Undecayed - In Death's Image
Chronique
Undecayed In Death's Image
On l’a déjà dit et répété mais actuellement la scène extrême suédoise connait un véritable regain d’intérêt majoritairement qualitatif, tant on a vu apparaître ces dernières années un important nombre de formations de haut niveau où officient aussi bien de jeunes musiciens prépubères motivés que de vieux briscards avides de revanche. Au sein de cette deuxième catégorie on peut désormais ajouter UNDECAYED qui regroupant en son sein quelques vétérans locaux (notamment un ancien de DERANGED) publie enfin son premier album... quatorze ans après son unique parution sous forme de Démo, et dix-sept si on compte sa durée actuelle d’existence. Autant dire que le quatuor d’Helsinborg n’a pas été du tout prolifique jusqu’à aujourd’hui et il compte bien rattraper le temps perdu, histoire d’essayer de faire parler de lui malgré la redoutable concurrence locale et la faible exposition médiatique que lui confère son petit label basé en Italie. Malheureusement pour le groupe en plus des points évoqués précédemment qui faisaient déjà office de handicap il faut bien avouer que ce qu’il propose ici est beaucoup trop convenu et prévisible pour parvenir à captiver sur la durée, et c’est bien là le principal problème. Et même s’il est loin d’être raté cet opus qui sent bon la scène américaine des années 90 manque aussi cruellement de puissance, et se voit en outre plombé par une batterie très sèche et mollassonne mise trop en avant et qui se montre vite horripilante au milieu de riffs basiques et interchangeables, qui donnent ainsi l’impression d’écouter régulièrement en boucle le même titre.
Car malgré leur courte durée générale les neuf morceaux ici présents vont donner l’impression de durer une plombe du fait de cette répétition immédiate, et cela va apparaître dès les premiers instants de l’ouverture intitulée « The World Shall Know Only Death » où l’alternance entre passages rapides et blasts énergiques (ponctuée de ralentissements réguliers) va montrer des limites presque immédiates. En effet c’est prévisible et sans génie particulier tout en proposant une construction assez similaire du début à la fin (comme la suite nommée « Death’s Only Demand » qui fait presque office de copier-coller), même si quelques éclairs mélodiques viennent aérer l’ensemble à l’instar du solo de « The Descendants Of Death » qui ajoute un peu de densité à une plage très convenue, qui montre que les gars peuvent faire quelque chose d’intéressant quand ils lèvent le pied. Mais ces rares éclaircies ne vont pas empêcher de retomber dans la morosité, car entre le varié et sympathique mais sans génie « In Death’s Image » ou encore le frontal et débridé « Death Shall Come (Death Shall Prevail) » trop primitif pour passionner les foules, on essaie de s’occuper la tête autrement pendant que ça défile en fond sonore. Néanmoins une fois encore c’est par la lenteur et la mélodie que ça va remonter d’un cran... en effet « Death’s Pallid Coat » va miser sur un lead de bonne facture au milieu d’un brouillard plus présent pour exprimer des qualités trop peu vues jusque-là, choses qui vont aussi marquer l’agréable « Entreating Death In Vain » assez remuant et où l’on se surprend à taper du pied.
Cependant il faut être réaliste et accepter que cela est l’arbre qui cache la forêt vu qu’entre ces deux compositions il faudra se taper l’ennuyeux et linéaire « World At Death’s Door », qui malgré sa volonté de densifier son propos s’essouffle en un rien de temps. Du coup malgré une conclusion pas mauvaise et dans la moyenne (« The Greatest Death ») on ne retiendra rien de ce bloc monolithique et uniforme d’où rien ne dépasse à de rares exceptions près, et malgré le niveau plus qu’honorable proposé par ses auteurs il est certain que cette galette prendra rapidement la poussière sur l’étagère ou fera le bonheur des bacs à soldes... ce qui est après une aussi longue attente dans le temps est presque inexcusable. On ne peut que conseiller à l’avenir à quatre comparses de varier un peu plus leur propos rythmiquement et de ne pas hésiter à ajouter quelques introductions, breaks ou solis supplémentaires... car sinon il est sûr que la suite sera du même acabit et passera tout aussi inaperçue que ce long-format compact et stérile qui souffre de trop de maux récurrents pour qu’on lui laisse sa chance une seconde fois... et ce même si on a connu bien pire musicalement dans le style.
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