Stress Test - Stress Test
Chronique
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Je me demande pourquoi je ne me suis pas senti légitime pour vous parler de ce premier album de Stress Test. Est-ce parce que ça bourre, alors que je suis plutôt à parler ici de musiques lentes, lourdes et sombres ? Est-ce en raison du pedigree de ses membres, jouant ou ayant joué dans Unto Others, Vault Dweller et Iron Scepter, tous inconnus au bataillon chez moi ? Ou en raison de son esthétique globale fortement marquée par le grindcore, semblant se destiner davantage à des amateurs de bourrinades expéditives – Sagamore, si tu me lis – que moi ?
Mon complexe de l’imposteur ferait bien de la boucler des fois. Car avec ses rappels à Pulling Teeth, Trap Them, Power Trip, From Ashes Rise ou encore Dystopia (écoutez le pont de « Suffer » et sa désolation sous Tranxène, typique des accalmies du groupe culte de sludge / crust), Stress Test – une référence cachée à un titre de Iron Lung ? – a tout pour me contenter, au point de pousser à en écrire une bafouille même maladroite. De toute, les oreilles rougies par les nombreuses écoutes ainsi que les envies de péter les records de cardio à la salle qu’il a entraînées ne permettent pas de tenir un discours clair ! Ce premier album sans titre tire tant à toute berzingue que l’on ne peut qu’en sortir essoufflé et heureux, galvanisé comme on ne l’a pas été depuis longtemps. Du thrash joué façon hardcore, bref et condensé comme du grindcore, tirant aussi bien sur le heavy metal sous testostérone que le crust qui attaque au schlass la graisse viscérale : clairement, le but est ici de secouer physiquement l’auditeur qui ne pourra que quitter son canapé et voir s’il peut courir assez vite pour transformer le dehors en flux tiktok. L’adrénaline comme besoin impérieux.
Après, faut bien dire que Stress Test, comparé aux références évoquées plus haut, tire sa petite personnalité à lui à être furieusement metal dans ses emprunts punk. A vous de voir si ça vous séduit ou rebute, mais il est clair que la bande prend des éléments typiques – double-voix, samples appelant à l’émeute, breakdowns taillés pour le pit – et les transforme en machines de destruction à la radicalité bien particulière. Ça tape partout, tout le temps, avec succès (enchaîner constamment leads héroïques, groove thrash, élans crust et salves hardcore, ce n’est plus de la gymnastique à ce niveau mais de la figure libre sans filet) tout en gardant l’efficacité et le goût des choses bien faites en ligne de mire. Un disque de punk pour metalleux en somme, ce qui laissera potentiellement sur sa faim les crasseux mais pourra créer des discussions sympathiques avec les chevelus qui s’habillent en noir même sous canicule, là.
Si tant est qu’on peut hurler assez fort pour se faire entendre dans ce bruit constant. Stress Test choisit de ne pas choisir entre les styles – tous représentés et marqués avec des instants dédiés – dans son vivre-ensemble qui dicte clairement que l’ennemi est tout autre, cf. la photo de famille des personnes à abattre lui servant de pochette. Une illustration aux rondeurs cartoon qui dit aussi la rigolade, le plaisir premier degré (de nombreux flashs catchy aveuglant tout jugement), qui sont à chercher ici, aussi Jäger Bomb que cocktail Molotov, copains en lutte hurlant à l’arrivée du grand soir autant qu’à l’apéro. Franchement, à part un rythme qu’on aimerait plus acharné – trop de sample tue le sample –, pas grand-chose à regretter ici. Une belle fête qui ne se refuse rien et un sacré bol d’air frais au milieu de révoltés essentiellement hostiles.
| Ikea 17 Juin 2025 - 414 lectures |
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