Primordial - Storm Before the Calm
Chronique
Primordial Storm Before the Calm
En rétrospective, du haut de cette fin d’année, la discographie de Primordial, quoique exempte de tous défauts, suit une sorte de chemin tracé qui commence à devenir prévisible (mais on appelle aussi cela communément une « marque de fabrique »). Pourtant, il suffit de revenir quelques années en arrière pour se rendre compte que même cet écueil là (répéter encore et toujours la même ritournelle), Primordial ne l’a pas traversé.
En effet, « Storm Before the Calm » (la tempête avant le calme, titre tellement adéquat quand on y repense) est d’une agressivité peu commune pour du Primordial ayant passé l’an 2000, d’autant plus pour un album qui fait office de trait d’union entre deux albums très similaires en style
(« Spirit the Earth Aflame » et
« The Gathering Wilderness »). Vous seriez surpris, à n’avoir écouté que les récentes productions de Primordial, par la furie dévastatrice de « The Heretics Age », qui chope à la gorge l’auditeur dès les premières secondes. Le chant est virulent, acide, hurlé, et les rares réminiscences du chant déclamé de A.A. Nemtheanga n’interviennent que par intermittences. Une mise en bouche surprenante, immédiatement suivi d’un « Fallen to Ruin » plus proche des terres habités d’ordinaire par le groupe, si l’on met de coté le chant presque uniquement hurlé et l’ambiance électrisante, orageuse même, qui s’en dégage. « Cast to the Pyre » est le titre le plus « calme » du lot, rappelant enfin un peu le Primordial que l’on a l’habitude d’entendre, même si aucune touche de folk n’est présentre (pas une once de guitare acoustique à l’horizon mes amis). La tension orageuse est toujours aussi vive…et ce n’est pas « What Sleeps Within » qui va faire quoi que ce soit pour faire tomber la pression, tant ce titre renoue avec la furie dévastatrice de « The Heretics Age », telle une soudaine poussée virulente d’agressivité black métal, que n’aurait pas renié un quelconque combo Norvégien peinturluré. Il faut attendre le « court » (pour du Primordial, 3 minutes c’est court) « Sun First Rays », pour qu’enfin le folk fasse son grand retour de fort belle manière d’ailleurs. S’ensuit un classique du groupe, « Sons of the Morrigans », qui sans avoir la prestance d’un « Empire Falls » ou d’un « The Coffin Ships » possède une palanquée de riffs atypiques dont Primordial a le secret, notamment ce riff de conclusion dès 5mn45. L’album se clôt sur un morceau fleuve de 7 minutes, pas vraiment un morceau d’ailleurs, mais plutôt un spoken words (la lecture d’un poème de Yeats, éminent poète Irlandais) accompagné d’une base musicale en arrière plan pour la forme.
Le folk a en effet peu de fenêtres de tirs dans « Storm Before the Calm » : excepté l’instrumental évoqué plus haut. Les guitares saturés, la fougue du métal (tendant franchement vers le black) et le chant hurlé sont les éléments prédominants de cet album atypique pour qui croit connaître Primordial sur le bout des doigts. Cette tempête sonore, franchement dévastatrice par moments, porte si bien son nom : tel un exutoire marin avant l’amarrage à des terres plus calmes mais tout aussi chargées en émotions. Pour autant, ce n’est pas cet album que j’emmènerai dans la discographie de Primordial si je devais participer à Koh Lanta : la faute à une impression d’avoir en face de soi un pèle mêle de morceaux consistants, mais d’une trop forte individualité pour cohabiter, là ou les albums de Primordial ne font d’habitude qu’un bloc. Et ces deux instrumentaux sont mal placés dans la tracklist… ce qui n’enlève rien à la qualité intrinsèque de chacun des titres présents (« Cast to the Pyre » a ma préférence). Et montre que le groupe Irlandais n’a pas peur de se différencier, et sait faire parler la poudre quand nécessaire. Pas une pierre angulaire de leur discographie, mais à écouter quand même pour saisir l’étendue des possibilités musicales qu’a pu explorer le groupe dans sa carrière..
| Chri$ 20 Novembre 2011 - 2132 lectures |
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3 COMMENTAIRE(S)
citer | L'un des trois albums de Primordial que je ne possede pas (encore) avec Journey's End (que j'ai ecoute vite fait et auquel je n'ai pas accroche, le trouvant trop mou) et Imrama (celui-la par contre il me le faut) !
Par contre je ne suis pas d'accord pour dire que Spirit et The Gathering se ressemblent. Pour moi, Spirit est le plus contemplatif et progressif des albums de Primordial alors que The Gathering est le plus sombre et le plus désespéré ne laissant que peu de place a des plans lumineux (contrairement a Spirit qui possede des morceaux comme "The Soul Must Sleep" et son solo fleuve ou le morceau traditionnel "The Cruel Sea"). Si je devais rapprocher Spirit d'un autre album de Primordial, ce serait plutôt de "A Journey's End" ou "Redemption At The Puritan's Hand". |
citer | La première période de Primordial est celle que je m'écoute le moins bizarrement. Un bon album dans mes souvenirs en tout cas |
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3 COMMENTAIRE(S)
23/11/2011 13:30
Par contre je ne suis pas d'accord pour dire que Spirit et The Gathering se ressemblent. Pour moi, Spirit est le plus contemplatif et progressif des albums de Primordial alors que The Gathering est le plus sombre et le plus désespéré ne laissant que peu de place a des plans lumineux (contrairement a Spirit qui possede des morceaux comme "The Soul Must Sleep" et son solo fleuve ou le morceau traditionnel "The Cruel Sea"). Si je devais rapprocher Spirit d'un autre album de Primordial, ce serait plutôt de "A Journey's End" ou "Redemption At The Puritan's Hand".
22/11/2011 10:51
20/11/2011 13:34