire que le plaisir perdure.
«
Coast I » s’avère être une belle surprise, le musicien y dévoile une maîtrise solide de son art, abordable mais en aucun cas mièvre ou trop mélodieux, j’irais même jusqu’à dire que cet EP ne manque pas d’une certaine noblesse. Encore une formation à suivre de près !
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