En 1985, à peine plus d’un an après un premier effort éponyme sacrément prometteur, W.A.S.P. (White Anglo-Saxon Protestants ? We Are Sexual Perverts ? We Are Satan’s Preachers ? We Ain’t Sure, Pal ?) obscur combo californien issu d’une scène glam/hard rock en plein ébullition, s’apprête à sortir son deuxième album à la pochette aussi immonde que son contenu est génial et qui se classe indéniablement pour votre serviteur parmi cette catégorie d’albums que l’on qualifie de ‘’cultes’’. Comme tous les albums de cette trempe il s’inscrit évidemment dans l’histoire intime de l’auditeur et en ce qui me concerne me ramène inévitablement à ce voyage de classe à Londres, en 1992, où pendant cette fameuse
après-midi shopping mes mains se posèrent pour la première fois sur une cassette dont je ne me doutais pas qu’elle tournerait encore régulièrement et avec un plaisir quasi intact plus de 25 ans après.
Continuant sur la lancée d’un album éponyme de qualité bien qu’encore un peu vert, « The Last Command » reprend les mêmes codes d’un glam/hard rock à l’imagerie violente et sanglante (pour l’époque) très largement inspirée d’un Alice Cooper, en l’amenant un cran au-dessus à tous les niveaux et à un degré de qualité que seuls des albums comme « The Headless Children » ou l’excellentissime dernier rejeton
« Golgotha » parviendront à atteindre par la suite (oui je sais vous auriez aimé que je rajoute « The Crimson Idol » mais non, je continue de le trouver quelque peu surcoté, nous y reviendrons probablement un jour). Car hormis peut-être une minuscule baisse de régime sur les deux dernières pistes (encore que « Running Wild In The Streets » reste un très bon titre), « The Last Command » est un album qui impressionne par son contenu d’une grande homogénéité et d’une qualité de composition quasi constante de A à Z. Loin de chercher la complexité dans cette dernière, Blackie Lawless (tête pensante et compositeur principal) persévère sur une voie où l’accroche reste le but principal. Que ce soit dans le riffing assez simple et classique pour l’époque (essentiellement des successions d’accords et quelques riffs plus ‘’appuyés’’) ou dans les parties vocales (et surtout les refrains, nous y reviendrons) tout est calibré pour une efficacité immédiate et l’on ne peut que s’incliner tant le but est parfaitement atteint. Il ne vous faudra pas trois écoutes pour que la majorité de ces dix titres s’incrustent dans votre cervelle pour ne plus en ressortir.
Du tubesque et grand classique « Wild Child » (titre que Lawless avait initialement proposé à Mötley Crüe) jusqu’à la sympathique « Sex Drive » (même si on pourra lui coller l’étiquette de ‘’moins bon titre’’ de la galette) vous ne pourrez vous empêcher de taper du pied, de secouer la tête fougueusement et de reprendre en chœur des refrains devenus cultes (
« Iiiiiiiiiiiiii’m bliiiind in Texaaas !! »). Les riffs de la paire Lawless/Holmes, grâce à ce côté simple mais travaillé et savamment recherché (leur côté hard rock, voire rock bluesy sur « Blind In Texas ») sont d’une efficacité redoutable, les successions d’accords/changements de tons/breaks loins d’être faits au hasard font mouche sur chacun des titres, agrémentés de quelques passages en power chord et effets de palm mute leur conférant malgré tout un aspect plus ‘’metal’’ que bien d’autres de l’époque (« Ball Crusher », « Jack Action »). Les changements de line-up n’ayant pas encore mis à mal le groupe, c’est donc toujours Chris Holmes qui épaule le maitre des lieux (qui, lui, tient ici encore la basse avant de prendre la guitare rythmique à partir d’ « Inside The Electric Circus ») et nous gratifie des leads dont le toucher tirent eux aussi l’album vers le haut (celui de « Wild Child » et ce petit gimmick mélodique génial sur le break à 3’47, « Fistful Of Diamonds », « The Last Command »). Mais ce qui assied définitivement « The Last Command » au rang des tout meilleurs albums des années 80 c’est avant tout la prestation parfaite d’une Blackie Lawless qui nous prouve ici qu’il est un frontman hors pair en plus d’être un songwriter incroyable. Son timbre de voix si particulier porte des titres transcendés par des refrains comme j’en ai rarement entendus. Car s’il y a bien un point sur lequel ce deuxième album vise dans le mille c’est celui-là. C’est bien simple, hormis peut-être « Sex Drive » TOUS les refrains vous hanteront potentiellement pendant des années, notamment ceux des six premiers titres absolument imparables, à chanter sous la douche ou en voiture, un pur régal. N’oublions pas l’inévitable ballade, la superbe « Cries In The Night » qui confirme que Blackie Lawless est à l’aise dans tous les domaines du plus cru au plus touchant (on l’avait déjà perçu sur « Sleeping (In The Fire) »).
Je n’ai en vérité aucun réel grief envers « The Last Command » qui musicalement, à mes oreilles, frôle la perfection et mériterait de figurer dans la discothèque de tout amateur du metal des années 80 tant il m’apparait incontournable. Ce n’est que le début d’une longue carrière (faite de hauts et de bas) et le groupe fait déjà parler de lui par ses paroles et ses concerts pendant lesquels Blackie Lawless n’hésite pas à boire du faux sang et à jeter des morceaux de barbaque dans le public acquerront vite une réputation sulfureuse (W.A.S.P. s’attirera d’ailleurs les foudres du Parents Music Resource Center, responsable des fameux ‘’parental advisory : explicit lyrics’’). Et si la suite directe (« Inside The Electric Circus ») marquera un peu le pas ce ne sera que pour revenir plus fort avec un « The Headless Children » lui aussi quasi parfait.
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