Burzum - Hvis Lyset Tar Oss Chronique
Burzum Hvis Lyset Tar Oss
Au moment ou le sulfureux Count sort de prison, plus barbu que jamais avec son look de pêcheur Lorientais, qu'il décide de remettre le couvert et nous livre en quelques mois seulement deux albums plus que moyens ( "Belus" et "Fallen"), il est temps de rappeler aux esprits taquins qu'il fût il y a quelques années le géniteur d'œuvres poignantes et fondatrices. Au même titre que les frères d'armes Emperor, Mayhem (et son vieux pote Euronymous), Immortal, Dark Throne et quelques autres suppôts de l'Art Noir, Burzum blottit au cœur de la seconde vague Black Metal qui déferla sur le monde au débuts des années 90, marqua l'époque et l'histoire du genre de son sceau, de son son, et de son style (et accessoirement de sa lame).
Evidemment nous parlons de Black Metal mais celui que pratique Burzum ne ressemble à aucun autre, il se situe au-delà de la haine, des bêtes à cornes et de la nuit. Grischnack joue avec la rêverie, la tristesse, la dépression, la rancœur, le gris, maussade, et toutes ses nuances. Cet album abyssal vous accompagne aux confins d'un désespoir glaçant et d'une mélancolie sans fin. Dès les premières secondes de "Det som engang var" la température ambiante entame une longue chute libre, la vie se fait rare et l'auditeur est sorti de sa réalité pour pénétrer le monde sans lumière que Burzum dessine avec un talent inégalé. Chaque minute qui passe enserre un peu plus, rarement la musique n'aura été à ce point immersive.
Les patterns de batterie sont hypnotiques, le mid-tempo ensorcelle, la double martèle, domine et envoûte. Les riffs tendus, prodigieux de pureté, dissonants parfois et vicieux toujours tournent sur eux-même, les nappes de synthé simples, majestueuses et entêtantes touchent droit à l'âme et puis il y a cette voix terrifiante, douloureuse, perdue dans son propre monde.
Varg Vikernes est un mélodiste qui possède ce don rare de faire sonner la simplicité et de la sublimer, une capacité à trouver l'harmonie juste qui pourra se répéter à l'infini sans jamais lasser. Les trois premières pièces de l'album fonctionnent sur ce principe, le riff est fatal, magnétique, l'organe est inhumain, l'ambiance est glaciale, le spleen s'installe. Burzum veut happer l'auditeur dans le tourment, progressivement, l'envoûter, l'essorer au cœur de la rythmique martiale de "Inn I Slottet Fra Droemmen" et le laisser épuisé au seuil d'un dernier morceau, "Tomhet" le solennel. A ce stade tout s'arrête, les guitares se taisent, après le désespoir…la résignation. Une porte de sortie onirique qui s'ouvre doucement durant quatorze minutes, trop courtes, qui permettent d'abandonner le sol, pianissimo, en espérant ne jamais avoir à y reposer les pieds. "Tomhet" ,ou "Emptiness", le vide qui s'ouvre, accueillant, ce vide qui permet à Burzum d'être seul dans sa cour avec ses sons à lui, son génie à lui et sa folie. Quand tout s'arrête, l'auditeur sort de son isolement pour constater qu'il ne s'agissait pas simplement de musique, certains albums vont au-delà et celui-ci en fait incontestablement partie. | Häxan 11 Février 2011 - 7378 lectures | | DONNEZ VOTRE AVIS Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer. 9 COMMENTAIRE(S) citer | Un piler de la discographie du barbu, tu décris merveilleusement bien ce fameux ressenti lorsquon écoute Burzum
Contrairement à toi cependant, j'ai apprécié Belus et Fallen | citer | Mon album préféré de Burzum. Une beauté glacée et tourmentée qui ne me laisse pas de marbre ! La première piste fait parti des meilleurs titres que le Black atmosphérique ait pu produire. Et effectivement : rien que pour cet album, je pense que Varg est (ou du moins fut) un excellent compositeur !
Une chronique qui rend parfaitement justice à ce chef d'?uvre ! Merci ! | citer | Désolé, moi cet album ne me fait ni chaud, ni froid, il me soule plus qu'autre chose même si je reconnais la qualité de certaines parties et la voix d'outre-tombe de Varg.
Les trucs hypnotiques avec deux riffs sur 8 minutes, c'est pas mon truc mais je me le réécouterai à l'occasion voir si je revois mon jugement car ça fait un sacré bail. | citer | Rhaaaaa "Hvis Lyset Tar Oss" .... je me rapelle toujours ma première écoute ... un pote me l'avais passé à l'époque du lycée, en cassette (vous savez, les anciens mp3 !!), on découvrait alors le black metal. Je me suis mis ça tranquille dans le bus ..... je vous laisse imaginer la claque que j'ai pris ! Complètement perché par ces riffs entétants .... et lorsque la voix a fait son apparition, je me suis demandé ce qu'il se passait (étant habitué plutôt au death suédois !).
Enfin, bref, cet album est tout simplement un classique du genre, différent de ces partenaires de la même époque, un style unique, une ambiance trippante, ou les riffs s'installent dans votre cerveau ... difficile de sortir indemne après l'écoute de cet album ! | citer | Une de mes plus grosses claques en matière artistique. Incontournable ! | citer | Merci de faire figurer ce monument sur Thrashocore! | citer | Davy 13/02/2011 20:53 | note: 10/10 | Aaaaaaaaaaaaaaaaah ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis !
Démentiel, inclassable, au dessus de presque tout ! | citer | Momos 13/02/2011 00:44 | note: 10/10 | Merci Häxan d'avoir chroniqué ce classique indétrônable de la scène Norvégienne. Tu as bien réussi à décrire le monde à part et unique de Vikernes, et la beauté qui s'en dégage. Une référence absolue qu'il était temps d'avoir sur Thrasho! | citer | Une superbe chronique à la hauteur de cet album excellent. Tu exprimes avec sincérité tout ce que je ressens pour ce chef-d'oeuvre effectivement intemporel qui est là pour rappeler que BURZUM a apporté énormément au Black Metal et à toutes les ramifications autour de ce genre. Avec peu de moyens, peu de technique, à l'image de sa batterie minimaliste et de ses riffs simplistes mais terriblement prenants, Vikernes crée avec ce disque une aura qu'il n'égalera plus jamais, même avec le très bon Filosofem. Juste un petit reproche mon cher Häxan, c'est un peu dommage d'enfoncer Fallen alors qu'il n'est pas encore sorti! Je suis moi aussi sceptique quant aux talents actuels du bonhomme mais je respecte suffisamment le bonhomme et son oeuvre passée pour attendre encore ses oeuvres actuelles... haha, oeuvre actuelle, ça me fait drôle de dire ça pour un BURZUM... BURZUM en 2010, puis BURZUM en 2011, j'ai du mal à m'en remettre. Merci pour cette chronique en tout cas, il est vrai que "certains taquins" ont besoin de se rappeler que grâce à cet album entres autres, BURZUM reste grand. | AJOUTER UN COMMENTAIRE | notesChroniqueur : | 10/10 | Lecteurs : | (41) 9/10 | Webzines : | (15) 8.14/10 |
plus d'infos sur | Burzum Folk Black Metal - 1991 - Norvège | | |
tracklist01. | Det Som En Gang Var | 02. | Hvis Lyset Tar Oss | 03. | Inn I Slottet Fra Droemmen | 04. | Tomhet | Durée : 44:28 |
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9 COMMENTAIRE(S)
06/11/2018 13:30
Contrairement à toi cependant, j'ai apprécié Belus et Fallen
21/02/2011 23:41
Une chronique qui rend parfaitement justice à ce chef d'?uvre ! Merci !
19/02/2011 14:34
Les trucs hypnotiques avec deux riffs sur 8 minutes, c'est pas mon truc mais je me le réécouterai à l'occasion voir si je revois mon jugement car ça fait un sacré bail.
18/02/2011 16:05
Enfin, bref, cet album est tout simplement un classique du genre, différent de ces partenaires de la même époque, un style unique, une ambiance trippante, ou les riffs s'installent dans votre cerveau ... difficile de sortir indemne après l'écoute de cet album !
15/02/2011 20:47
13/02/2011 23:04
13/02/2011 20:53
Démentiel, inclassable, au dessus de presque tout !
13/02/2011 00:44
11/02/2011 17:39