Prion - Impressions
Chronique
Prion Impressions
Prion. Prions mes frères pour le salut de nos âmes. Ah non ce n'est pas ce "prions" là. Le terme fait plutôt référence ici à cette particule infectieuse protéinique qui a fait des ravages chez nos amis bovidés. De toute façon on s'en fout puisque ce n'est ni de curetons ni de vaches dont il est question mais bien de death métal.
Vous en connaissez beaucoup vous des groupes argentins? Non parce que moi aucun. Plus connue pour ses joueurs de football que pour ses formations métalliques, l'Argentine nous présente pourtant ici un de ses rares représentants, qui pourrait très bien jouer en première division dans quelques années.
Si je dis dans quelques années, c'est que Prion n'est pas encore tout à fait mûr et que ce Impressions, malgré des qualités indéniables, se retrouve recalé sur le banc de touche par la concurrence. Et notamment par la principale influence du trio: Hate Eternal. La bande à Rutan est un excellent modèle mais c'est un choix ambitieux que de vouloir jouer dans la même cour. Tout ici fait ainsi penser à la Haine Éternelle: riffs complexes et rapides, harmoniques sombres, blast-beats continus et brutalité éreintante. C'est bien simple, Prion ne connait que deux rythmes différents: le rapide et le très rapide! Très peu de ralentissements donc, juste 4-5 mid-tempi (et encore) dans la deuxième moitié de l'opus, Prion ne se plaisant qu'à Mach 2 semble-t-il. Vous aimez les blasts? Hé bien vous allez en bouffer jusqu'à l'indigestion! J'adore les blasts mais un peu de variation aurait été bienvenu, surtout que la batterie sonne comme une boîte à rythmes alors qu'un batteur est pourtant crédité sur le livret. Cette fausse BAR me fait dès lors penser à Ophiolatry, sans le côté blasphématoire. Résultat: Impressions se place parmi les sorties les plus intenses de l'année!
Malheureusement, si la brutalité s'avère impressionnante, tout comme la maîtrise des musiciens dans les tempi enlevés, Impressions se pose comme un gros bloc monolithique impossible à pénétrer. Il est en effet très difficile de retenir quoique ce soit tant les Sud-Américains ne laissent que peu de points d'accroche pour l'auditeur désorienté. Voilà le gros problème de Prion: ça manque de riffs et de passages mémorables.
C'est d'autant plus regrettable que Prion était venu avec de biens belles intentions: une référence élitiste, une vraie idée du death métal, un concept intéressant avec des paroles plus intelligentes que la moyenne (y'a même du social dedans!), une belle pochette, quelques solis sympathiques, et une volonté de taper très fort pour se faire entendre. Un niveau technique très satisfaisant aussi et un chanteur au timbre grave classique mais bien maîtrisé, agrémenté de quelques intonations plus criardes pour un minimum de variété. Variété, voilà l'autre défaut majeur de Prion. Les Portenos ont beau faire illusion en ralentissant légèrement la cadence sur quelques séquences en mid-tempo ("Eliminate The Suffering", "This Is How Argentina Bled", "The Psalm", "Impressions" et surtout "The Numb Voice" où Prion attend même 2'36 avant de blaster furieusement), ils ne trompent personne. L'intro de "Simulate, Hide" s'avère déjà une tentative plus risquée: son clair, rythme lent et posé, ambiance calme, sample et vocaux plus aérés, c'est la bonne surprise de l'album! On en aurait aimé davantage!
Un bon album mais étouffé par ses influences prestigieuses. Malgré de bonnes intentions, le résultat n'est pas toujours à la hauteur et Prion peine à capter pleinement l'attention. Il faudrait en tout cas être aveugle pour ne pas voir un potentiel certain dans ces natifs de Buenos Aires, qui ont le mérite de vouloir exposer une vision ambitieuse du death métal. C'est pourquoi je place de bons espoirs chez cette nouvelle recrue de Comatose qui a eu l'audace de signer un groupe pourtant différent de sa roster de base. Allez, on se remet vite au boulot et on sort les gants et l'eau de Javel pour détacher cette étiquette de sous-Hate Eternal qui risque sinon de rester collée un moment.
| Keyser 30 Septembre 2008 - 1818 lectures |
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4 COMMENTAIRE(S)
citer | Ben moi j'ai trouvé ça vraiment pas terrible (j'ai juste écouté le titre Eleminate The Suffering), pas si brutal que ça à cause des blasts qui sont pas en continues contrairement à Hate Eternal, et puis la voix manque de puissance. Boarf. |
citer | Keyser 30/09/2008 20:24 | note: 7/10 | Chris a écrit : [quote]Aller, on se remet vite au boulot
Allez, on me corrige cette vilaine faute d'ortograf [/quote]
Z'avez pas fini de m'embêter, faîtes plutôt des coms sur la musique leure: |
citer | Citation : Aller, on se remet vite au boulot
Allez, on me corrige cette vilaine faute d'ortograf |
citer | Citation : se retrouve recaler sur le banc de touche
C'est assez rare pour que je le souligne.
Je suis pas un inconditionnel de Rutan mais j'ai quand même jeté une oreille. J'aime assez, surtout le premier titre qui possède qqs variations de tempo. |
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4 COMMENTAIRE(S)
30/09/2008 21:29
30/09/2008 20:24
Allez, on me corrige cette vilaine faute d'ortograf [/quote]
Z'avez pas fini de m'embêter, faîtes plutôt des coms sur la musique leure:
30/09/2008 17:04
Allez, on me corrige cette vilaine faute d'ortograf
30/09/2008 15:59
C'est assez rare pour que je le souligne.
Je suis pas un inconditionnel de Rutan mais j'ai quand même jeté une oreille. J'aime assez, surtout le premier titre qui possède qqs variations de tempo.