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Black Table - Sentinel

Chronique

Black Table Sentinel (EP)
Black Table se veut être un groupe inclassable. Il porte en étendard ses influences sous le terme pompeux de "Métal expérimental". Un genre de classification on ne peut plus putassier : il me fait l'effet d'un grand tiroir dans lequel on va ranger en vrac tout ce qu'on ne parvient pas à correctement étiqueter (oui, un peu comme le "Post-Hardcore", en fait). Pire, il serait parfois utilisé pour masquer un profond manque d'inspiration et la mauvaise manie de le cacher en piquant des bonnes idée par-ci par-là. Formé en 2010 aux Etats-Unis, Black Table marque son entrée dans la compétition avec une première démo, baptisée "Heist" (impossible à écouter car supprimée par le groupe de toutes les plate-formes de streaming).

Deux ans plus tard, le combo remet le couvert avec "Sentinel", un premier EP entièrement autoproduit par le groupe. D'ordinaire, je me méfie un peu des classifications péremptoires et nébuleuses - les disques qui en bénéficient sont généralement soit très bons, soit intégralement mauvais. "Sentinel" ne fait rien comme tout le monde (du moins, sur le papier) jusque dans ce schéma : elle se classe au milieu. Mi-figues, mi-raisin. Enregistré et mixé de façon professionnelle, servi par un artwork somptueux signé Matt Mellon, la galette brille sur bien des points, mais n'est pas exempte de défauts.

Elle bénéficie d'un son exceptionnel. Les instruments possèdent un grain organique comme j'en ai rarement entendu dans les sorties de cette année. La batterie sonne merveilleusement bien, on entend les moindres nuances de frappe, la basse se fait tantôt discrète, tantôt très présente (les lignes démentes de groove de l'ouverture du titre éponyme, ou de "To Tear Down"), et les guitares, mixées à peine en retrait, enchaînent riffs massifs et tremolo-pickings typés, s'autorisant quelques arpèges ("Heist").

Le chant, chez Black Table, reste assez particulier : c'est en effet une femme derrière le micro. Loin de hurler à la mort comme d'autres le font, elle "squeale". Vous connaissez le principe ? Au lieu d'expirer l'air, elle l'inspire, ce qui donne un résultat pour le moins... Déconcertant. Certains apprécieront, ce qui n'est pas mon cas : au fur et à mesure des 24 minutes de l'opus, j'ai plus l'impression d'écouter un asthmatique en crise qu'une véritable performance vocale. Le fait que la voix de cette demoiselle se retrouve, la plupart du temps, masqué par les instruments, doit donc être porté au crédit du groupe.

Pour une faiblesse, Black Table a tôt fait de mettre sur la table ses atouts : oui, leur musique est très riche. Les très nombreuses influences qui composent ce "Sentinel" sont plus ou moins présentes, et surtout, plus ou moins bien digérées. Oui, c'est un point relativement positif, car l'auditeur avance un peu en "terrain conquis" : on a beau masquer le produit de deux ans de travail derrière le label "Metal expérimental", on ne va pas pour autant se retrouver face à un patchwork ultra technique impossible à suivre. Pour autant, le résultat en manque réellement de personnalité, et c'est là le gros point faible du groupe.

Sur l'ouverture de "To Tear Down", par exemple, j'ai l'impression d'écouter un clone d'Atheist : tout y est, le riff massif, la basse véloce, et la batterie qui se répand en contretemps impossibles. Pas un mauvais titre en soi, mais je trouve très dommage, au vu du potentiel du groupe (le niveau technique est proprement hallucinant), de ne pas avoir cherché à proposer quelque chose de plus "personnel". Et la "repompe" plus ou moins masquée se retrouve tout au long de l'EP : d'autres groupes viennent marquer de leur empreinte la musique de Black Table : sur "1942", c'est le spectre de Mastodon qui plane sur ces riffs contemplatifs et ces arpèges. J'entends du Wolves in the Throne Room sur "Heist". Sur "Sentinel", ce sont des riffs et autres tremolo-pickings empruntés à droite à gauche chez les groupes de la mouvance Cascadian (Panopticon en tête).

"Sentinel" me fait un peu l'effet d'un pot-pourri : on colle ici et là des plans empruntés à des groupes qu'on aime bien, on joue ça très bien, avec un son épais et chaud, et on espère que personne ne remarquera. Passé la plaisante première écoute et l'effet de surprise, plus on vide l'EP de sa moëlle, plus on s'aperçoit des nombreux emprunts et des influences qui s'apparentent parfois plus à du copier/coller qu'à de la réinterprétation. Comme dit plus haut, c'est dommage au vu du talent des musiciens.

"Sentinel" brille par un niveau technique exceptionnel, un son qu'on entend trop rarement de nos jours, quelques parties excellentes et plus personnelles (la fin du morceau éponyme) et... C'est un peu tout. Les titres ne sont pas mauvais, loin de là, mais on trouve systématiquement un riff, un rythme, un pattern qui "sonne exactement comme...". Pas vraiment convaincu par un groupe qui, pourtant, promettait quelque chose de vraiment différent.

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1 COMMENTAIRE(S)

tasserholf citer
tasserholf
21/10/2013 09:52
Ecouté il y a quelques semaines, la voix m'avait rebuté aussi. Moi c'est au bout de 2 minutes qu'elle me saoule.

Dommage car oui les parties instrumentales sont de bonne qualité.

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Black Table
Black/Sludge/Doom/Et j'en passe
2012 - Autoproduction
notes
Chroniqueur : 2.75/5
Lecteurs :   -
Webzines : (2)  4.25/5

plus d'infos sur
Black Table
Black Table
Black/Sludge/Doom/Et j'en passe - 2010 - Etats-Unis
  

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tracklist
01.   Heist  (06:20)
02.   Sentinel  (08:38)
03.   To Tear Down  (04:00)
04.   1942  (05:29)

Durée : 23 : 27

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