Goats Of Doom - Inri
Chronique
Goats Of Doom Inri
Seize ans d’existence ponctuée aujourd’hui d’un septième album... on ne peut pas dire que le projet mené par Scaregod ait franchement chômé du côté de ses sorties, même s’il faut bien avouer que malgré toute sa bonne volonté il n’a encore jamais trouvé la bonne formule pour s’extirper de la grande et redoutable concurrence locale. Car sans être véritablement ratés chacun de ses opus se révélait beaucoup trop quelconque et passe-partout pour véritablement arriver à marquer les esprits sur la durée, et ce malgré un line-up stable depuis 2017 et l’acharnement de son label qui continue de croire au combo envers et contre tous. Et une fois encore le constat va être le même que pour chacune de ses anciennes productions... vu qu’on va être en présence d’un disque sympathique, joué avec sérieux et implication mais auquel il manque véritablement une âme et un truc en plus pour qu’on en retienne quelque chose comme l’envie d’y revenir régulièrement.
Pourtant avec le démarrage intitulé « Vihani Saatanan Mahdilla Roihuaa » tout était réuni pour que l’on parte sur de bonnes bases, car ici le groupe va proposer une musique crue et crade qui sent la sueur tant on est happé par cette rythmique Punk à la fois dans les riffs comme avec les patterns du frappeur. Jouant sur les nuances de vitesse comme des lenteurs l’entité livre ici un rendu impeccable et frontal sans concessions, qui défoule comme il faut et nous embarque dans la grande froideur hivernale où la neige ne cesse de tomber. Cependant après ce début intéressant et vivifiant l’allant va retomber sur la doublette « Kuoleman Lapset » / « Kivet Helvetin Tiellä » qui va jouer sur l’alternance agréable et classique mais qui va être plombée par une durée beaucoup trop longue, créant ainsi un sentiment rapide et logique de monotonie et d’ennui... tant il faut bien l’avouer que ça recycle en permanence les mêmes idées, malgré une interprétation impeccable et professionnelle. Heureusement après ce coup de mou les choses vont se remettre dans le bon ordre et en premier lieu avec le varié et épique « Teeskentelijä » où la bande propose toute sa palette de jeu, pour offrir un rendu dense et homogène très efficace... tout ça avant l’arrivée du surprenant et mélancolique « Kunniattomat », où la virulence va laisser place à de la nostalgie et des atmosphères plus posées. Car proposant en guise d’introduction de douces notes acoustiques légèrement Folk ce morceau va ensuite dévoiler un visage tribal et majoritairement rampant lors de sa première moitié, avant ensuite de doucement accélérer sans lâcher totalement les chevaux histoire de créer un sentiment de retenue qui permet aux ambiances d’émerger plus profondément. Si tout cela aurait pu être raccourci cela reste d’un très bon niveau et montre que les gars peuvent aussi être intéressants dans ce format plus ambitieux mais jamais pompeux ou redondant, tant on ressent un certain désespoir lié à la perte d’un être cher emporté dans les tourments de l’histoire et de cette météo peu propice à la survie.
D’ailleurs la conclusion intitulée « INRI » va reprendre un peu ces mêmes bases tout en proposant deux antagonismes bien marqués pour amplifier le grand-écart et le ressenti général où le deuil et les conflits armés se mélangent habilement tout en restant cohérents, mettant ainsi en exergue une grande variété des tempos et de ressentis divers. Et entre ces deux plages « Rauhanrikkoja » va revenir aux fondamentaux de par sa colère exacerbée et ses accents occultes fortement marqués, où se greffent des chants guerriers et une rythmique entraînante où le médium est prédominant... montrant donc que sans en faire trop les Finlandais savent être efficaces dès l’instant qu’ils vont à l’essentiel et restent raisonnables sur la temporalité. Du coup malgré ses imperfections ce nouveau cru possède un certain charme indéniable, et surtout une vraie sincérité qu’on ne peut pas reprocher à ses auteurs malgré le fait que tout cela sera immédiatement oublié dès qu’on en aura terminé de l’écoute. Sombre, religieuse et glaciale celle-ci contient nombre d’éléments à dévoiler progressivement sous son apparente herméticité et son manque relatif d’idées marquantes, même si par rapport aux cadors nationaux ça reste encore bien loin en termes de niveau comme de qualité globale vu qu’il manque à GOATS OF DOOM de quoi véritablement se démarquer de la concurrence présente dans le style. Néanmoins tout cela s’appréciera tranquillement et en dilettante le temps d’une première partie de concert ou de festival... après sur du plus long terme c’est une autre histoire, tant tout cela pourra rapidement fatiguer de par sa monotonie et le recyclage d’idées qui ressort de temps à autres par petits bouts.
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