Century - Black Ocean

Le modeste et prometteur label américain Prosthetic Records continue de recruter du sang neuf pour son écurie multi-facettes. Cette fois la jeune bande se prénomme Century, groupe metal/hardcore de Pennsylvanie formé fin 2005 par le frontman Carson Slovak. Ce dernier, ingénieur son et graphiste, décide de créer Century afin d'user pleinement de ses deux passions à son propre compte. Les Américains sortiront très vite deux albums (dont un autoproduit) et seront contactés par Prosthetic pour sortir leur troisième album Black Ocean.

« Dark metallic hardcore » au menu selon la biographie de Century, une définition qui colle en partie au style proposé ici. En effet le groupe n'hésite pas à picorer un peu dans tous les genres et dans toutes les ambiances, passant parfois du hardcore chaotique « ambiance fin du monde » (Converge) à du metal/hardcore velu (moshparts meurtriers au rendez-vous : « Monolith ») pour karatékas adeptes de Monsieur Norris. Pour assaisonner tout cela et calmer le jeu, on retrouvera les lignes mélodiques façon Shaï Hulud/Poison The Well voire carrément des passages post-hardcore/rock planants ! Pris dans le tourbillon relativement violent et éprouvant de Black Ocean poussé par le chant hurlé et torturé de Carson ainsi qu'une rythmique « marteau-pilon » aux breaks indénombrables, vos oreilles en surchauffe demanderont un peu d'air. C'est à ce moment là qu'un riff puissant et poignant se présentera (« Black Ocean » ou « Erasure ») et rappellera à certains les émotions d'un Poison The Well.

La fin d'album virera vers un aspect plus atmosphérique (l'enchaînement « Monolith » - « Daylight Algororithm » - l'interlude « Dysgenics »), très « post » et plutôt agréable à entendre mais malheureusement trop timide. Car effectivement malgré quelques touches d'originalité citées plus haut, les riffs semblent bien fades et pas franchement originaux… Couplés au chant monocorde de Carson, l'écoute (malgré une durée d'album très courte) aura du mal à tenir tout le long. C'est dommage car une certaine ambiance commençait à se dégager de ce Black Ocean, la faute à ce Carson de par sa production (un son excellent au demeurant), ses paroles ou son artwork très « classe » il faut l'avouer (allez donc faire un tour sur le site promotionnel de la galette : c'est beau !).

Inégal et bien trop court, Black Ocean ne marquera les esprits que quelques minutes malgré un énorme potentiel (ses compos édulcorées et à l'ambiance touchante). L'album ne fait pas vraiment le poids face à la concurrence actuelle et antérieure, néanmoins gageons que Carson affûte mieux ses armes pour placer son groupe Century parmi les futurs prodiges metal/hardcore.

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