Embrional - Tendencies For Self-Destruction
Chronique
Embrional Tendencies For Self-Destruction
Même s’il a vu défiler en son sein parmi les meilleures pointures de la scène Death et Black de son pays il faut néanmoins reconnaître qu’EMBRIONAL n’a jamais réussi à franchir le palier qui le sépare de l’élite, la faute à d’incessants mouvements de personnel et surtout une discographie assez inégale où le bon côtoie le quelconque. En effet malgré tout le talent de ses membres les trois albums publiés jusque-là souffraient tous de ces mêmes maux, faisant ainsi de chacun d’entre eux quelque chose qu’on écoute en dilettante mais dont on n’a rien retenu ou presque... à l’instar de ces concerts où le groupe reste cantonné au statut de première partie sympathique, qui fait le métier mais qu’on a déjà oublié une fois qu’il a quitté la scène. Ayant mis six ans pour donner une suite au mitigé
« Evil Dead » le projet mené par Marcin Sienkiel a été également fortement renouvelé depuis cette sortie, vu qu’il a été renforcé par le guitariste Marek Szefer ainsi que le batteur Daniel Rutkowski qui évolue actuellement dans HATE, et dont le talent n’est plus à démontrer. Avec encore une fois un line-up qui a fière allure on peut donc enfin espérer que ce quatrième long-format sera celui qui permettra à ses auteurs de décoller pour de bon... ou alors à contrario les condamnera définitivement à l’underground sans espoir d’en sortir un jour.
Et si tout cela va se révéler être globalement efficace force est de reconnaître que ça va rester dans la lignée des précédentes publications de ses auteurs, car après un bon début classique et efficace (« The World Deserves Self-Destruction » / « Inspiration To Slay ») où la variété est de mise via une écriture homogène et frontale qui ne fait pas de quartier, on va en revanche déjà trouver le temps long sur « Inspiration To Slay » qui malgré d’indéniables qualités va s’éterniser inutilement, et ainsi envoyer l’auditeur vers une certaine somnolence. Si effectivement on va régulièrement avoir la sensation que les gars reprennent les mêmes idées en boucle cela va surtout être apparent sur le prévisible et mitigé « The Shrine Of Collapse », ainsi qu’avec l’interminable « Suicide Journey » qui essaye de dévoiler une facette plus sombre (où la mélodie comme des ambiances éthérées sont de sortie), sans pour autant que cela n’arrive à être cohérent de bout en bout. Cependant entre tout cela il faut quand même souligner le bon moment passé sur « Lies Of God », qui malgré un rendu sans surprises fait le job comme il faut avec toute sa traditionnelle variété rythmique, à l’instar de l’excellent « Purified By Death » où le groove est sacrément présent via un dynamisme permanent et où l’intégralité des tempos sont mis en avant. A la fois brutale et lourde cette plage livre un parfait condensé de ce que savent faire les mecs quand ils se foulent un peu plus... à l’instar du tout aussi impeccable « Sadistic Desire » qui balance la purée très convenablement, en donnant une envie d’en découdre immédiate où violence et noirceur se trouvent sur un pied d’égalité. En revanche la conclusion de cet enregistrement sera nettement moins convaincante vu que « Obliteration Rites » va être poussif et redondant à l’extrême, donnant la sensation que le quatuor joue en pilotage automatique et sans envie particulière... clôturant donc un long-format qui avait des arguments pour convaincre, mais qui à cause de soucis récurrents s’essouffle trop souvent, pour devenir ainsi mémorable.
De fait tout cela reste de la deuxième division locale et il est certain que cela sera encore le cas à l’avenir, tant on sent une volonté de l’entité de ne pas changer ses habitudes qu’elles soient bonnes ou mauvaises... et l’on ne peut que regretter ce choix, tant on sait qu’elle est capable de faire mieux si elle se sortait un peu plus les doigts du cul. Au lieu de cela on a droit à quelques fulgurances très sympathiques, d’autres passages agréables sans sauter au plafond et d’autres vraiment ennuyeux voire ratés... une mauvaise habitude récurrente en somme. Autant dire que vu ce que la Pologne nous offre encore aujourd’hui en matière de Death de qualité on aura largement de quoi trouver mieux, aussi bien du côté des anciens que de la nouvelle vague qui est plus inspirée et méritante qu’ici, où à se laisser porter par son vécu musical réciproque la bande en a oublié l’essentiel... l’envie ! Suffisant pour passer un moment sympa en première partie ou en dilettante ça n’est déjà pas si mal en soi, mais finalement trop juste pour intéresser au-delà d’une poignée de fans motivés qui font que la formation encore aujourd’hui ne pourra étendre son influence et son message à un cercle plus élargi au-delà de ceux-ci.
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | Ah tiens c'est marrant je l'avais écouté une fois et il m'avait fait très bonne impression. Je voulais le commander d'ailleurs pour approfondir mais je l'ai pas trouvé sur mes distros habituelles. |
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17/06/2025 08:08