chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
198 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Sheidim - Shrines Of The Void

Chronique

Sheidim Shrines Of The Void
Formé en 2012, Sheidim est un groupe espagnol dans lequel on retrouve des membres de Suspiral (Álex Tedín) et Morbid Flesh (C.S.). Après trois années passées à peaufiner sa recette dans le plus grand des secrets, le groupe se décide finalement à sortir de l’ombre début 2015 avec la parution sur le label anglais Me Saco Un Ojo d’un EP deux titres dont, je l’avoue, je suis complètement passé à côté malgré un artwork des plus alléchants. Heureusement, voilà l’occasion de se rattraper avec la sortie il y a maintenant quelques semaines sur Dark Descent d’un premier album intitulé Shrines Of The Void.
Mais avant toute chose, un peu de culture pour tous les petits curieux qui se sont posés la question : "Que signifie "Sheidim" ?". "Sheidim" est un mot hébreu que l’on trouve notamment dans le Talmud, l'un des textes fondamentaux du judaïsme rabbinique. Il y est utilisé afin d’évoquer l’existence de créatures spirituelles maléfiques commandées par Ashmodai, roi des démons. Il n’y a donc là rien d’étonnant à ce qu’une bande de chevelus vêtus de cuirs et de clous ait décidé de se baptiser ainsi pour jouer ce que l’on peut qualifier de Black Metal orthodoxe.

Comme beaucoup d’autres groupes avant lui, Sheidim ne s’est pas donné pour mission de chambouler le petit monde du Black Metal. Avec Shrines Of The Void la formation ibérique reprend à son compte ce qui a déjà été fait par d’autres avant lui. Aussi, après un "First Poison" aux sonorités particulièrement proches d’un Emperor période IX Equilibrium (notamment à partir de 0:59 et ce riffing mélodique si éloquent), c’est plutôt du côté des Allemands d’Ascension (période Consolamentum) que Sheidim semble aller puiser son inspiration. Une ressemblance qui, si elle a mis du temps à m’apparaitre faute de bon sens, n’en est que plus évidente aujourd’hui.
Un manque de personnalité (quelle blague) qui ne sera probablement pas sans lui porter préjudice, notamment aux yeux des plus exigeants d’entre vous. Heureusement, ce défaut est ici bien vite compensé par des compositions redoutables et toujours extrêmement efficaces. Car malgré un certain mimétisme, le soin apporté par Sheidim à l’écriture fait de Shrines Of The Void l’un des dignes représentants du Black Metal orthodoxe d’aujourd’hui. Le groupe qui ne s’embarrasse que de peu de fioritures (tout juste une ou deux introductions ici et là, quelques samples...), propose à ses auditeurs des compositions nerveuses qui misent simplement sur l’essentiel (un bon riffing, une atmosphère et du rythme) sans jamais se perdre en chemin. Une approche sans détour qui permet à ce premier album de jouir d’une dynamique relativement soutenue (beaucoup de blasts tout au long de ces trente-huit minutes) en dépit de quelques accalmies toujours bienvenues.

Dans le détail, ce sont surtout ces riffs qui m’ont ici séduit. En effet, il n’y a pas un morceau qui ne brille pas par la qualité du travail de C.S. (Morbid Flesh, Ataraxy (live), Graveyard (live)), seul guitariste à bord. Tantôt abrasif, tantôt lumineux, les trémolos de l’Espagnol font mouche à chaque composition et concourent dans leur ensemble à la mise en place d’une atmosphère puissante et impitoyable ("First Poison" à 0:45, "Shrines Of The Void" à 2:24, le début de "Deviant Kingdom", "Sunken Nigredo" à 0:38, "Amrita" à 1:58...). De cette atmosphère émane également un fort sentiment de dévotion renforcé par la présence de nombreux leads mélodiques porteurs, eux aussi, de cette foi éblouissante et pourtant tellement menaçante (comme sur "Sunken Nigredo" à 1:08 ou "Amrita" à 6:36). Même constat pour ces quelques soli qui viennent ponctuer l’album de temps à autre ("First Poison" à 4:38, "Sunken Nigredo" à 2:10, "Amrita" à 2:57, "Without Reins" à 3:45, "Remnants" à 3:23). Rien de bien sorcier en soit si ce n’est simplement un savant mélange d’éléments parfaitement concoctés qui rendent chaque écoute de Shrines Of The Void toujours particulièrement agréable et surtout ultra efficace.

Ceux qui ont été déçus par le virage plus modéré et moins incisif opéré par Ascension sur son album The Dead Of The World devraient sans nul doute trouver leur bonheur avec « Shrines Of The Void ». On y retrouve en effet toute la puissance et la dévotion de Consolamentum dans des compositions abrasives savamment ficelées où les riffs froids et implacables côtoient une religiosité menaçante. Sheidim se concentre ici sur l’essentiel, laissant le superflu de côté. Ainsi, les sept titres de ce premier album sont bouclés en un tout petit peu moins de quarante minutes comme pour ne jamais laisser le temps à l’auditeur de s’ennuyer. Et effectivement ce n’est jamais le cas tant on se trouve attraper par la qualité de ce premier album dont l’intensité ne faiblit jamais. Sans originalité particulière, Sheidim réussit néanmoins avec Shrines Of The Void à sortir l’un des disques intéressant de l’année en matière de Black Metal orthodoxe. Une franche réussite que l’on espère voir concrétiser dans le futur.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Sheidim
Black Metal
2016 - Dark Descent Records
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (1)  7.5/10
Webzines : (5)  6.3/10

plus d'infos sur
Sheidim
Sheidim
Black Metal - 2013 - Espagne
  

tracklist
01.   First Poison  (06:39)
02.   Shrines Of The Void  (03:48)
03.   Deviant Kingdom  (04:16)
04.   Sunken Nigredo  (05:17)
05.   Amrita  (07:32)
06.   Without Reins  (05:43)
07.   Remnants  (04:44)

Durée : 37:59

line up
parution
24 Juin 2016

voir aussi
Sheidim
Sheidim
Infamata (EP)

2017 - I, Voidhanger Records
  

Essayez aussi
Muvitium
Muvitium
Under Vemodets Töcken

2021 - Purity Through Fire
  
Vaamatar
Vaamatar
Medievalgeist

2022 - Iron Bonehead Productions
  
Dominance
Dominance
In Ghoulish Cold (EP)

2024 - Putrid Cult
  
Misþyrming
Misþyrming
Algleymi

2019 - Norma Evangelium Diaboli
  
Death Like Mass
Death Like Mass
Matka Na Sabacie (EP)

2019 - Under The Sign Of Garazel Productions
  

Caustic Wound
Grinding Mechanism Of Torment
Lire la chronique
Insineratehymn
Irreverence of the Divine
Lire la chronique
Versatile
Les Litanies Du Vide
Lire la chronique
Grima
Nightside
Lire la chronique
Vulvectomy
Aberrant Vaginal Gestation
Lire la chronique
CKRAFT
Lire l'interview
Eldamar
Astral Journeys Pt. II : Di...
Lire la chronique
Wormface
A Sound You Can Smell (Démo)
Lire la chronique
Urn
Demon Steel
Lire la chronique
Korsakov
Anosognosia
Lire la chronique
Atone Mass Festival II
ECR.LINF + Salò + Usquam + ...
Lire le live report
Cantique Lépreux
Sectes (EP)
Lire la chronique
Aortes
Carrion
Lire la chronique
Necrogilistic Anomaly
Barbwire Halo (EP)
Lire la chronique
Yfel1710 / Dominance
Zakon Nienawiści (Split-CD)
Lire la chronique
Disarmonia Mundi
The Dormant Stranger
Lire la chronique
Liturgy
93696
Lire la chronique
Aran Angmar
Ordo Diabolicum
Lire la chronique
Today Is The Day
Willpower
Lire la chronique
Big Business
Battlefields Forever
Lire la chronique
Sacrifice
Volume Six
Lire la chronique
Wurmian
Immemorial Shrine
Lire la chronique
Mortuaire
Monde Vide
Lire la chronique
Blood Red Fog
Marrasv​ä​et
Lire la chronique
European Tour 2025
Black Curse + Concrete Wind...
Lire le live report
eGorGe
Amalgams / Drill Baby Drill...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
Disrupted
Stinking Death
Lire la chronique
Chestcrush
Ψυχοβγάλτης
Lire la chronique
Acid King
Beyond Vision
Lire la chronique