My Dying Bride - The Dreadful Hours
Chronique
My Dying Bride The Dreadful Hours
Après un
The Light At The End Of The World signant un retour des Anglais à ce qu'ils savaient faire de mieux (ou du moins, ce que la majorité considéraient comme tel), on pouvait se poser la question de la suite à donner à ce disque ressemblant à un chant du cygne. La réponse : pas de changement à l'horizon mais plutôt une évolution aux racines bien ancrées ! On retrouve le doom / death mélodique quitté deux ans auparavant mais ce dernier accentue le côté patchwork entamé après
34,788%... Complete au point d'avoir des allures de Best Of de qualité.
Tu aimes quand My Dying Bride commence les hostilités par un monument ? Alors écoute-moi le morceau éponyme et sa douce introduction presque lumineuse, parfaite transition après un précédent brûlot sans espoir, rejointe progressivement par un chant clair lénifiant et une angoisse montant au fur et à mesure que les guitares rugissent. Ton palpitant de brutasse devient un petit cœur triste quand les Anglais fondent en larmes ? Jette-toi sur « Black Heart Romance » et ses accords chavirant (pas loin du rock sous lexomil de Katatonia), le refrain de « The Raven And The Rose » ou « A Cruel Taste Of Winter » aux mélodies rappelant
The Angel And The Dark River, de quoi transformer n'importe quel fan de grind en Dorian Gray endimanché ! Ta tête a des démangeaisons nostalgiques du temps où le groupe envoyait du pâté Henaff ? Mmmmh, tu vas bouger comme un trépané sur le démarrage épique de « My Hope, The Destroyer » et les nombreuses introductions ou transitions headbanguantes servant à relancer les morceaux (la décidément excellente « The Raven And The Rose » et ses blasts mixés à des chœurs menaçants, le début de « The Deepest Of All Hearts » où Aaron éructe seul, donnant avec peu de chose une odeur de souffre au titre). Et le mortuaire, aaaah on a les bocaux à amour transformés en raisins secs quand les britanniques vêtissent le linceul des cadavres ? Mon salaud ! Déguste la froideur surannée de « Le Figlie Della Tempesta » et cette voix de sodomite sur « The Return To The Beautiful », version réenregistrée de « The Return Of The Beautiful » de l'opus
As The Flower Withers, où ça retourne la terre avant de t'enterrer à coup de pelletés death !
Mais
The Dreadful Hours est plus qu'une bête compilation et signe aussi cette volonté affichée de rendre le propos plus accessible. On peut même parler de doom catchy tant les riffs sont moins alambiqués ! Ce goût pour l'accroche se fait ici sans que les émotions ressenties n'en pâtissent (merci aux claviers, participant énormément à l'ambiance lugubre de l'ensemble), My Dying Bride ayant su proposer une juste mesure entre efficacité et profondeur à l'image d'une production limpide dans les moments atmosphériques, puissante dans les passages death et assez chaleureuse pour faire passer son côté aseptisé (notamment au niveau du chant). Les structures des compositions sont surprenantes et rattrapent cette tendance à moins s'éterniser, faisant ainsi de cette galette une œuvre abordable même pour ceux n'appréciant pas particulièrement le genre.
Cependant, il n'est pas aussi génial que son prédécesseur dont il n'a ni le parfum d'Apocalypse imminente ni la régularité dans l'excellence. Je pense à « A Cruel Taste Of Winter », trop simple par rapport au talent habituel des Anglais, et surtout « The Return To The Beautiful », mal placée en conclusion à en devenir soporifique jusqu'à l'arrivée du break final et ne tenant pas la comparaison face à l'originale, bien meilleure avec ce son baveux, cru, du début des années 90.
The Dreadful Hours n'en reste pas moins l'album à écouter en priorité pour le newbie souhaitant avoir un panorama de ce que My Dying Bride a créé lors de sa longue discographie. La suite sera malheureusement moins convaincante…
| Ikea 16 Janvier 2011 - 4788 lectures |
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4 COMMENTAIRE(S)
citer | heylel 27/08/2015 14:30 | note: 9/10 | très bon album, hétérogène et interessant. |
citer | Si être hype c'est aimer un album sorti il y a dix ans que j'ai pas écouté depuis le milieu des années 2000, alors oui, je suis hype. |
citer | Ikea 17/01/2011 16:35 | note: 8/10 | Von_Yaourt, rend-toi à l'évidence : tu es hype |
citer | J'avais vraiment aimé cet album mais je l'ai pas écouté depuis euh... 6 ou 7 ans ?
M'enfin bravo, c'est le second album qu'on ait en commun que tu chroniques depuis ton arrivée ! Deux sur plus de quatre vingt, c'est déjà un trop gros pourcentage. |
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4 COMMENTAIRE(S)
27/08/2015 14:30
17/01/2011 16:49
17/01/2011 16:35
17/01/2011 16:01
M'enfin bravo, c'est le second album qu'on ait en commun que tu chroniques depuis ton arrivée ! Deux sur plus de quatre vingt, c'est déjà un trop gros pourcentage.