chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Pensées Nocturnes - Nom d'une pipe!

Chronique

Pensées Nocturnes Nom d'une pipe!
Eh bien le voilà enfin l’album tant attendu de cette année, celui de ce groupe si original qui crée toujours la polémique et divise les fans de black metal. Mesdames et Messieurs, voici donc PN. PN pour PESTE NOIRE bien entendu ! Pardon ? Ah, ce n’est pas PESTE NOIRE mais PENSEES NOCTURNES... Ah oui, j’ai confondu ! C’est à cause des initiales qui sont les mêmes bien sûr mais aussi parce qu’ils sont tous les deux français et ont la même manie de malmener le black pour y intégrer tout et n’importe quoi ! Alors je dois reprendre ma présentation car pour PENSEES NOCTURNES ce serait plutôt : « Eh bien, le voilà enfin le nouvel album de ce groupe que certains suivent fidèlement. ». Effectivement, on est un grade en-dessous, mais que voulez-vous, c’est un fait, PENSEES NOCTURNES fait moins parler que PESTE NOIRE... Et pourtant ce n’est pas faute d’être tout autant sujet à polémique, comme la suite de la chro va le rappeler ! Alors pourquoi parle-t-on moins de ce groupe porté par l’unique Vaerohn ? Peut-être parce qu’il se met moins en avant ou parce qu’il a fait des choix surprenants comme celui de sortir son album précédent, le troisième, de manière plus confidentielle. Ceci est de la musique était ainsi sorti en version ultra limitée pour « manifester contre le téléchargement abusif » selon les rumeurs. Qu’elle soit vraie ou non, le fait est que moi-même n’avais pu avoir un exemplaire, et fait donc partie de ceux qui retrouvent le groupe après 3 ans, après un Grotesque riche et ambitieux, et donc avec les ingrédients idéaux pour en faire un album controversé.

Nom d’une pipe !, qui signe le retour chez Les Acteurs de L’Ombre, en est la continuité et prouve que rien n’a vraiment changé. Les 9 titres qui le composent et totalisent 50 minutes d’une curiosité rare seront alors tout aussi haïs ou adulés que ceux des anciens albums. La rareté, elle vient de la capacité du groupe à retranscrire en musique notre société et à en faire ressentir tous les aspects, positifs ou négatifs. Ici, nous en retrouvons aussi bien le génie, que son ridicule, sa beauté, sa suffisance, sa fragilité et ses incohérences et contradictions. La musique est un reflet de notre monde humain et des désillusions qu'il peut inspirer. Pour ce faire, elle fait appel à un black metal mêlé à toutes sortes d’autres styles, principalement du modern jazz (soutenu au saxophone) et du classique (piano et cordes) mais aussi à quelques gouttes de reggae. Tout du long le rythme varie sans cesse, la furie laisse la place à une acalmie qui installe souvent la mélancolie ou le mal-être avant de réinstaller un apparent chaos. De plus, de nombreux samples sont utilisés pour conforter les ambiances et donner du propos. On trouve ainsi Coluche parlant de la famine, Raymond Devos se rappelant l’accordéoniste Léon, mais aussi Mireille Mathieu qui veut interpréter la Marseillaise « en l’honneur de notre (ancien) président, Nicolas Sarkozy »...

Tous ces éléments – mélanges de style, variations de rythmes et samples - font la particularité de PENSEES NOCTURNES et créent un univers extrèmement caustique et laid. L'intérêt n'est pas dans la beauté mélodieuse, et effectivement c'est souvent désagréable à l'ouie, mais c'est volontaire puisque c'est le concept ! Vaerohn appelle à la réflexion et chaque détail peut vouloir dire quelque chose. Or, comme toute référence, il y a des dangers. Celui de ne pas être compris d’abord, et celui que le message prenne le pas sur le plaisir auditif ensuite. Je me souviens d’ailleurs d’un commentaire de Vaerohn suite à ma chronique de Grotesque. Il m’expliquait que si l’auditeur critiquait sa musique c’était en grande partie parce qu’il lui manquait certains éléments pour la comprendre réellement. Je n’étais pas d’accord car il me semble que la musique doit pouvoir se savourer même si les références ne sont pas saisies. Et cela ne peut en aucun cas être la faute de l’auditeur s’il n’a pas les clés permettant de comprendre un concept car chacun a des expériences et un vécu différents. Alors si les « Olés » qui apparaissent en plein milieu d’un titre déplaisent à l’un d’entre nous, pouvons-nous lui dire qu’il se trompe parce qu’il n’a pas compris le but de la présence de ces « Olés » à tel instant ? Il en va de même avec le sketch de Coluche, c’est vrai que le texte sert parfaitement le concept décrivant l’absurdité de notre monde mais si cette référence échappe aux étrangers, perdent-ils le droit de dire que ce passage est longuet ? Ma réponse est évidente, la musique (ou musicalité) prime sur le contenu. Il faut allier la forme et le fond en quelque sorte, sinon la frustration sera évidente, presque légitime. C’est pour cela que même si j’imagine que chaque passage a été savamment pensé et orchestré dans un but précis, je ne peux pas tous les savourer. J’ai du mal par exemple avec les cris féminins au début du « Berger » et d’autres apports un peu trop lourds.

Ce qui est sûr c’est que comme PESTE NOIRE, PENSEES NOCTURNES innove et voit loin. Il joue le mélange des styles avec sincérité et propose un regard désabusé sur notre société. Mais contrairement à Famine, et c’est peut-être cela qui différencie finalement les deux groupes, il ne donne que l'impression de constater là où l’autre semble plutôt contester ! Entendu de loin, cette musique en rebutera beaucoup et fera sourire ceux qui ont peur de l’inconnu, mais si l’effort de plonger dans l’album est fait, ce sera une réelle expérience, intéressante à défaut d’être plaisante du début à la fin... Le livret est bien entendu du même acabit avec des textes loufoques qui ne sont pas ceux chantés. Ce sont plutôt des scénettes de bons mots qui viennent soutenir chaque morceau. Exemples :
« Ni homme, ni Dieu et pas si bête je m’éloigne... »
« Savais-tu (...) qu’une horloge arrêtée donne, durant un instant infiniment court, deux fois la bonne heure par jour ? »
« J’aimerais avoir la peau lisse. Une sirène à la peau lisse, ça peut éviter des accidents de la route »
« Faut pas faire rire les œufs qu’on veut faire frire, faut pas que ta poêlée se poile »
Et comme pour la musique, chacun interprètera les textes à son gré, et détiendra sa propre vérité, même si elle est différente de celle de son auteur, car c’est bien encore l’une des qualités de l’art que de pouvoir s’adapter au bon vouloir de celui qui en profite. Il se peut donc que Vaerohn ait tout simplement réellement voulu parler de "sirène", d'"hommes à la moustache" ou de "valseurs", mais cette chronique présente mon sentiment, celui que la musique n'a cessé de faire naître en moi au fil des écoutes... Alors finissons avec les paroles qui ferment l’album : « Il est minuit, tout est tranquille, dormez braves gens », un message que je vous laisse libre de comprendre comme vous le voulez et que vous pourrez commenter ci-dessous si vous êtes inspirés.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

2 COMMENTAIRE(S)

Keyser citer
Keyser
06/07/2013 11:35
Dark Nico a écrit : Beaucoup trop avant-gardiste pour moi.
Je suis entièrement d'accord avec toi lorsque tu écris : "la musique doit pouvoir se savourer même si les références ne sont pas saisies"
Et là il y a beaucoup trop de chose que je ne dois pas saisir.
Je ne sais pas qui décide de la rubrique "Essayez aussi" mais associer le sublime IIII de Farsot à cet album me parait inapproprié :-)


C'est une fonction automatique et aléatoire en fonction du genre renseigné. D'où effectivement des maladresses et inexactitudes.
Dark Nico citer
Dark Nico
06/07/2013 10:35
Beaucoup trop avant-gardiste pour moi.
Je suis entièrement d'accord avec toi lorsque tu écris : "la musique doit pouvoir se savourer même si les références ne sont pas saisies"
Et là il y a beaucoup trop de chose que je ne dois pas saisir.
Je ne sais pas qui décide de la rubrique "Essayez aussi" mais associer le sublime IIII de Farsot à cet album me parait inapproprié :-)

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Pensées Nocturnes
Black moderne
2013 - Les Acteurs de l'Ombre
notes
Chroniqueur : 7/10
Lecteurs : (2)  8/10
Webzines : (4)  7.95/10

plus d'infos sur
Pensées Nocturnes
Pensées Nocturnes
Avant-Gardiste Black Metal Grand-Guignolesque - 2008 - France
  

tracklist
01.   Il a mangé le soleil
02.   Le marionnetiste
03.   Les hommes à la moustache
04.   Le berger
05.   La chimère
06.   L'androgyne
07.   La sirène
08.   Le choeur des valseurs
09.   Bonne bière et bonne chère

Durée : 50:04

line up
parution
30 Mars 2013

voir aussi
Pensées Nocturnes
Pensées Nocturnes
Grand Guignol Orchestra

2019 - Les Acteurs de l'Ombre
  
Pensées Nocturnes
Pensées Nocturnes
Douce Fange

2022 - Les Acteurs de l'Ombre
  
Pensées Nocturnes
Pensées Nocturnes
Grotesque

2010 - Les Acteurs de l'Ombre
  
Pensées Nocturnes
Pensées Nocturnes
Vacuum

2009 - Les Acteurs de l'Ombre
  
Pensées Nocturnes
Pensées Nocturnes
À boire et à manger

2016 - Autoproduction
  

Essayez aussi
Farsot
Farsot
IIII

2007 - Lupus Lounge
  
Hyems
Hyems
Antinomie

2007 - Restrain Records
  
Satyricon
Satyricon
Now, Diabolical

2006 - Roadrunner Records
  
The Negation
The Negation
The Sixth Extinction (EP)

2018 - Autoproduction
  
Night Crowned
Night Crowned
Hädanfärd

2021 - Noble Demon
  

Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Mutilated By Zombies
Scenes From The Afterlife
Lire la chronique
Echoplain
In Bones
Lire la chronique
Aristarchos
Martyr of Star and Fire
Lire la chronique
Ritual Death
Ritual Death
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Apparition
Fear The Apparition
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Skeletal Remains
Fragments Of The Ageless
Lire la chronique
Carnifex
The Diseased And The Poisoned
Lire la chronique
Abigor
Taphonomia Aeternitatis
Lire la chronique
David Eugene Edwards
Hyacinth
Lire la chronique
Lemming Project
Extinction
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Dödsrit
Nocturnal Will
Lire la chronique
Griefgod
Deterioration
Lire la chronique
Yattering
III
Lire la chronique
Mortual
Evil Incarnation (EP)
Lire la chronique
Belore
Eastern Tales
Lire la chronique
Malicious
Merciless Storm (EP)
Lire la chronique
Hysteria
Heretic, Sadistic And Sexua...
Lire la chronique
Bilwis
Hameln
Lire la chronique
Terranovem
Valley of Pariahs
Lire la chronique
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Endemic
The Church Of Destruction
Lire la chronique
Tressekter
Occult Astral Decimation (EP)
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Carnifex
Dead In My Arms
Lire la chronique
Worst Doubt
Immortal Pain (EP)
Lire la chronique