Alterbeast - Immortal
Chronique
Alterbeast Immortal
Unique Leader continue dans son recrutement effréné. Le chasseur de nouvelles têtes « brutal death/death technique » rajoute dans sa case « moderne » élargie le jeune Alterbeast. Formé en 2010 sous le nom de Gary Busey Amber Alert (heu ok…) à Sacramento, le groupe change de patronyme en 2013 pour Alterbeast (clin d’œil au beat them all de Sega ? Des hommes de goûts, un premier bon signe) et signe ainsi chez Unique Leader pour leurs débuts (un rêve devenu réalité pour ces musiciens pimpants). L’enregistrement de ce premier album Immortal jonglera entre les studios Augmented Audio (l’ex-The Black Dahlia Murder Ryan “Bart” Williams est aux commandes), le Mayhemeness Studios (Rings Of Saturn) et le Castle Ultimate Studios du grand manitou « tech » Zack Ohren (Brain Drill, Cattle Decapitation, Decrepit Birth, Deeds Of Flesh, Odious Mortem…). « Death technique », un « name dropping » de groupes et de producteurs renommés, une référence de jeu vidéo de notre enfance ainsi qu’un label imposant… Forcément sur le papier cela devient alléchant.
Après une introduction (« Flesh Bound Text ») à l’aspect symphonique hybride à la mode (référence à Fleshgod Apocalypse voire les débuts d’Abigail Williams), le rapprochement devient plus clair. Alterbeast joue dans la même cour de récré que cette nouvelle vague death technico-mélodique moderne (sans « core ») outre-Atlantique (Vale Of Pnath, Son Of Aurelius, First Fragment …). Les bases prenant ainsi racines dans Necrophagist, Spawn Of Possession, Gorod, The Faceless mais aussi (et surtout) The Black Dahlia Murder. Un mur sonore qui n’a rien de naturel : un déferlement de sweeps « 8 bits » (« Ancient’s Retribution » ou un enchaînement de combos sur Master System) et batterie façon B.A.R (retouchée à l’extrême, Zack Ohren déçoit…) dans un tempo épileptique. Outre un son en plastique, le premier vilain défaut se fera déjà sentir : le chant. Des hurlements criards caricaturaux empruntés à Trevor de The Black Dahlia Murder (ressemblance troublante dans les modulations, je pensais à un guest au début) qui ennuieront profondément (bien trop poussifs, même défaut que pour le premier opus de Son Of Aurelius). Heureusement les passages gutturaux arriveront à rattraper la chose (« Into Oblivion »).
Les Californiens font plus que s’inspirer des groupes cités plus haut, trop de riffs ayant comme un air de « déjà-entendu »… Mais l’efficacité (fluidité étonnante) et la maîtrise sont présentes, les membres n’ont rien de manchots. Les leads et soli sont d’ailleurs le gros point fort de l’album (chaque morceau y ayant droit). Point de notes cacophoniques imbuvables mais plutôt un aspect presque épique délectable. « Flesh Bound Text » (3:19), « Of Decimus Divine » (2:12) ou « Ancient’s Retribution » (2:01) valent le détour. La deuxième partie de l’album reste légèrement moins mélodique (teintée death US floridien), plus brute, mais tout aussi efficace, aux quelques riffs redoutables disséminés « Serpentspire » (1:20). Déjà terminé ? Déversé les tympans ouverts sans le moindre effort, on ne retiendra effectivement pas grand-chose… Alterbeast arrive bien trop tard et n’apporte rien à une scène déjà bien prolifique. La nouvelle relève et le retour des ténors ne feront malheureusement qu’une bouchée de ce Immortal. Les passages génériques (« Mutilated Marvel »), copiés-collés, le chant horripilant ou la production déshumanisée empêcheront cet album de marquer un auditoire de plus en plus exigeant (les bénéfices de la toile).
Souvent sujet à débat, cette nouvelle signature d’Unique Leader n’ira pas réconforter les anciens disciples du label (une référence extrême il fut un temps). Alterbeast expose une musique bien peu personnelle et synthétique qui ira piocher sans finesse dans les riffs/idées de la concurrence... Pourtant la musique fait son effet et passe sans à-coup (moins de 30 minutes au compteur), certains passages étant même « prenants » et le boulot au niveau des soli demeure plutôt remarquable. Un death technique que l’on écoutera donc le cerveau en veille et que l’on oubliera une fois terminé. Encore un album à ranger dans la boîte à gants pour ses courts trajets en bagnole.
| Mitch 21 Février 2014 - 2308 lectures |
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4 COMMENTAIRE(S)
citer | Mitch 27/04/2017 12:03 | note: 6.5/10 | Le groupe est actuellement en studio, par contre entièrement remodelé (il ne reste que le guitariste). A voir avec du sang neuf (et surtout un nouveau chant). |
citer | Je me joins à l'avis général, un disque bien joué et exécuté mais qui manque cruellement d'accroche sur la durée et de morceaux marquants tant ceux-ci se ressemblent sur la durée.
Et que dire de cette production en plastique fatiguante sur la durée ... |
citer | Mitch 23/04/2014 10:00 | note: 6.5/10 | Merci bien ! |
citer | Belle chronique, qui touche juste sur de nombreux points. C'est suffisamment rare, d'autant plus en français, que ça mérite d'être souligné. |
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4 COMMENTAIRE(S)
27/04/2017 12:03
27/04/2017 09:07
Et que dire de cette production en plastique fatiguante sur la durée ...
23/04/2014 10:00
23/04/2014 07:59