Anoxia - Revel In Sin
Chronique
Anoxia Revel In Sin
Depuis quelques années la scène extrême d’Australie a vu un fort renouvellement de ses troupes... avec bien souvent la qualité au rendez-vous, en effet si l’on a pu regretter la fin des excellents HELLBRINGER et BELLIGERENT INTENT on a vu aussi émerger dans des registres différents ASHEN, CARCINOID, THE PLAGUE ou encore REEKMIND… dont les sorties respectives ont toutes eu de bons retours. Au milieu de toute cette nouvelle vague des antipodes il va falloir aussi compter sur ANOXIA qui depuis la belle ville de Sydney nous envoie un bon gros Death puissant (influencé autant par le CANNIBAL CORPSE actuel que par le boulot de Chuck Schuldiner) et qui après un premier Ep largement salué signe enfin son premier opus qui a tout pour faire parler du groupe au-delà des frontières de son île-continent. Car sans chercher à réinventer quoi que ce soit le quatuor livre un disque sans fautes de goût et homogène de bout en bout, qui porté par une production moderne mais naturelle sent régulièrement la chaleur de la Floride tant certains passages nous renvoient immédiatement aux grandes heures du Morrisound Studio.
Difficile en effet de ne pas sentir tout ces points différents dès les premiers instants de « Blood On The Altar », vu qu’on y respire à plein nez l’influence d’Alex Webster et ses comparses tant ça va proposer un rendu hyper dynamique cohérent où mid-tempo remuant et hammerblasts déchaînés se mélangent en bonne intelligence, tout en sachant laisser leur place à des plans très lourds où le bridage est de mise afin de mieux relancer la machine par la suite. Tout cela est donc sobre et efficace sans chichis techniques mais avec juste ce qu’il faut de variations pour obtenir un résultat dense et impeccable, ressenti que « M.N.W » va accentuer en jouant la carte rétro tant ici ça se montre plus primitif et débridé, mais sans oublier d’ajouter quelques cassures pour proposer un soupçon de rendu massif... mais où la vitesse et l’explosivité restent prépondérantes, que ce soit ici comme sur le reste de cette galette. Si le redoutable « Rule By Cold Steel » va lui aller dans le sens contraire en proposant une musique plus sombre et étouffante qui va progressivement ralentir pour mieux prendre l’auditeur à la gorge, la seconde moitié de cet album va garder une rythmique majoritairement enlevée mais aussi plus marquée du côté du grand écart.
En effet cela va s’entendre directement sur l’excellentissime « In The Wake Of Desolation » où l’ensemble va jouer de façon équilibrée les montagnes russes, avec en prime un solo aux légers accents mélodiques tel que le leader de DEATH les pratiquait de son vivant. Tout cela offre donc quelque chose de dense et d’impeccable qui sert de parfaite transition au tout aussi furieux « Dwell In Death » qui nous balance quelques passages syncopés, calés entre les accélérations et ralentissements divers… une construction assez semblable finalement à « Darker Forms Of Knowledge » qui vont mettre les cervicales à rude épreuve, tant l’ensemble est remuant à mort à force de varier rythmiquement en permanence. Rien d’étonnant à ce que « Merciless Sin » vienne clore les hostilités en nous proposant une dernière fois tout le panel de jeu de l’entité pour finir d’annihiler toute volonté de résistance, sur fond de batterie martelée et de guitare acérée où la prestation vocale du chanteur n’aura nullement faibli en se montrant elle aussi convaincante et propre, sans jamais aller trop loin pour garder une attractivité comme pour chacun des instruments.
On aura donc compris que tout cela passe comme une lettre à la poste et que cette réalisation sans surprises notables se révèle être quand même largement efficace, et a de quoi procurer suffisamment de bons moments pour qu’on y revienne de temps en temps. Alors certes ça ne changera pas la donne ni ne marquera l’année de son empreinte mais tout cela se suffit à lui-même, tant on ne s’ennuie jamais tout au long de cet enregistrement qui a la bonne idée de ne jamais s’étirer à outrance et d’éviter ainsi toute redondance qui lui aurait été préjudiciable… même si ici et là on pourra pinailler sur quelques passages prévisibles et plans interchangeables d’un titre à l’autre. A l’instar des références citées la bande signe un résultat très prometteur qui ne s’embarrasse pas de futilités et la place d’emblée parmi les noms à suivre au sein de sa pléthorique scène locale, et même si pour l’instant ça reste encore un peu juste pour devenir incontournable dans le futur nul doute qu’elle y parviendra tant elle les armes et l’expérience avec elle. Idéal donc pour se vider la tête et headbanguer comme un damné ce « Revel In Sin » bénéficie en prime d’une très belle pochette signée de l’incontournable Paolo Girardi (qui semble s’être très largement inspiré de celle signée par James Bousema pour le « I Erode » de LACERATION), ce qui ne gâche rien et s’ajoute à la bonne impression générale. Bref on peut se jeter dessus les yeux fermés tant il y a suffisamment de bonnes choses pour qu’on se laisse fracasser la tronche dans la joie et la bonne humeur, ce qui finira de convaincre les derniers réticents et amateurs de douceurs sous toutes les formes qui auront ici de quoi s’amuser aisément pour une période importante.
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