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Opium Warlords - Droner

Chronique

Opium Warlords Droner
If something is boring after two minutes, try it for four. If still boring, then eight. Then sixteen. Then thirty-two. Eventually one discovers that it is not boring at all

Avec une phrase telle que celle-ci, posée sur la pochette comme une devise, comment ne pas voir une nouvelle fois Opium Warlords comme un projet dédié à qui croit ferme en l'ascèse et l'illumination qu'elle promet ? Car si la forme change, Sami Hynninen (ancien Reverend Bi... Oh et puis non, depuis le temps, soit vous le connaissez et l'adorez, soit vous avez un sacré retard à combler – mais rien de grave, on vous aime bien quand même ; en plus, le retard, c'est doom), lui, ne change pas et donne comme il l'a déjà fait auparavant des allures de trajet mystique à ses lubies du moment.

C'est qu'après des œuvres comme Live at Colonia Dignidad et Taste my Sword of Understanding, ainsi que des statuts sur les réseaux sociaux montrant à quel point Droner a été enregistré avec soin, peine et acharnement, impossible de ne pas ressentir, avant même la lancée du disque, l'impression d'entrer en une terre sainte où il va falloir donner de son temps et de son cerveau pour espérer recevoir en retour. Ça a toujours été le cas avec Opium Warlords et c'est de nouveau le cas ici, dans ce drone qui s'habille de thématiques et motifs folk et néofolk, évoque dans ses paroles les ghettos, l'Allemagne, la honte, le rite, des « mères avec des pénis » ou encore des « jumeaux dont l'un est plus vieux que l'autre ». Ce qui peut prêter à sourire – on ne s'y gêne pas quand on y repense, d'ailleurs – mais devient atmosphère happant toute notre attention quand on entre dans ces trois morceaux aux développements longs, accumulant bruits et mélodies minimales, structurés pour déstructurer, enlever couche par couche les petites pensées quotidiennes jusqu'à nous emmener avec eux sur la route vers cette montagne blanche, celle que le maître des lieux nous a déjà faite voir, après des heures de marche intérieure, l'esprit vidé puis éclairé de ses folies.

À la différence que Droner va encore un peu plus loin, s'éloigne un peu plus de nous, comme dans un défi à le rejoindre. Point – ou presque – de moments doom où s'accrocher cette fois-ci, mais une foule de petits détails, là une basse qui crisse, ici une arrivée d'instruments appuyant une voix austère et digne, d'une gravité dont on ne parvient pas à choisir la classe, Guerrier, Occultiste ou Moine, enfin, un passage qui sonne comme la rencontre avec une fête médiévale, elle aussi sur son propre chemin de foi – foi en quoi ? On laissera cette question comme le reste de ce que Sami évoque : en suspension. Une foule de petits détails, jamais la même, qui nous attire ou nous laisse passer sans que l'on sache pourquoi, dans ce disque pur, si réfléchi qu'il en devient sans aspérité, sans défaut à présenter avec certitude, où le défaut est peut-être bien nous, humains inattentifs dans un monde vénérant la vitesse, devant réapprendre à vivre lent et ressentir lent dans cette heure plus qu'ailleurs. Avec, avouons-le, un succès fluctuant selon les instants.

Droner, nouvel album d'un Opium Warlords de plus en plus intime, heureux, fou, seul comme on l'est quand on décide d'aller voir à l'extrême des choses. Un Opium Warlords de plus en plus fascinant également, comme on est fasciné par la croyance, au point de vouloir l'accompagner dans ces cimes où s'imaginer vent, caressant les choses avec hauteur, drone, folk, doom, voltant et virevoltant. Solennel et sauvage, pourtant.

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3 COMMENTAIRE(S)

Dysthymie citer
Dysthymie
05/11/2017 18:40
Le premier extrait ne m'avait pas du tout parlé. Je ne comprenais rien à ce qu'il se passait. J'ai tout de même fait tourner la galette et... surprise du résultat (dans le bon sens du terme). Puis "Closure" est fabuleux.
lkea citer
lkea
05/11/2017 18:06
note: 8/10
Ah ? Je suis plutôt d'accord concernant l'approche mais pas forcément la suite. "Droner" s'écoute bien, bien plus rapidement que "Taste my Sword" (après, j'ai découvert Opium Warlords avec cet album donc...) mais je trouve plus de sentiments dans ce dernier. Là, on est effectivement dans les hauteurs et la rêverie solitaire, mais moins dans la transmission du coup ! Bon c'est sans doute aussi parce que j'aime les niaiseries et qu'il y en a moins dans "Droner" Mr Green

Sinon, "Year of 584 Days" me fait pas mal penser au film "Allemagne, année zéro" de Rossellini. Je ne savais pas où le caser dans la chronique mais voilà.
gulo gulo citer
gulo gulo
05/11/2017 17:45
note: 8/10
Je le trouve beaucoup plus évident, naturel et accueillant que Taste My Sword, quant à moi, qui avait le côté un peu emprunté des démonstrations ou des grandes confidences solennelles, dans mon souvenir.
Celui-ci il est vraiment kiltran, comme qui se sait tout seul là-haut, et se fout la main dans le slip pour se grattouiller tout en rêvassouillant à l'existence de Dieu.

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Opium Warlords
Drone / Doom / Folk
2017 - Svart Records
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (1)  8/10
Webzines : (7)  6.79/10

plus d'infos sur
Opium Warlords
Opium Warlords
Doom Metal - 2004 - Finlande
  

tracklist
01.   Year of 584 Days
02.   Samael Lilith
03.   "Closure"

Durée : 59 minutes 53 secondes

line up
parution
3 Novembre 2017

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