Cephalic Carnage - Lucid Interval
Chronique
Cephalic Carnage Lucid Interval (Rééd.)
Après le « Necrology » de GENERAL SURGERY, on enchaîne au rayon rééditions chez Relapse avec le troisième méfait des frappadingues de CEPHALIC CARNAGE, groupe dont il vaut effectivement mieux se rappeler le grindcore des débuts plutôt que l’évolution death poussive des sorties récentes. « Lucid Interval » donc, où les prémices d’éclatement stylistique du fantastique « Anomalies » (un des meilleurs skeuds extrêmes de la décennie écoulée) commencent à se faire sentir, quand bien même les accès de rage psychotiques (un batteur épileptique, des vocaux ultra gutturaux à vous siphonner les derniers restes de santé mentale) prennent assez largement le pas sur la folie douce d’adjonctions free jazz (« Puff De La Morte », le titre bonus) ou de mariachi de caniveau (« Cannabism »).
On passe donc sans sourciller d’un chant cochonesque en diable - seuls DEVOURMENT et BRODEQUIN y retrouveraient leurs petits – à du growl plus classique l'essentiel du temps, limite black sur la parodique « Black Metal Sabbath » (un indéboulonnable de leur répertoire) jusqu’à cette incartade de chant clair sur une « Arsonist Savior » qui préfigure le délire metalcore « Dying Will Be The Death Of Me ». Un grogneur tout terrain immédiatement suivi par des zicos en rupture de poncifs et si « Lucid Interval » reste un album qui se mérite, l’originalité de la galette compense largement le manque d’efficacité primaire de certaines parties. Pour une fois qu’on ne pense pas à NAPALM DEATH en s’injectant une dose de grindcore, ça vaut le coup de faire l’effort ! Déstructuré juste ce qu’il faut avec un zeste de mathcore façon THE DILLINGER ESCAPE PLAN, « Lucid Interval » s’articule sur deux axes forts : la prise de risque calculée visant à ne jamais répéter le même plan à moins de dix minutes d’intervalle, qui amène CEPHALIC CARNAGE à bouffer à tous les rateliers sludge, death, et j’en passe et des plus expérimentales (l’ombre du FANTOMAS de « Director’s Cut » plane sur « Puff De La Morte ») ; et la perche grind tendue à tous les auditeurs un peu paumés devant le grand écart opéré par des Américains presque plus sensibles au fond qu’à la forme. Régulièrement et de la manière la moins prévisible qui soit, CEPHALIC CARNAGE chassera donc l’ombre du doute à grand renforts de blasts nerveux à faire passer le jeu de scène de Barney Greenway pour celui d’Ozzy Osbourne, encore que grand âge et ravages de l’alcool aidant, l’écart soit en passe d’être réduit entre les deux frontmen.
Pour le reste, on retrouve le grain de basse absolument extraordinaire qui fera tout le sel du chef d'oeuvre à venir, des samples discrets assurés par Matt Blanks (HAPPY PAPPY) qui renforcent la singularité de la chose (la très BRUTAL TRUTH « Scolopendra Cingulata », qui attaque d'entrée les tympans à coup d'ultra-sons, avant de remettre le couvert sur « Pseudo » et sur un ghost track bien traître!), un gros classique du groupe (l'excellent title track), un nouvel artwork de Orion Landau et une production limpide signée Dave Otero (DEMONICA, COBALT). La trademark Cephalienne ainsi instaurée, « Anomalies » sera l’occasion rêvée de parfaire une formule gagnante dépassant l’état embryonnaire sur un « Lucid Interval » parfait en guise d’amuse-gueule avant les choses (un peu plus) sérieuses!
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3 COMMENTAIRE(S)
citer | Darkmorue 07/01/2012 15:50 | | Faudrait que je kro-express le dernier ouaip, la chro originale est pas de moi.
M'enfin il est pas si naze je trouve, y'a de l'énorme tuerie (Abraxas, Ohrwurm, Pure Horses, When I Arrive...) qui cotoie du Cephalic classique quoi... Juste un album de plus dans leur nouvelle période, quand même plus agréable à écouter que le tout premier si on veut faire une comparaison totalement vide de sens |
citer | On est plus en phase sur Cephalic que sur Townsend apparemment! J'avais lu ta chro sur NIME et je rejoins la notation de leur disco, à ceci près que j'aurais encore plus descendu "Misled By Certainty", le moins bon de tous. |
citer | Darkmorue 06/01/2012 17:23 | | Ouais, il bute bien lui, même si nettement moins taré que le précédent (imaginez un peu !)
Le problème c'est qu'il a un peu de mal à décoller, le début étant du Cephalic Carnage classique confinant presque à la routine dans sa folie, c'est seulement à partir de "Rebellion" qu'il me fout vraiment la trique personellement.
Mention spéciale au titre éponyme et ses riffs juste inoubliables. |
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3 COMMENTAIRE(S)
07/01/2012 15:50
M'enfin il est pas si naze je trouve, y'a de l'énorme tuerie (Abraxas, Ohrwurm, Pure Horses, When I Arrive...) qui cotoie du Cephalic classique quoi... Juste un album de plus dans leur nouvelle période, quand même plus agréable à écouter que le tout premier si on veut faire une comparaison totalement vide de sens
07/01/2012 11:13
06/01/2012 17:23
Le problème c'est qu'il a un peu de mal à décoller, le début étant du Cephalic Carnage classique confinant presque à la routine dans sa folie, c'est seulement à partir de "Rebellion" qu'il me fout vraiment la trique personellement.
Mention spéciale au titre éponyme et ses riffs juste inoubliables.