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Will Haven - Voir Dire

Chronique

Will Haven Voir Dire
Dans « nos » musiques, la mort tient une place à part. Beaucoup la cherchent et l’ont trouvée, la rêvent et l’ont figurée, souvent de la même manière : salement ou proprement, parfois par la violence, parfois par l’apathie, toujours par l’ambiance et l’attente du couperet qui détruira définitivement toute vie.

Ce travail redondant, Will Haven l’expédie en deux tours de main cognant une corde à vide sur Voir Dire. Pourquoi s’embêter ? La mort ne volute pas mais écrase, sans s’habiller de colimaçons, embranchements, périphéries et voies parallèles puisque son job est de trancher les trachées comme d’autres besognent à l’usine ! Dès « When The Walls Close In », la bande de Californie impose sa touche connue depuis ses débuts par des guitares néo-indus-post-vaguement-core-définitivement-autistes coupant court aux questions que la post-rock « Held to Answer » pouvait créer. The Hierophant était un bébé prématuré, le nouveau-né va t’exploser les genoux à l’ancienne méthode Carpe Diem. Adhère et rampe.

Et qu’est-ce que ça fait du bien ! Si le retour du chanteur historique Grady Avenell ne m’a pas particulièrement estomaqué, le remplaçant Jeff Jaworski ayant fait plus que son taf sur The Hierophant – je ne m’attarde pas sur la présence de Chris Fehn à la basse, sa prestation relevant de l’anecdote autant au niveau du line-up que du service fourni, minime –, Voir Dire redonne à Will Haven son âme de sympathique ferrailleur que les déçus de la pâle copie de Botch sur « A Day Without Speaking » (rien que d’y repenser, ça donne le malaise) étaient allés quêter chez The Abominable Iron Sloth. Regain de hargne et de noirceur donc, les passages down tunés refont pleinement mouches en collant un sourire inversé plutôt que touchant les pommettes (notamment sur la première partie du disque, cf. les fat « Urban Agoge », « The Siege » et « When The Walls Close In ») !

En effet, Voir Dire est sans conteste la plus mortuaire des créations pondues par la formation, ainsi que la plus… raffinée. Ce dernier mot peut paraître étrange dans une chronique d’un disque de Will Haven, il est pourtant ce qui le résume le mieux. L’embauche du claviériste Adrien Contreras a entrainé une cohabitation entre moments typiquement bovins et passages où semble planer le fantôme de Deftones venant mettre à mal un enterrement, les deux se répartissant les pièces à parts égales. Adeptes de la pause maquillée en requiem modernisé (les chœurs et samples se mariant aux sonorités proches de l’orgue et du violon sur « Lives Left To Wither » par exemple), ces nouvelles compositions jouent le contraste en conservant l’impact comme objectif, Grady et une rythmique située entre Neurosis et Godflesh se chargeant de garrotter la diversité en un seul bloc. Moins partisan du choc frontal, Voir Dire bouscule à la fois en répétant le meilleur des œuvres passées et renouvelant le style de Will Haven.

Au regard de cette évolution qui a su garder ce qui a plu précédemment tout en effectuant un pas de côté judicieux (depuis Admiral Angry et consorts, les compteurs se sont trop affolés pour permettre au groupe-précurseur de suivre la concurrence sur le plan de la lourdeur), il n’y a vraiment pas de quoi donner tort à ceux ayant vu en Voir Dire le come-back de l’année 2011. Cependant, les souvenirs de Carpe Diem et El Diablo montrent que la constance marquant les grandes heures des Ricains manque à l’appel, la classique « Harvesting Our Burden » et « Mida’s Secret » (encourageante lors de sa mise en ligne mais finalement faible par rapport à une première moitié tuante) terminant l’album en dents de scie. Du coup, Voir Dire se trouve « rabattu » à une belle troisième place sur le podium des réalisations de Will Haven bien que celle-ci n’est clairement pas une fin en soi, ses coups de pelle ensevelissant sous la tourbe et rythmant le recueillement des endeuillés laissant croire que nous ne sommes pas prêts de clouer le cercueil des éternels seconds de Sacramento !

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4 COMMENTAIRE(S)

Krokodil citer
Krokodil
30/10/2012 08:56
note: 8/10
jamais été fan du groupe, et pourtant celui-là, c'est comme si c'était pas eux
Invité citer
daminoux
01/02/2012 09:32
trop bon cette album. je ne connais pas beaucoup ce groupe il faut que me penche sur le reste de la disco
gulo gulo citer
gulo gulo
31/01/2012 22:06
note: 7/10
leur meilleur pour le goth que je suis
AxGxB citer
AxGxB
31/01/2012 20:39
note: 7.5/10
Album que je n'ai pas encore assez approfondi mais qui m'a bien enthousiasmé. Chouette chronique, comme toujours.

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Will Haven
Post/Noisecore
2011 - Bieler Bros Records
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (3)  7.5/10
Webzines : (11)  8.61/10

plus d'infos sur
Will Haven
Will Haven
Post / Noisecore - Etats-Unis
  

vidéos
Held To Answer
Held To Answer
Will Haven

Extrait de "Voir Dire"
  

tracklist
01.   Held To Answer
02.   When The Walls Close In
03.   Urban Agoge
04.   The Siege
05.   A Beautiful Death
06.   Object Of My Objection
07.   Mida’s Secret
08.   Lives Left To Wither
09.   Harvesting Our Burden
10.   Lost

Durée : 40 Mns

line up
parution
11 Octobre 2011

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