Enslaved - RIITIIR Chronique
Enslaved RIITIIR
Après un Axioma Ethica Odini très réussi qui avait d'ailleurs reçu les louanges de votre webzine préféré via l'ami Ikea en 2010, finissant même parmi les « albums de l'année », les emblématiques et inloupables Norvégiens d'ENSLAVED reviennent, sponsorisés cette fois par Nuclear Blast, pour servir un RIITIIR (formule runique signifiant littéralement « Les rites de l'homme ») à l'artwork tout bonnement fabuleux. Ces trois mains tendues vers le ciel, implorant les dieux, ont tout pour attirer l’œil, la couleur somptueuse et originale du fond faisant le reste. Rompant avec le gris/bleu glacial de Vertebrae et Axioma Ethica Odini, cette tranchante illustration de Truls Espedal met idéalement en valeur la géniale musique que nous servent ici les Norvégiens, une fois encore. Faisant partie de cette génération qui a découvert ENSLAVED dans les années 2000, donc avec leur période plus progressive / atmosphérique, j'ai toujours considéré que les Norvégiens n'avaient jamais perdu leur âme viking et épique en évoluant vers un Black Metal plus « peaufiné » que leurs premières salves exceptionnelles comme Eld ou Frost pour ne citer qu'elles, offrandes qui me transportent tout autant que les albums tels que Monumension ou Below the Lights. C'est donc avec une énorme impatience que j'attendais ce RIITIIR qui faisait baver d'avance tous les fans actuels du groupe avec ces extraits excellents postés avant sa sortie finalement effective le 1er octobre en Europe.
En effet, les morceaux de bravoure que sont « Thoughts Like Hammers » et « Veilburner » ont dû tourner en boucle chez un certain nombre d’aficionados du combo car ils avaient clairement les épaules pour ça. Alors que le premier façonnait une atmosphère lourde et un tempo bien écrasant alternant avec des refrains aériens, le second révélait une envolée épique totalement maîtrisée à travers l'équilibre entre le chant Black Metal d'un Grutle Kjellson n'ayant pas pris une ride et le chant clair très émotionnel, une fois encore, de Herbrand Larsen. Ces extraits, anticipant déjà la qualité promise de RIITIIR, dessinaient déjà un album complexe, nécessitant un grand nombre d'écoutes pour appréhender la chair de ces riffs à la fois alambiqués et terriblement efficaces. Le chant clair, encore mieux exploité que sur Axioma Ethica Odini prend ici une nouvelle dimension, habitant tous les morceaux de son panache, ponctuant les passages plus intimistes (la sublime fin de « Forsaken » concluant brillamment l'album notamment) et portant certaines mélodies avec une efficacité certaine. A l'évidence, son chant est ici ultra travaillé et ses intonations ne tombent jamais dans la facilité comme elles pouvaient le faire dans un album comme Vertebrae.
Point de passages estampillés PINK FLOYD ici, ENSLAVED développe des atmosphères très personnelles, très dévouées, presque « religieuses » à leur manière. L'aspect rituel et païen de leur Black Metal remue le cœur dès « Death in the Eyes of Dawn », génial mid-tempo et bon exemple de cette dimension transcendante que prend ici Larsen : l'émotion qu'il met dans sa voix complète à la perfection les hurlements guerriers de Kjellson, prenant le morceau en sa possession dès les premiers riffs, « The creation I can't remember... » puis laissant à Larsen des messages fuyants et énigmatiques « I see death in the eyes of dawn... » pour partager un magnifique refrain à deux : « Blinded are my eyes... » pour Larsen, suivi du poignant passage hurlé très viking « When will I remember ? When will I hear the call ? » pour Kjellson... Ce passage est AAAAARGHHHH ! Les 44 éjaculations du lotus blanc immaculé, là. Bref, ne pas se laisser emporter par l'enthousiasme, reprenons. En somme, le duo fonctionne à merveille, et ce sur tout le disque, à l'image de ce moment également partagé sur « Veilburner » : « Necessity / Carer, Killer ! » !
Oui, ENSLAVED est beau à en pleurer sur certains passages (on a dit quoi Geisterber ? Calme toi bon dieu on va te prendre pour un gay!) : tout est fait pour valoriser et sublimer leur aspect poignant et ce jusqu'à la batterie de Cato Bekkevold, divine, usant à tout va de cymbales crash et de double pédale solide sur les passages plus lents et soulevant des blasts ultra efficaces sur les passages qui le demandent. Et bien sûr, le riffing et les soli restent très intenses : ENSLAVED déverse un maelström mélodique explosif copinant parfois avec une dissonance classieuse et racée (sur les breaks intimistes de « Thoughts Like The Hammers » ou de « Death in the Eyes of Dawn » par exemple), éléments sans cesse remis en cause par le rythme du disque renouvelant à merveille l'ensemble et faisant passer la grosse heure de l'album pour une minute. Ce rythme est animé par de multiples cassures de rythmes sculptant soit des ralentissements rituels et profonds, comme la superbe transition lancée par le clavier sur « Forsaken » amenant le gros break lent final et les dernières minutes fatales du disque... soit des accélérations fulgurantes comme le refrain de « Veilburner », le blast final salvateur de « RIITIIR » ou encore celui qui lance le terrible morceau « Storm of Memories » sur le chemin de la grandeur. A quelques reprises, Ice Dale gratifie l'auditeur d'un solo, classique ou avec tapping ultra planant et jamais dans la surenchère, à l'image de celui qu'il envoie dans « Materal », phénoménal de beauté. Alors oui, certains gougnafiers pourraient presque trouver ça un peu surfait, trop propre ou trop parfait pour être réel, mais il n'en est rien : la maîtrise et l'humilité priment toujours chez ces Norvégiens qui ne nous décevront pas de sitôt !
De même, si la basse a toujours été un des points forts d'ENSLAVED de par la présence intemporelle de Kjellson dans le groupe, elle est ici en habits d'apparat. Ronde et piquante, présente sur chaque riff de Ice Dale et superbement mise en valeur par le son cristallin de la production aux petits oignons, elle apporte toute la classe que savent diffuser les grands bassistes, comme le montre le pont basse / batterie le terriblissime morceau « Roots of the Mountain », véritable apogée de l'album et osmose parfaite entre ce Black Metal bien vindicatif que savent encore très bien faire les Norvégien et ces passages atmosphériques ultra poignant qu'ils s'approprient d'albums en albums. C'est également sur « Roots of the Mountain » que les deux voix s'articulent le mieux, mélangeant à la perfection agressivité et mélancolie. RETENEZ MOI ! Mais bon dieu RETENEZ MOI de m'émerveiller sur le moindre coup de cymbale, sur la moindre note touchante ! Kjellson brille également sur l'introduction très psychédélique de « Storm of Memories » qui voit son rythme alambiqué porté à bout de bras par une basse bien survoltée ou encore sur le morceau éponyme « RIITIIR » ou sa partie est tout simplement démente. Notre homme contribue donc parfaitement à la richesse de ce disque, renforçant la limpidité du son, notamment dans les graves où la production s'impose comme parfaitement juste.
Vous dire que je manque de mots pour qualifier les huit perles de ce disque excellent s'avère donc un mensonge éhonté de ma part (ben ouais vu le pavé que tu viens de sortir, ça aurait pas été crédible crème d'emplâtre!) tant je dois courber l'échine devant cette qualité présente à tous les niveaux, aujourd'hui encore, chez des Norvégiens qui savent plus que jamais comment se renouveler malgré les grandes choses qui ont été réalisées précédemment. Même les quelques longueurs, péché mignon d'ENSLAVED sur ces sorties atmosphériques (pour RIITIIR, on pensera au début de « Materal » notamment) s'effacent immédiatement dans la mémoire une fois l'écoute terminée... je ne colle que très rarement un 9 à un album récent, mais là il faut se rendre à l'évidence les petits amis : RIITIIR s'impose comme un vrai chef-d’œuvre, dépassant d'assez loin les précédentes sortie du combo au moins jusqu'à Isa (2004) et mérite donc largement cette note canon et cette déclaration d'amour de ma part, agenouillé une épée à la main devant ces « rites de l'homme » menés avec une dévotion sans pareille. Si le groupe avait su se maintenir à un excellent niveau avec un précédent disque plus violent, il monte d'un cran en renforçant l'aspect atmosphérique de sa musique, la rendant personnelle et maintenant envers et contre tous cette richesse caractéristique. Maintenant, si vous me permettez, j'y retourne! | Voay 5 Octobre 2012 - 8402 lectures | | DONNEZ VOTRE AVIS Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer. 23 COMMENTAIRE(S) citer | Album historique en ce qui me concerne, j'ai suffisamment de recule aujourd'hui pour le dire. Une sorte de Burn My Eyes du Metal Scandinave.
Rien que les deux morceaux Thoughts like hammers & Death in the eyes of Dawn sont de véritables piliers d'un monument musical, témoin d'une fertilité et ouverture exceptionnelle de musiciens capables d'inventer un genre, une émotion.
Dure dure d'attendre le nouvel album...
| citer | Album monstrueux, légerement plus réussit que les deux derniers en date... Je retrouve le feeling d'un Monumension ou d'un Below The Light et bordel ça fait du bien ! L'un des grands disques de la décennie actuelle à n'en pas douter. | citer | De très bonnes choses, comme d'hab chez Enslaved, mais diluées dans des morceaux bien trop longs. Curieusement, alors que je l'avais trouvé superbe sur les deux albums précédents, le chant clair m'a très vite gonflé et l'album ne cartouche pas assez à mon goût ("Roots Of The Mountain" démarre bien mais s'essouffle très vite). Bref, je retourne écouter "Axioma"! | citer | Citation : Ben ça aurait dû le rester
Parce-que pour toi découvrir un groupe ça s'arrête au dernier disque ?
Triste mentalité... | citer | Momos 19/10/2012 17:57 | note: 9/10 | pripri a écrit : Je suis un ignare en ce qui concerne certains gros noms de la scène métal et Enslaved en faisait partie. Ben ça aurait dû le rester, j'ai trouvé ça entre petite-bite-de-l'expérimentation et hygiénisme musical contemporain. Pourtant je comprends qu'on puisse aimer cet album mais j'ai réellement eu l'impression d'écouter un exercice musical plus qu'un véritable album de musiciens.
Je te comprends pas, là. C'est pourtant clairement plus "émotif" et efficace que n'importe quel album de caniboule. | citer | (ancien membre) 17/10/2012 15:23 | | Purée, tu étais là ? Caché ??
C'est exactement comme ça que ça s'est passé !! | citer | T'es surtout un vrai trve Seb! Haha! Je vois que toi aussi tu essayes de glisser discrètement des albums en soirée, ta petite anecdote me fait bien marrer toujours. J'imagine la scène, du coup c'est fendard, du genre "hum, le Seb essaye encore de passer sa musique de sauvage! ... Ah ? Bon cette fois ça va, je vais rien dire..."
Sinon, chaussure, d'abord merci pour ton commentaire sur la version collector! J'ai hésité à la prendre en plus de mon CD "normal" mais du coup je suis fixé. Je me prendrai surement le vinyl le 15 novembre, quand il sortira.
Pour les mélodies vocales de Herbrand, je suis d'accord avec toi, elles sont plus élaborées sur ce RIITIIR, il part plus dans les aigus notamment mais moi ça me plaît davantage que sur Vertebrae dans lequel je trouvais ça un peu trop formaté.
Citation : mais les riffs, c'est pas vraiment l'autre poseur qui les pond
On est bien d'accords, mais c'est lui qui les joue, c'était surtout pour ça que je mentionnais son nom. | citer | Crom-Cruach 16/10/2012 22:58 | | J'vais mettre les pieds dans le plat.
Malgré beaucoup d'efforts je n'ai pas pu me retenir de bailler souvent à l'écoute de cet album.
Je l'ai même passé en musique de fond lors d'une soirée à la maison et personne n'a été choqué... même ma chérie a à peine levé un sourcil avant de reprendre sa conversation.
Trop, trop de prog. et trop du chanteur barbapapa pour moi.
Je suis un vrai gougnafier Geist' et j'assume!! | citer | très bon album comme d'hab chez Enslaved.
on sent quand même un grand plaisir à composer ensemble. ça fait des morceaux très variés qui ne tombent pas dans la facilité où qui ne se repose jamais uniquement sur le seul génie de mon gros barbus de guitariste préféré.
petite rectif quand même :
"Ronde et piquante, présente sur chaque riff de Ice Dale"
ok pour la basse, Grutle s'en ai donné à coeur joie sur cet album. mais les riffs, c'est pas vraiment l'autre poseur qui les pond (même si il fait de très beaux soli)
après... depuis Axioma, je trouve ça parfois un peu trop sucré...
j'aimerai un trou normand au milieu de l'album, un truc un peu moins "prog", plus contemplatif, plus personnel
là faut attendre la dernière piste pour entendre Herbrand enfin lever un peu le pied. (ou fermer sa gueule, c'est selon l'humeur)
d'ailleurs je préfère la performance de ce dernier sur Vertebrae, avec des mélodies vocales plus minimalistes.
mais ne boudons pas notre plaisir. cet album met de bonne humeur, pis ça fait plaisir à madame quand j'enlève les sempiternelles bouillies screamo/blackeuses pour mettre ce skeud.
note : la version collector avec le DVD n'a aucun intérêt. | citer | Pas de souci, perso j'ai juste trouvé que ces clins d’œil étaient beaucoup moins criants que sur d'autres albums. Je préfère le terme de "clin d’œil" qui me semble plus juste. Quand j'aurai le temps je tenterai de superposer les deux, ça peut être effectivement intéressant! | citer | @Geisterber : Houlà, tu vas loin dans l'analyse. Je me suis arrêté à l'aspect purement musical, à ce que l'oreille m'indique. La première chose à laquelle j'ai pensé en entendant ce passage, c'est à "On the run". Je me suis dit tout de suite "Sympa le clin d'oeil à Pink Floyd" Quand tu juxtapose les 2 c'est évident. On connait tous l'amour de la bande Grutle pour le rock prog des années 70, ça ne m'étonnerait qu'à moitié que ce ne soit pas fait exprès.
Sinon, je m'excuse pour mon premier post, qui après relecture était un peu abrupt, mais pas méchant | citer | @ kane : hum, je vois pas en quoi ce fameux passage ambiant pourrait être un hommage à ce morceau de PINK FLOYD en particulier et surtout comment tu peux l'affirmer de la sorte ("hommage évident"), ça me paraît péremptoire. Pour moi ce qui caractérise "On The Run", morceau transitoire par excellence dans Dark Side of the Moon, c'est l'aspect de tension et de malaise, le côté "urgence", bref, l'impression d'être poursuivi par un hélico ou un objet volant quelconque quoi. C'est pas tellement le cas ici je trouve, y a plus de mélodie, l'atmosphère est plus aérienne et onirique alors que pour "On The Run", on sent bien le mec "essoufflé" courant comme un dératé très près du sol... j'ai peut-être tort mais je ne fais que m'efforcer d'être moins écrasant dans mon propos.
A ce prix là tu compares tous les passages ambiants similaires à "On The Run" de PINK FLOYD, genre le début de "Storm of Memories", c'est pas tellement pertinent et surtout ça prendrait un sacré bout de temps d'extraire 2 minutes de chaque morceau pour les comparer à un morceau entier... de plus ça semble assez ridicule.
D'ailleurs, pourquoi ne pas le comparer à la musique de Carpenter tant qu'on y est ? Non, pour moi, ça reste du ENSLAVED personnel et émancipé, bien plus qu'un temps, je me permets d'insister encore là-dessus.
@ Max : par rapport à ma chro tu as bien fait d'insister sur l'aspect "lumineux" et spirituel de ce disque, sur ce point je te suis à 100%. | citer | (ancien membre) 07/10/2012 16:33 | | Est-ce que quelqu'un aurait une traduction des paroles en patois savoyard, histoire de m'imprégner de l'ambiance ? | citer | "Point de passages estampillés PINK FLOYD ici,..."
Raté, le long passage ambient au 1/3 de "Forsaken" est un hommage évident à "On the run" de Pink Floyd. Sinon, oui ce disque est un chef d'oeuvre. Le plus bel album d'Enslaved depuis longtemps | citer | Après plusieurs écoutes, je développe un peu.
Premièrement, ma plus grosse crainte sur ce dernier Enslaved était la signature chez Nuclear Blast. En effet, à chaque fois que je pose l'oreille sur un disque estampillé chez l'usine allemande, je me retrouve toujours avec une production puissante, mais totalement plastique. Or comme tu l'as souligné François, Enslaved ne tombe pas dans le panneau et sort une production particulière, certes puissante mais loin d'être dénuée d'identité.
Deuxio, j'avais aussi un peu peur d'une redite, ce qui est en soi idiot puisque je sais que le combo ne sort jamais deux fois la même chose. Mais bref, depuis "Below The Lights", album que j'adore, je n'avais pas vraiment retrouvé chez Enslaved une telle profondeur et une telle émotion. C'est encore trop tôt pour dire si "Riitiir" va être au niveau de "BtL", mais ça semble en tout cas être l'album le plus dense émotionnellement parlant qu'Enslaved ait pondu depuis lors. La puissance mélodique offerte par un titre comme "Roots of the mountain" ou "Forsaken" me fait dire que j'ai vraiment bien fait de re-faire confiance au groupe en cette année 2012.
Enfin, et c'est pour ça que j'aime Enslaved (je pense d'ailleurs que tu t'en doutes François), je vois totalement autre chose que du païen dans leur musique et j'en suis presque a "exiger" une dimension spirituelle puissante (qu'elle soit païenne ou pas d'ailleurs, peu importe...) et lumineuse dans chacun de leur disque. En cela, "Riitiir" me séduit bien plus rapidement qu'a pu le faire "Axioma Ethica Oudini". Je compare les artwork pour expliquer mon point de vue : pour faire simple, la main tendue vers la lumière comble plus mes attentes que l'homme perdu dans son introspection (ce qui était toutefois un thème plus que correct et très bien exploité sur le disque précédent celui-ci). Ici, tout est aérien, éthéré et exalté. Et le plus important, rarement Enslaved m'aura embarqué dans un univers aussi riche et profond d'une manière aussi rapide.
Dans mon opinion, on tient ici la meilleur sortie d'Enslaved depuis un petit moment. Bon, je tiens à dire que je n'ai écouté le disque que 4/5 fois, ce qui est peu, on verra comme cet opus vieillit, mais toujours est-il qu'il me fait très forte impression. En tout cas, Enslaved prouve encore une fois qu'il est un grand groupe plein de (r)évolutions et de refontes partielles et internes au groupe. La capacité a se ré-inventer sans changer l'essence d'un groupe, en somme. | citer | Bien belle chronique cher ami.
Je reviendrais quand je l'aurais bien écouté... | citer | Les goûts et les couleurs... Peut être que je n'arrive plus à entrer dans l'univers du groupe (et que le côté folk m'a toujours ennuyé) mais je n'arrive vraiment pas à ressentir une quelconque émotion à l'écoute de cet album.
C'est de là que vient le côté impersonnel que je lui trouve : non pas qu'il n'y a pas de personnalité propre (le païen/prog étant déjà un genre très personnel je te le concède) mais plutôt que je trouve cette personnalité trop lisse, trop convenue, pas assez folle, débridée, vivante en somme. | citer | Pour le passage "intimiste", à partir d'une minute par là, la guitare se fait plus discrète, la batterie plus "douce", c'est tellement bien produit que tu peux sentir les nuances dans le jeu des musiciens. C'est un terme un peu improbable certes mais écouté à bloc sur une chaîne, t'as l'impression que la musique se rapproche de toi quoi.
Impersonnel j'aurai du mal à te suivre là-dessus, justement ENSLAVED joue dans un genre (païen / prog) qu'ils portent à bout de bras depuis une chiée d'albums et on reconnaît directement d'une part la voix de Kjellson qui est quand même très particulière dans son registre et qui n'a pas beaucoup changé malgré tout et dans une moindre mesure la voix de Larsen, qui se marie bien avec le tremolo très BM justement, au-delà de l'aspect ultra mélodique qui peut effectivement déranger. | citer | J'aimerais bien savoir où tu entends des parties intimiste dans par exemple "Death in the Eyes of Dawn"
ha c'est joli, bien composé même si j'aime pas, mais c'est froid, impersonnel justement. Je l'écouterais en fond à Carrefour en faisant mes courses que ça ne me choquerais pas. | citer | Justement ENSLAVED avait tendance à inclure quelques passages PINK FLOYD dans ses disques "atmosphériques", exemple le morceau "Path to Vanir" sur Ruun ou le passage atmo est carrément proche de PINK FLOYD. Ils avaient renforcé cet aspect-là sur le suivant et progressivement gommé cet état de fait sur Axioma Ethica Odini... sur RIITIIR il n'y a plus grand chose qui évoque PINK FLOYD justement, comme je le dis dans ma chronique d'ailleurs, les parties plus intimistes sont nettement plus personnelles.
Sinon, moi non plus ça ne m'a jamais endormi PINK FLOYD, mais ça n'a plus grand chose à voir avec RIITIIR. | citer | J'ai rien trouvé de mieux que "léthargique" comme qualificatif à cet album, je dors avant la fin d'un seul morceau. C'est simple on dirait du Dream Theater édulcoré avec de temps en temps une voix black.
C'est lisse, c'est plat, j'entend des musiques avec plus d'émotion dans l’ascenseur...
Quand à comparer ça et Pink Floyd... Pink Floyd ne m'a jamais endormi. | citer | Ikea 05/10/2012 14:43 | note: 9/10 | Chronique qui sent le cœur, ça fait plaisir ! Sinon, bah, Enslaved est un groupe génial, on ne le dira jamais assez. | citer | Momos 05/10/2012 14:30 | note: 9/10 | Allez, mourrons maintenant. | AJOUTER UN COMMENTAIRE | Black Metal Progressif 2012 - Nuclear Blast Records notesChroniqueur : | 9/10 | Lecteurs : | (29) 8.83/10 | Webzines : | (50) 8.55/10 |
plus d'infos sur | Enslaved Black metal progressif - 1991 - Norvège | | |
tracklist01. | Thoughts Like Hammers (09:30) | 02. | Death In The Eyes Of Dawn (08:17) | 03. | Veilburner (06:46) | 04. | Roots Of The Mountain (09:17) | 05. | RIITIIR (05:26) | 06. | Materal (07:48) | 07. | Storm Of Memories (08:58) | 08. | Forsaken (11:15) | Durée : 67:13 |
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23 COMMENTAIRE(S)
17/02/2015 20:00
Rien que les deux morceaux Thoughts like hammers & Death in the eyes of Dawn sont de véritables piliers d'un monument musical, témoin d'une fertilité et ouverture exceptionnelle de musiciens capables d'inventer un genre, une émotion.
Dure dure d'attendre le nouvel album...
13/11/2012 22:25
24/10/2012 09:09
23/10/2012 01:09
Parce-que pour toi découvrir un groupe ça s'arrête au dernier disque ?
Triste mentalité...
19/10/2012 17:57
Je te comprends pas, là. C'est pourtant clairement plus "émotif" et efficace que n'importe quel album de caniboule.
17/10/2012 15:23
C'est exactement comme ça que ça s'est passé !!
17/10/2012 14:55
Sinon, chaussure, d'abord merci pour ton commentaire sur la version collector! J'ai hésité à la prendre en plus de mon CD "normal" mais du coup je suis fixé. Je me prendrai surement le vinyl le 15 novembre, quand il sortira.
Pour les mélodies vocales de Herbrand, je suis d'accord avec toi, elles sont plus élaborées sur ce RIITIIR, il part plus dans les aigus notamment mais moi ça me plaît davantage que sur Vertebrae dans lequel je trouvais ça un peu trop formaté.
Citation : mais les riffs, c'est pas vraiment l'autre poseur qui les pond
On est bien d'accords, mais c'est lui qui les joue, c'était surtout pour ça que je mentionnais son nom.
16/10/2012 22:58
Malgré beaucoup d'efforts je n'ai pas pu me retenir de bailler souvent à l'écoute de cet album.
Je l'ai même passé en musique de fond lors d'une soirée à la maison et personne n'a été choqué... même ma chérie a à peine levé un sourcil avant de reprendre sa conversation.
Trop, trop de prog. et trop du chanteur barbapapa pour moi.
Je suis un vrai gougnafier Geist' et j'assume!!
12/10/2012 18:25
on sent quand même un grand plaisir à composer ensemble. ça fait des morceaux très variés qui ne tombent pas dans la facilité où qui ne se repose jamais uniquement sur le seul génie de mon gros barbus de guitariste préféré.
petite rectif quand même :
"Ronde et piquante, présente sur chaque riff de Ice Dale"
ok pour la basse, Grutle s'en ai donné à coeur joie sur cet album. mais les riffs, c'est pas vraiment l'autre poseur qui les pond (même si il fait de très beaux soli)
après... depuis Axioma, je trouve ça parfois un peu trop sucré...
j'aimerai un trou normand au milieu de l'album, un truc un peu moins "prog", plus contemplatif, plus personnel
là faut attendre la dernière piste pour entendre Herbrand enfin lever un peu le pied. (ou fermer sa gueule, c'est selon l'humeur)
d'ailleurs je préfère la performance de ce dernier sur Vertebrae, avec des mélodies vocales plus minimalistes.
mais ne boudons pas notre plaisir. cet album met de bonne humeur, pis ça fait plaisir à madame quand j'enlève les sempiternelles bouillies screamo/blackeuses pour mettre ce skeud.
note : la version collector avec le DVD n'a aucun intérêt.
09/10/2012 11:41
09/10/2012 08:50
Sinon, je m'excuse pour mon premier post, qui après relecture était un peu abrupt, mais pas méchant
08/10/2012 18:24
A ce prix là tu compares tous les passages ambiants similaires à "On The Run" de PINK FLOYD, genre le début de "Storm of Memories", c'est pas tellement pertinent et surtout ça prendrait un sacré bout de temps d'extraire 2 minutes de chaque morceau pour les comparer à un morceau entier... de plus ça semble assez ridicule.
D'ailleurs, pourquoi ne pas le comparer à la musique de Carpenter tant qu'on y est ? Non, pour moi, ça reste du ENSLAVED personnel et émancipé, bien plus qu'un temps, je me permets d'insister encore là-dessus.
@ Max : par rapport à ma chro tu as bien fait d'insister sur l'aspect "lumineux" et spirituel de ce disque, sur ce point je te suis à 100%.
07/10/2012 16:33
07/10/2012 12:21
Raté, le long passage ambient au 1/3 de "Forsaken" est un hommage évident à "On the run" de Pink Floyd. Sinon, oui ce disque est un chef d'oeuvre. Le plus bel album d'Enslaved depuis longtemps
06/10/2012 00:22
Premièrement, ma plus grosse crainte sur ce dernier Enslaved était la signature chez Nuclear Blast. En effet, à chaque fois que je pose l'oreille sur un disque estampillé chez l'usine allemande, je me retrouve toujours avec une production puissante, mais totalement plastique. Or comme tu l'as souligné François, Enslaved ne tombe pas dans le panneau et sort une production particulière, certes puissante mais loin d'être dénuée d'identité.
Deuxio, j'avais aussi un peu peur d'une redite, ce qui est en soi idiot puisque je sais que le combo ne sort jamais deux fois la même chose. Mais bref, depuis "Below The Lights", album que j'adore, je n'avais pas vraiment retrouvé chez Enslaved une telle profondeur et une telle émotion. C'est encore trop tôt pour dire si "Riitiir" va être au niveau de "BtL", mais ça semble en tout cas être l'album le plus dense émotionnellement parlant qu'Enslaved ait pondu depuis lors. La puissance mélodique offerte par un titre comme "Roots of the mountain" ou "Forsaken" me fait dire que j'ai vraiment bien fait de re-faire confiance au groupe en cette année 2012.
Enfin, et c'est pour ça que j'aime Enslaved (je pense d'ailleurs que tu t'en doutes François), je vois totalement autre chose que du païen dans leur musique et j'en suis presque a "exiger" une dimension spirituelle puissante (qu'elle soit païenne ou pas d'ailleurs, peu importe...) et lumineuse dans chacun de leur disque. En cela, "Riitiir" me séduit bien plus rapidement qu'a pu le faire "Axioma Ethica Oudini". Je compare les artwork pour expliquer mon point de vue : pour faire simple, la main tendue vers la lumière comble plus mes attentes que l'homme perdu dans son introspection (ce qui était toutefois un thème plus que correct et très bien exploité sur le disque précédent celui-ci). Ici, tout est aérien, éthéré et exalté. Et le plus important, rarement Enslaved m'aura embarqué dans un univers aussi riche et profond d'une manière aussi rapide.
Dans mon opinion, on tient ici la meilleur sortie d'Enslaved depuis un petit moment. Bon, je tiens à dire que je n'ai écouté le disque que 4/5 fois, ce qui est peu, on verra comme cet opus vieillit, mais toujours est-il qu'il me fait très forte impression. En tout cas, Enslaved prouve encore une fois qu'il est un grand groupe plein de (r)évolutions et de refontes partielles et internes au groupe. La capacité a se ré-inventer sans changer l'essence d'un groupe, en somme.
05/10/2012 17:26
Je reviendrais quand je l'aurais bien écouté...
05/10/2012 16:17
C'est de là que vient le côté impersonnel que je lui trouve : non pas qu'il n'y a pas de personnalité propre (le païen/prog étant déjà un genre très personnel je te le concède) mais plutôt que je trouve cette personnalité trop lisse, trop convenue, pas assez folle, débridée, vivante en somme.
05/10/2012 15:56
Impersonnel j'aurai du mal à te suivre là-dessus, justement ENSLAVED joue dans un genre (païen / prog) qu'ils portent à bout de bras depuis une chiée d'albums et on reconnaît directement d'une part la voix de Kjellson qui est quand même très particulière dans son registre et qui n'a pas beaucoup changé malgré tout et dans une moindre mesure la voix de Larsen, qui se marie bien avec le tremolo très BM justement, au-delà de l'aspect ultra mélodique qui peut effectivement déranger.
05/10/2012 15:46
ha c'est joli, bien composé même si j'aime pas, mais c'est froid, impersonnel justement. Je l'écouterais en fond à Carrefour en faisant mes courses que ça ne me choquerais pas.
05/10/2012 15:40
Sinon, moi non plus ça ne m'a jamais endormi PINK FLOYD, mais ça n'a plus grand chose à voir avec RIITIIR.
05/10/2012 15:11
C'est lisse, c'est plat, j'entend des musiques avec plus d'émotion dans l’ascenseur...
Quand à comparer ça et Pink Floyd... Pink Floyd ne m'a jamais endormi.
05/10/2012 14:43
05/10/2012 14:30