Sous l’énigmatique nom de
WE HOLD THE TRUTH (« qu’est-ce que la vérité ? », s’interrogeait Ponce Pilate dans l’Évangile selon Jean) se cache une nouvelle formation nantaise de
post black metal. Après une démo («
Sorry for the Noise », 2020), un split («
Choose Your Death Vol. 2 », 2021) puis un premier EP («
The Ascent ») en 2023, le quintette revient sur le devant de la scène, encore avec un EP contenant quatre nouvelles compositions.
Même s’il semblerait que ce groupe soit une première expérience pour quatre cinquièmes de ses membres, le résultat ne sonne pas pour autant comme une brique supplémentaire dans le grand mur de l’amateurisme. En effet, au-delà d’une esthétique soignée et d’un enregistrement digne de formations professionnelles, c’est avant tout la voix grave, rocailleuse de
Lucas Junker qui a retenu mon attention. Ce n’est pas qu’elle soit originale ou techniquement supérieure à la moyenne, c’est juste que le mec a une très bonne diction. Cela peut paraître futile mais je suis si souvent frustré de ne rien piger aux textes alors qu’ils sont en français que je ne peux que féliciter ici le vocaliste. Il fait la différence dès l’ouverture « Chair corrompue », mettant l’auditeur dans d’excellentes dispositions pour la suite. Et tant que je traite les aspects vocaux, j’ajouterai que les paroles sont loin d’être cons, il y a un sérieux travail d’écriture, cela aussi étant un réel argument en faveur de
WE HOLD THE TRUTH.
Musicalement, si l’adjectif « post » pourrait rebuter les plus fanatiques, je n’y accorde pour ma part pas vraiment d’importance car les compositions se révèlent avant tout extrêmes (la virulence d’« Océan » par exemple), principalement axées sur des tempos rapides et développant des airs d’
AU CHAMP DES MORTS, ce qui n’est pas pour me déplaire. Sans doute qu’avoir un batteur expérimenté aide à poser une assise rythmique solide mais il ne sert à rien de bourrer dans le fond si tu as des guitaristes incapables de suivre. Cela n’a jamais permis d’engendrer des merveilles. Fort heureusement,
Pierre et
NCR réalisent un travail impeccable avec des riffs simples cependant variés, jouant souvent à l’unisson mais s’autorisant néanmoins des écarts de partitions qui enrichissent des structures abouties.
Il n’y a guère plus à raconter sur cet EP, à la limite nuancerais-je mon avis en précisant que la formation est meilleure lorsqu’elle avoine que lorsqu’elle cherche à poser des ambiances, « Horizon funèbre » étant une bonne illustration de cela : l’introduction peine à convaincre là où les parties purement
black ne laissent planer aucun doute quant à l’inspiration des Nantais. Par conséquent, restez dans le dur messieurs, ne vous embarrassez pas des fioritures car c’est bien dans les passages épiques que jaillit le meilleur de vous-mêmes.
Si le groupe poursuit sur sa lancée, je ne serai pas surpris d’apprendre que des labels se penchent sur leur cas car, au-delà de l’engagement qui transparaît à chaque instant, il y a là un potentiel certain pour promouvoir une belle image du
black hexagonal, dans son raffinement textuel, son implication musicale, sa volonté de bien-faire.
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