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Deströyer 666 - Defiance

Chronique

Deströyer 666 Defiance
Voilà six ans que le fleuron du black/thrash, Deströyer 666 n'avait rien sorti, et six ans c'est très long, surtout quand le dit groupe est parmi les plus attendus dans le milieu underground. Les génialissimes australiens expatriés ont eu le temps de voir du sang couler sous les ponts, et se sont adonnés à divers hobbys, dont Razor Of Occam pour Shrapnel et le nouveau venu M. Kazor qui a intégré le groupe juste après la sortie de Terror Abraxas. Pour ceux du fond qui n'auraient pas suivi et auraient raté les chroniques de Unchain The Wolves, Phoenix Rising et Cold Steel… For An Iron Age, Deströyer 666 est tout simplement ce que l'on peut trouver de mieux en black/thrash, le fondateur du groupe K.K. Warlust ayant un sens de la composition hors du commun qui permet de reconnaître son engeance à trois kilomètres dans un élevage de bétail australien. Et ça tombe bien, parce que son quatrième petit intitulé Defiance ne va pas être difficile à identifier comme must-have quand il sortira le 22 juin prochain.

Vous-vous en doutez, le sieur Warlust n'est pas du genre à changer subitement de recette avant de passer à table, le style Deströyer 666 n'a pas bougé d'un iota. On retrouve donc tout au long de Defiance cette dualité dans les guitares où l'une s'occupe de la rythmique en jouant une succession très fluide d'accords et où l'autre brode une mélodie ravageuse sans pratiquement jamais se rejoindre. Les solos viennent toujours se greffer sur la structure principale du morceau sans aucun temps mort, la batterie souligne toujours les temps forts à coups de cymbales, et la voix de K.K. Warlust est toujours aussi formidablement possédée. Même la basse reste audible : si l'on tend un peu l'oreille, on peut admirer un travail magnifique sur le refrain de « A Stand Defiant » ou les breaks de « Human All Too Human ».
Néanmoins, l'évolution sur Defiance est aussi palpable que celle qu'il y avait entre ses deux prédécesseurs : les morceaux sont un peu plus contrastés, soit très posés, tels « Blood For Blood » et « A Sermon To The Dead » soit parmi les brutaux que le groupe ait engendré, « The Barricades Are Breaking » en tête. Globalement, l'album comporte moins de leads endiablés, est moins technique, moins véloce, un peu moins incisif, et privilégie plus la mise en place d'une atmosphère aussi prenante et palpable que celle qu'il y a sur Phoenix Rising. Deströyer 666 s'éloigne donc un peu de ce qui fait une grande partie de sa force, son immédiateté et ses mélodies ravageuses (pourtant toujours présentes évidemment), pour s'aventurer sur le terrain dangereux et sournois du ressenti. Il n'y a guère que l'excellent « A Stand Defiant » qui aurait pu figurer sur un des précédents albums, tant il suit à la lettre la petite recette de la tuerie miracle illustrée de K.K. Warlust.

Cette évolution modérée et intelligente met pourtant un certain temps à faire son œuvre : bien que j'ai été conquis en deux écoutes, j'ai mis plusieurs semaines avant de rentrer pleinement dans cet album. Defiance est moins immédiat que ses aînés, et peine sur quelques très rares breaks un peu dénudés. Le principal et quasi-unique défaut de cet album vient d'un manque de passages épiques : alors que Deströyer 666 nous avait jusque là habitué à sauter au plafond toutes les trois secondes en multipliant les apparitions légèrement modifiées de deux ou trois magnifiques riffs seulement, cet album se veut un poil plus développé, gagnant en montée en puissance progressive ce qu'il perd en immédiateté, l'exemple parfait en étant « Blood For Blood ».
Hormis cela, le style du groupe fait évidemment que Defiance est exceptionnel de bout en bout. Je pourrais vous reparler des variations progressives dans les morceaux, de la mise en place des leads, de la justesse du jeu de batterie qui n'en fait ni trop ni trop peu et de la formidable voix de K.K. Warlust, et toutes ces subtilités qui font de Deströyer 666 un groupe unique et inimitable, mais je me suis déjà assez étendu là-dessus dans les précédentes chroniques pour y revenir. Oui, Defiance n'est pas une révolution, mais est bel et bien un album formidable. « A Sermon To The Dead » est d'ailleurs la preuve finale que cet album est un bijoux, car à l'instar de « Lone Wolf Winter » sur Phoenix Rising, il introduit le chant clair au cœur d'un morceau, mais en poussant encore un peu plus loin le concept. Là où « Lone Wolf Winter » n'incorporait de voix claires qu'uniquement sous forme de chœurs et dans la partie finale du morceau, c'est cette fois-ci un « vrai » chant clair qui parcourt « A Sermon To The Dead » et fait écho en un superbe canon aux vocaux si bestiaux d'un K.K. Warlust qui s'époumone pendant cinq minutes. Le pari est vraiment osé, mais le résultat est magnifique, pour un rendu totalement incantatoire et possédé, digne de l'atmosphère des meilleurs moments de Phoenix Rising. Preuve une fois de plus que les meilleurs morceaux de Deströyer 666 sont composés d'un ou deux riffs.

Defiance est à l'instar des précédents opus du groupe digne de toutes les louanges, et s'impose comme une nouvelle pierre angulaire du black/thrash. Là où Razor Of Occam se fait trop frontal et trop peu mélodique, Deströyer 666 est là pour rappeler que l'excellence réside dans la mélodie, dans l'ambiance et dans la martialité. La recette pas plus que la production n'ont changé, maisDefiance est moins immédiat que Phoenix Rising ainsi que moins froid et technique que Cold Steel… For An Iron Age. Chaque album du groupe a son univers et celui-là ne déroge pas à la règle. S'il est un peu hermétique et manque quelque peu de variations pour prétendre s'élever aussi haut que le phœnix, sa durée très convenable et ses riffs mémorables le hissent sans problème parmi les albums de l'année. Pour les quelques sceptiques, « A Sermon To The Dead » est une nouvelle preuve que K.K. Warlust est un génie et que Deströyer 666 est encore pour longtemps au sommet du black/thrash.

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8 COMMENTAIRE(S)

Dantefever citer
Dantefever
17/09/2019 09:08
note: 9/10
Les années passent, je ne me lasse pas de cet album. Quel monument putain, quel art de la compo, quelle furie ... C'est moche de voir que D666 (et même Schrapnel qui a effectivement composé presque tout cet album) est en pleine baisse de niveau ...
Jean-Clint citer
Jean-Clint
14/08/2017 14:00
note: 8/10
Très bon album d'un groupe qui n'a jamais déçu, même si celui-ci était un peu plus "faible" que la doublette imparable qui l'a précédé. K.K. Warslut et ses acolytes font le boulot comme il faut, même si le seul petit défaut est le manque d'un titre vraiment "fort" et marquant comme il pouvait y'en avoir sur le précédent.

Néanmoins ça reste du très lourd qui donne envie d'arpenter l'outback Australien !
Invité citer
speed demon
05/01/2014 17:08
Album excellent ........Vivement le Hellfest....
citer
Carcharoth
13/06/2009 16:01
C'est marrant mais j'ai l'impression que ceux qui n'ont jamais écouté Deströyer 666 s'attendent toujours à quelque chose de bourrin et de bien violent (regardez sur vs) alors qu'en fait Deströyer 666 a toujours pratiqué un Black/Thrash mélodique et ultra épique, que des hymnes guerriers quoi ! Le sentiment de puissance est donc bien là, même s'il n'est guère question de violence extrême ici.
Si vous recherchez un côté plus brutal dans le Black/Thrash mieux vaut se tourner vers Absu ou Melechesh je pense. Néanmoins Deströyer 666 reste un groupe unique dans le genre. J'ai hâte de me procurer le nouvel album en tout cas!
B.M.S citer
B.M.S
12/06/2009 21:39
Coooollll je suis en train de l'écouter et une bonne gaule !!!
Caacrinolas citer
Caacrinolas
09/06/2009 19:37
note: 8.5/10
Chro qui reflète en grande partie mon avis, je n'ai plus qu'une hâte désormais c'est les voir en live...en espérant une tournée en tête d'affiche.
Jotun35 citer
Jotun35
08/06/2009 18:13
Ecoute plutôt les deux précédents si tu veux quelque chose de violent à mon avis (quoique, Phoenix Rising est plus épique que violent).
Arnaud citer
Arnaud
06/06/2009 18:54
Je voyais ça beaucoup plus violent comme musique avec tout ce que j'en avais entendu, en fait c'est soft.
Le travail des deux guitares est pas mal du tout.

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Deströyer 666
Black/Thrash
2009 - Season Of Mist
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs : (14)  8.14/10
Webzines : (6)  7.92/10

plus d'infos sur
Deströyer 666
Deströyer 666
Black/Thrash - 1994 - Australie
  

tracklist
01.   Weapons of Conquest
02.   I Am Not Deceived
03.   Blood For Blood
04.   The Barricades Are Breaking
05.   A Stand Defiant
06.   A Path to Conflict
07.   A Thousand Plagues
08.   Human All Too Human
09.   A Sermon To The Dead

Durée : 41:25

line up
parution
19 Juin 2009

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