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Chelsea Wolfe - Abyss

Chronique

Chelsea Wolfe Abyss
Difficile exercice que de me lancer dans la chronique d'un opus de Chelsea Wolfe sans m'épancher en compliments et en termes admiratifs. Ἀποκάλυψις et Pain is Beauty sont deux œuvres qui occupent pour moi une place toute particulière et sur lesquelles je reviens régulièrement avec ce même plaisir qu'au moment de la découverte. Autant dire qu'il n'est (presque) pas exagéré de prétendre qu'Abyss était attendu comme le messie. Et vint l'arrivée du premier extrait de l'opus : « Iron Moon », aux riffs massifs et écrasants contrastants à merveille avec le chant éthéré et poignant de Chelsea. L'univers de la dame a toujours été marqué par des teintes plutôt sombres, mais avec cette piste, l'artiste plongeait l'auditeur dans une obscurité encore plus intégrale. Une mise en bouche plus qu'alléchante.

D'emblée, l'Américaine nous accueille par « Carrion Flowers », aux teintes froides et industrielles qui mettent parfaitement en valeur la voix de la chanteuse. Ce titre d'ouverture pose d'entrée de jeu une véritable chape de plomb et absorbe par son intensité et sa puissance. Refrain assourdissant, section rythmique lourde et pesante, la compositrice assène un véritable coup de grâce dès le départ. Sa voix transcende le morceau et ses intonations doucereuses accentuent l'ambiance façonnée au sein du titre. L'atmosphère est d'ailleurs le point fort de cet opus, tant celle-ci trouve une forme d'uniformité et de cohérence qui maintient l'auditoire la tête plongée dans les ténèbres tout au long de l'album. Quelques touches plus douces et lumineuses parviennent à nos oreilles ça et là mais celles-ci se voient rapidement évincées par l'obscurité pesante d'Abyss. Et si bien des artistes se prennent au piège de tomber dans la redite en proposant un univers aux nombreuses similitudes, Chelsea évite avec brio cet écueil et apporte de la nuance et de la diversité dans ses compositions et dans les tonalités qu'elle adopte.

Tous les morceaux n'ont pas la lourdeur d'un « Carrion Flowers » ou d'un « Iron Moon ». Certaines pistes concentrent davantage leurs efforts sur la voix de Chelsea, qui s'offre un espace d'expression privilégié. « Crazy Love » et « Simple Death » font preuve d'une douceur qui permet à l'artiste d'émouvoir, par un chant à fleur de peau, très sensible et poignant. La jeune femme bénéficie de lignes de chant aussi captivantes qu'efficaces, et envoûte de sa voix fragile et touchante. La faculté d'adaptation de Chelsea est l'un des atouts de ce disque, tant la musicienne s'avère à l'aise dans chaque exercice. La prestation de l'Américaine est d'autant plus remarquable qu'elle semble réellement investie dans chaque pièce qu'elle interprète. Sur « Color of Blood », celle-ci adopte une attitude très étonnante, zozotant presque comme si le sang coulait de sa propre bouche. Au contraire, sur « After the Fall », la dame nous cajole et nous rassure avant de muer vers un chant plus désespéré et dramatique succédant à des expérimentations électroniques qui rappellent fortement l'ère Pain is Beauty, sans pour autant se révéler comme un vulgaire papier calque de la carrière de l'artiste.

Abyss est-il un meilleur album que ses prédécesseurs? Chacun se fera juge tant ses opus recèlent tous des qualités bien distinctes qui en font des œuvres attachantes. Personnellement, je dois avouer ne pas avoir réellement de préférence, et ne pas classer cette nouvelle offrande au-dessus des précédentes. L'album a un son qui lui est propre et qui façonne encore davantage la personnalité unique de Chelsea Wolfe. Si tous les morceaux ne sont, à mon sens, pas de qualité égale tant certains s'avèrent incroyablement marquants et donnent envie d'y revenir continuellement (les deux premières compositions, mais également « After the Fall », « Survive » et « Color of Blood »), aucune piste n'est faible ou dispensable, ce que je me dois réellement de souligner tant le travail effectué par l'artiste sur chaque détail mérite d'être salué. Dans tous les cas, Chelsea Wolfe démontre une fois de plus qu'elle demeure à part, plongée dans un univers qui lui est propre.

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3 COMMENTAIRE(S)

Kedran citer
Kedran
30/01/2016 18:39
note: 8/10
L'essentiel est dit, le reste se ressent, belle chronique l"escalope" Clin d'oeil
Sreen citer
Sreen
23/01/2016 20:45
note: 8/10
Sympas comme découverte , je préfère la première partie de l'album par contre plus doom qui avec la voix de la chanteuse collait parfaitement , si tout l'album aurait été aussi bon que par exemple le premier morceaux j'aurais facilement pu mettre 9/10
Batu citer
Batu
19/01/2016 19:39
Impossible de ne pas penser à Beth Gibbons de Portishead en écoutant le premier titre, sous ses faux-airs de Nine Inch Nails. Cool d'entendre quelque chose de ce genre en 2015, sans cette chronique je serais complètement passé à côté...

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Chelsea Wolfe
Dark Folk
2015 - Sargent House
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (3)  8/10
Webzines : (16)  8.52/10

plus d'infos sur
Chelsea Wolfe
Chelsea Wolfe
Dark Folk - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Carrion Flowers
02.   Iron Moon
03.   Dragged Out
04.   Maw
05.   Grey Days
06.   After the Fall
07.   Crazy Love
08.   Simple Death
09.   Survive
10.   Color of Blood
11.   The Abyss

Durée : 55 minutes

parution
7 Août 2015

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