Owls - Une toile de plus à brûler
Chronique
Owls Une toile de plus à brûler (EP)
Oh les petits saligauds. Ils déboulent avec un EP de 4 titres et nous retournent le cerveau en 27 minutes chrono. OWLS réalise un départ exceptionnel avec cet « Une toile de plus à brûler ». Mais remarquez, ne devions-nous pas nous y attendre ? Le label, le line-up... Ça sentait bon mais le résultat est finalement encore au-dessus des espoirs.
Le label est français : L’Ordalie Noire. Encore jeune, ce Nantais se concentre sur la scène hexagonale et il a passé la seconde depuis 2024, enchaînant les sorties. C’est chez lui que sont sortis les ǤỨRU, INITIATION ou encore CIRCLES OV HELL que tous les amateurs de musiques sombres ont vu circuler sur les réseaux ces derniers mois.
Le line-up est tout aussi français, et surtout il est chargé. OWLS ne fait pas les choses à moitié et il n’y a pas moins de 6 membres en son sein. Et ce qui saute tout de suite aux yeux, c’est la présence de trois membres de TOTER FISCH. Le chanteur, un guitariste et le bassiste viennent de cette formation de death folk mélodique. Ils se connaissent donc bien, et cela explique en partie l’osmose sur leur nouveau projet. L’autre guitariste est une figure du label L’Ordalie Noire puisqu’il s’agit de Damien Prunier de CIRCLES OV HELL et FT-17, la batteur est Quentin Regnault et comme tous les batteurs il est actif dans d’autres formations, dont OPAL INSIGHT et ARO ORA. Et enfin, les claviers reviennent à un certain Nicolas Pourré, que je ne connaissais pas.
Voilà, on se disait donc qu’avec un label sérieux qui fait de bonnes découvertes et avec des musiciens expérimentés, on allait tenir quelque chose de costaud. Et puis le visuel de la pochette confirmait l’envie de claquer. Ça claque hein, cette peinture en train de brûler... comme le titre de l’EP en fait : Une toile de plus à brûler. Par contre, je comprends que certains pouvaient se demander si ça allait être pour eux car ils avaient découvert les étiquettes du groupe et des comparaisons avec d’autres formations. OWLS ferait du post-black ou du black expérimental et il aurait des ressemblances avec DODHEIMSGARD, HAIL SPIRIT NOIR et ABORYM. Tout ça n’est pas faux, mais ces groupes ne me sont pas non plus venus complètement à l’esprit. Moi, j’ai eu l’impression de trouver une explosion et une fusion de groupes français : GLACIATION, LORD KETIL, HYRGAL, SORDIDE...
Les quatres compositions son résolument modernes. Elles jouent un black metal avec une base classique, mais sur laquelle sont ajoutés de nombreux éléments extérieurs. Et même si certains ont déjà été entendu ailleurs, le tout parvient à être très frais, mais surtout particulièrement jouissif. Sur « Nos chairs ternies », on savoure déjà l’introduction avec ces cris de chouette. C’est peut-être cliché, mais on aurait été déçu de ne pas les avoir. Et tout de suite des sons originaux apportent une ambiance intrigante, avant que les instruments s’installent petit à petit et que des vocaux bien ténébreux fassent tout exploser. Mais le plus fort, ce sont surtout les claviers « expérimentaux » et la voix claire à la GLACIATION qui apparaît sur la fin du titre. Le titre suivant, « Rejection », est un poil plus excité et les claviers y sont encore plus tournés vers l’espace. Il m’a rappelé le Finlandais de DIABLERIE lorsqu’il nous avait dépucelé les oreilles en 2001 avec Seraphyde. « Effraie » commence avec un rythme plus lent et évolue tranquillement mais sûrement. Après les deux premières baffes, il a tendance à moins marquer, mais son riff principal parvient à satisfaire la cervelle. Enfin, il reste « Un masque de hasard », un titre qui dépasse peut-être encore les autres. Déjà, il commence sur les chapeaux de roue, sans clavier. Il bourrine en balançant un bon riff puis freine subitement. Une voix claire murmure, puis elle se transforme en chœurs quand les éléments agressifs reviennent. L’évolution du morceau est assez folle et surtout imprévisible tout en étant logique, jusqu’à arriver à un final au niveau émotionnel très fort : clavier, piano et déclamation désabusée qui m’a fait penser à... « Rouge » d’ENTERRE VIVANT (désolé, mais oui, ça m’est venu à l’esprit). Et puis évidemment le cri de la chouette revient à la toute fin, normal !
Les compositeurs de OWLS sont de grands malades, mais aussi de grands musiciens et peut-être même des petits génies. L’album est sorti mais le CD est encore en prévente, donc je vais foncer commander le mien pour être sûr d’avoir cette pièce dans ma collection !
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