Napalm Death - Scum
Chronique
Napalm Death Scum
Certains disent que Dieu a créé l'univers. Ce qui est sûr, c'est que quelques temps après, l'homme préhistorique créa l'instrument de musique, d'abord le sifflet, puis les percussions, à partir d'os, et ensuite la cithare, la harpe, la lyre (à l'aide de boyaux pour les cordes)...Tous ces intruments se développèrent petit à petit pour arriver à ce que l'on utilise aujourd'hui. Au cours du 19e siècle, les techniques d'enregistrement sonore se développèrent (phonautographe, phonographe, gramophone...). La cassette audio et le Compact Disque, quant à eux, apparurent respectivement en 1961 et en 1982.
En 1987, le groupe anglais Napalm Death n'inventa peut-être pas le Grindcore, mais démocratisa ce style, en sortant son premier album, intitulé "Scum"(qui signifie "crasse", "pourriture", "excrément"). Par la même, il établit les règles du genre et prend la place de leader de ce nouveau courant musical (Leaders not followers!). Ce serait Mick Harris, le batteur du groupe, qui aurait utilisé le premier le terme "Grindcore", pour décrire la musique de Napalm Death à l'époque.
Le groupe est créé au cours de la seconde moitié de l'année 1981 et fait partie de la scène anarcho-punk de l'époque, aux côtés de groupes tels que Amebix ou Antisect. Après de nombreux changements de line-up, le groupe tend vers une musique plus extrême, et c'est en 1986 que la première partie de l'album Scum est enregistré, avec Nicholas Bullen au chant et à la basse, Justin Broadrick à la guitare et au chant également (il formera Godflesh en 1988), et Mick Harris derrière les fûts, lui qui a participé à la radicalisation du groupe depuis qu'il en fait partie (il les rejoint en 1985), puisque l'on dit que les tempos furent accélérés par 10 à son entrée dans le groupe. Ce premier enregistrement devait originellement figurer sur un split avec le groupe de Hardcore Atavistic, chose qui ne se fit finalement pas. Après une refonte totale de l'équipe, c'est Lee Dorrian (chant), Jim Whiteley (basse), Bill Steer (guitare) et toujours Mick Harris à la batterie, qui enregistrent la seconde partie de Scum en mai 1987.
Vite devenu culte dans le milieu, cette cassette (la version CD est sortie en 1988 avec de nombreux bonus), comportant 28 titres pour une durée totale de 33 minutes, ne fait pas dans la demie-mesure. Pour la petite histoire, le titre "You suffer" est le plus court de l'histoire de la musique, avec une seconde et trois dizièmes, et a valu une place à Napalm Death dans le Guiness des records.
Evolution brutale du punk et du crust, Napalm Death donne le ton d'entrée, que ce soit au niveau musical: son cru fourmillant de larsens, riffs punk, basse dégoulinante de distortion, chant aboyé, et du blast; ou au niveau du contenu poétique. La jaquette illustre parfaitement les propos (qui sont d'ailleurs inintelligibles): Napalm est là pour tout brûler sur son passage. Dénonciation de l'abus de pouvoir, société de consommation (remarquez les logos Coca Cola et BP, le M de l'oncle Ronald, et bien d'autres sur la pochette), quête du profit, pollution, inégalités sociales, piles de crânes évocatrices...le message est clair: la société est pourrie de l'intérieur. Les titres parlent d'eux-mêmes: "Multinational corporations", "Polluted minds", "Born on your knees", ou encore "Prison without walls".
Alternant passages ravageurs soulignés de blasts et passages plus posés dans le ton punk (le titre éponyme en est un parfait exemple), une intense violence déferle tout au long de cette manifestation sociale. Il faut savoir que le blastbeat était bien moins répandu à l'époque que de nos jours et que "Scum" fit l'effet d'une bombe dans un McDo. On se demande comment des musiciens aussi jeunes ont pu produire quelque chose d'aussi extrême. Des différences entre la première moitié de l'album et la seconde sont à noter au niveau du son, du chant et de la composition, du fait des deux line-ups différents. Cet album a influencé l'histoire du Metal, et convainc encore aujourd'hui, malgré les standards sonores de l'époque.
Ce premier album de Napalm Death est pour moi le meilleur, j'y retrouve l'esprit grind originel.
Scum est simplement indispensable pour comprendre ce qu'est le grindcore pur et dur.
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11 COMMENTAIRE(S)
citer | Entièrement d'accord avec cette dernière remarque. Je ne réécouterai jamais ce premier album alors que le deuxième (à ce jour encore non chroniqué sur ce site) est une pierre angulaire du style que je ressors occasionnellement pour une bonne bastonnade à l'ancienne (album intense, furieux, basique, sauvage, infâme...) |
citer | Fondateur certes, mais perso je n'aime pas du tout cet album.
Perso, From Enslavement to Obliteration est carrément plus convaincant. |
citer | Je n'ai jamais été un fan de Grind et ne le serai sans doute jamais mais celui ci a un parfum de nostalgie. Fin des années 80 avec quleques potes du lycée cet album justifié pleinement nos instints rebels et nous permettait d'emmerder les "autres" qui sortaient horrifié après 20 secondes d'écoute. Une critique de l'époque disait à propose de cette album : "des cris de chimpanzés en rut pendant le décollage d'un avion" ...c'est pas faux mais c'est bon quand même ! |
citer | Je rejoins mes camarades Squirk et Nikta : pas mon préféré du groupe, je préfère ND quand les morceaux se rallongent et que le tandem Mitch Harris/Jesse Pintado intègre le line-up. Niveau avoine, ma préférence va au fantastique "Utopia Banished". |
citer | Merci bien, content que ça vous plaise!
Il était difficile de s'attaquer à ce monument du grind qu'est Scum, mais ce fût un régal! |
citer | Keyser 13/02/2011 21:19 | note: 7.5/10 | Un album fondateur et rien que pour ça, il a toute mon estime. Il y a quelques belles tueries aussi. Mais n'étant pas un grand amateur de grind, je trouve la musique trop fouillie et répétitive. Mais de temps en temps ça fait du bien de se le mettre! |
citer | Davy 13/02/2011 20:50 | note: 8/10 | Ma prime jeunesse !
Incomparable, une belle claque dans la gueule, à l'époque, tout en attendant le summum du (terror) grind infâme avec le toujours aussi inaudible "Reek of putrefaction" de Carcass. |
citer | Momos 13/02/2011 20:15 | note: 7.5/10 | C'est qu'il commence bien, le petit nouveau. 
Un album que je trouve des fois trop fouillis, la recette s'améliorera par la suite, mais suffisamment jouissif pour se le réécouter en boucle tout un après-midi merdique. 
Bref, bienvenue mec. |
citer | Squirk a écrit : Pas mieux que Nikta : un album on ne peu plus culte et incontournable pour sa brutalité et sa vitesse hallucinante pour l'époque, mais pas mon ND préféré qui reste l'excellent Harmony Corruption. Coupain. |
citer | Squirk 13/02/2011 14:19 | note: 9/10 | Pas mieux que Nikta : un album on ne peu plus culte et incontournable pour sa brutalité et sa vitesse hallucinante pour l'époque, mais pas mon ND préféré qui reste l'excellent Harmony Corruption. |
citer | C'est pas mon ND préféré mais il mérite son statut de culte sans problème au regard de ce qu'il a apporté à la scène grind. Et puis il reste les classiques "Instinct of survival", "Siege of power", "The kill", "Scum", "Life?" etc...
Bienvenue dans la team! |
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11 COMMENTAIRE(S)
24/05/2014 08:40
14/02/2011 21:56
Perso, From Enslavement to Obliteration est carrément plus convaincant.
14/02/2011 11:02
14/02/2011 08:59
13/02/2011 21:28
Il était difficile de s'attaquer à ce monument du grind qu'est Scum, mais ce fût un régal!
13/02/2011 21:19
13/02/2011 20:50
Incomparable, une belle claque dans la gueule, à l'époque, tout en attendant le summum du (terror) grind infâme avec le toujours aussi inaudible "Reek of putrefaction" de Carcass.
13/02/2011 20:15
Un album que je trouve des fois trop fouillis, la recette s'améliorera par la suite, mais suffisamment jouissif pour se le réécouter en boucle tout un après-midi merdique.
Bref, bienvenue mec.
13/02/2011 14:42
13/02/2011 14:19
13/02/2011 12:57
Bienvenue dans la team!