HEGEMON est un nom qui parle à beaucoup d’entre nous.
HEGEMON est l’un des groupes français les plus respectés sans faire partie des plus connus. C’est vrai quoi, vous avez déjà entendu quelqu’un vous parler du groupe en mal ? On en parle peu, mais on n’en parle que pour lui lancer des fleurs. Prenez les notes des sites préférés des metalleux. Rateyourmusic (qui évolue et change de nom si j’ai bien compris) voit pour
Chaos Supreme (2000) une moyenne de 3.65 sur 5 basée sur 36 votes.
By This, I Conquer (2002) une moyenne de 3.54 pour 34 votants. Et
Contemptus Mundi (2008), 3.53 pour 63 avis. L’album qui nous intéresse ici est encore plus haut avec 3.69, mais encore plus bas en nombre de votes puisque seuls 16 personnes l’ont noté, plus de 2 moi après sa sortie. Deuxième site référence, Metal Archives. A ce jour, une seule personne a commenté et noté un album d’
HEGEMON ! Un seul sur les quatre ! Il s’agit de
The Hierarch, et la note est haute : 85%.
Alors qu’est-ce qui cloche avec
HEGEMON ? Le label ? Sûrement pas puisqu’il s’agit de Season of Mist. L’écurie de
MAYHEM,
1349,
CARACH ANGREN,
NIGHTBRINGER et tant d’autres ! Leurs groupes sont censés avoir une grosse visibilité. La réponse je ne l’ai pas, je ne la comprends pas. Je la comprends encore moins depuis que j’ai écouté
The Hierarch. J’avais bien aimé les albums précédents, mais celui-ci met la barre encore plus haut, jouant avec beaucoup plus de variations et mélangeant une multitude d’idées durant 43 minutes tour à tour violentes, surprenantes, touchantes, et au final convaincantes ! Difficile de faire une comparaison judicieuse et encore plus difficile de coller une étiquette à cet album. Ce qui est sûr c’est qu’
HEGEMON ne fait pas que du black. Bon, ce sont ses bases tout de même, mais un black avec beaucoup de mélodies, aussi bien aux guitares qu’aux claviers. Vous trouvez toujours un moment de clarté quelle que soit la piste. Même chose pour la guitare acoustique à laquelle le groupe semble avoir pris un abonnement, comme
MIND ASYLUM avec son violoncelle. Pas grave, elle apporte des ambiances très mature et relance souvent l’intérêt d’une composition. Autre élément récurrent, les chœurs. Grégoriens, d’église, féminins, chuchotés... C’est le festival des chœurs cet album. Certains y sont peut-être hermétiques, moi cela me transcende. Ce sont de bien jolies cerises sur notre gâteau ! L’équilibre entre le black déchainé et tous ces ajouts est idéal. Vous n’avez ni l’impression d’écouter un groupe buté qui veut vous butter, ni l’impression d’écouter des amateurs de sucreries qui fondent en mièvrerie. Et tous ces petits détails qui se découvrent au fil des écoutes, excellent ! Sifflements, voix en fond...
Et puis il y a une petite touche death dans les compositions qui pourrait attirer les passionnés du style. Il me semble vraiment que
The Hierarch a les cartes pour plaire à un public très large, un peu comme un
CULT OF FIRE. Son black orthodoxe mélodique aux petites influences death et avec son jus de maturité mérite beaucoup plus d’attention car il parvient à mêler toutes sortes d’émotions. Ceux qui ont encore des doutes seront priés d’aller écouter en priorité « Hatred from the Core: Tempus Incognito », « Interpreting Signs for War: Aruspicine » et « Credo Quia Absurdum », trois titres irréprochables. Et dernière qualité non négligeable, tout l’album est intemporel. Vous le ressortirez dans 10 ans, il n’aura pas pris une ride !
3 COMMENTAIRE(S)
23/01/2016 22:03
Moi il n'y a que le précédent qui ne passait pas du tout. Agréablement surpris par le nouveau
21/01/2016 23:52
Pas étonnant par contre que ceux qui préféraient la vieille formule soient déçus. Autre chose.
22/01/2016 00:54
Sur The Hierarch j'ai fait la grimace en entendant des riffs basiques (surtout sur le dernier titre), clichesques et affreusement banals, des moments où un clavier beaucoup trop présent (ça aussi c'est nouveau) faisait à lui seul l'apport mélodique, et des passages avec un véritable chant clair qui m'ont laissé froid. Tout le final symphonique de « Hatred From The Core » est assez hors de propos, le break vocal sur le second titre encore plus (c'est bête le final est excellent). Je m'ennuie ferme en écoutant le très mou « Atomos » (tout du moins le début et la fin, franchement pénibles). Parfois je me dis qu'un morceau va être cool mais il y a toujours un clavier bien pompeux pour le gâcher, comme sur « Credo Quia Absurdum », et c'est d'ailleurs ça mon plus gros grief à l'encontre de l'album, cette omniprésence de l'aspect symphonique. J'écoutais justement Hegemon à l'époque parce qu'ils arrivaient à échapper à cette vague bien casse burnes tout en gardant une grande inventivité mélodique.
Hegemon évolue beaucoup à chaque album, mais là ils sont allés au delà de mon seuil de tolérance. La hargne et la beauté de « The Ring Of Wisdom » me manquent. Les mélodies subtiles soutenues par une guitare sèche de « The Rise Of The Empire Of Mine » me manquent. La grandeur et la puissance de « Aï Ibur Shapû » me manquent aussi.
Je comprends qu'on puisse apprécier cet album, la première moitié serait même vraiment très bien amputée de quelques passages, mais c'est vraiment un tournant dans leur discographie avec un apport d'influences extérieures considérable qui a beaucoup modifié leur style. Je trouve ça malheureusement plat et je n'en ai rien retenu, même s'il reste quelques bons riffs (mais dix fois moins qu'avant) et une bonne dose de classe dans la composition - ces gars là n'ont pas perdu leur talent soudainement. Dommage, pour moi, c'était un des derniers groupes de BM français à la carrière sans faute.