Cela fait maintenant plusieurs années que la région Sud-Ouest nous apporte d’excellentes formations, que l’on regarde du côté de la côte basque, des Landes ou de Pau. Dans ce contexte,
RED DEAD n’est pas vraiment un nouveau venu puisqu’actif depuis 2012 avec trois LP en poche : «
Therapy of the Evil » (2017), «
Forest of Chaos » (2020) puis «
Paths Across the Graves » (2025), auquel nous nous intéressons aujourd’hui, tous signés chez
Great Dane Records.
Depuis ses débuts, le quatuor cultive la passion du
death metal à l’ancienne, cela se voit, cela s’entend. Cela se voit dans ses pochettes où revient ce personnage sanguinaire, méchante mascotte que l’on croirait échappée d’un
comics violent. Cela s’entend dès les premières mesures de « Towards the Torture » : ces riffs épais, cette granularité de voix, ces mid-tempos, nous ne sommes jamais très loin de l’école floridienne mais sans cependant y perdre en personnalité. Un style davantage américain qu’européen donc mais qui sait parfaitement allier les codes musicaux d’autrefois avec une approche résolument moderne, au niveau de la production déjà, claire et puissante, mais également dans une forme de spontanéité juvénile qui habite chaque composition. Les membres ne sont pourtant plus vraiment des débutants mais je trouve qu’ils ont su garder une certaine fraîcheur dans leur jeu, une insouciance qui rend l’album aussi agréable que vitalisant. Attention, je parle bien de
death metal hein ! Et du putride s’il en est ! Certains plans pourront évoquer les vieux
CANNIBAL CORPSE,
OBITUARY à l’occasion des moments les plus plombés, avec une dimension quasiment
hardcore dans la façon d’apporter du
groove, du
flex dans des rythmiques épaisses comme le bunker de la plage du Vieux-Boucau.
À titre personnel, même si les guitaristes sont bons (avec notamment
Antho de chez
DEATH FROM ABOVE), j’apprécie particulièrement que les solos soient presque totalement mis en sourdine, le groupe préférant varier les rythmes, laisser parler un peu plus la basse, plutôt que tartiner à outrance, pour un effet de percussion maximum. De plus, les nombreux doublements de voix contribuent également à l’opacité du rendu final. En définitive, il n’y a guère que lorsque
RED DEAD tente des choses plus alambiquées (« From Beyond the Grave ») que j’accroche moins : l’accroissement de mélodie, la guitare acoustique, ce ne sont pas des éléments qui bonifient l’album, peut-être que ce dernier aurait pu se voir amputer d’un ou deux titres sans que cela soit réellement dommageable. D’ailleurs, l’inspiration s’essouffle légèrement sur la fin, l’enchaînement « From Beyond the Grave » - « Fall Into the Dead’s Realm » marquant une nette baisse d’intensité, à mon avis deux compositions dont nous aurions pu nous passer.
«
Paths Across the Graves » retrouvera de belles couleurs carmin avec la conclusion « Pathetic Side of Humanity » dont la lourdeur intrinsèque en mode hachoir à viande correspond davantage au standard qualité érigé par les musiciens. Par conséquent, des chansons un à huit, mon amour des choses simples mais bien faites se trouve comblé. Certes, le
death metal des Landais est rudimentaire à souhait mais le soin apporté au travail rythmique lui confère une excellente dynamique avec beaucoup de
swing ainsi qu’un petit aspect
brutal death façon côte est des États-Unis qui réjouit les papilles. Au-delà, la sortie tourne un peu en rond à cause d’éléments soit limite hors cadre, soit tout simplement moins intéressants car n’atteignant pas le niveau des pistes précédentes.
Cela dit, rien de grave. Je crois juste que pour les sorties futures, un bon vieux « trente minutes » serait amplement suffisant, pour un gros coup de pelle sur la nuque et un enterrement rapide derrière les dunes, selon la méthode éprouvée des frères Jourdain dont, rappelons-le, « la bière était tiède ».
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19/06/2025 15:54