chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
296 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Gruesome - Twisted Prayers

Chronique

Gruesome Twisted Prayers
Parmi tous les projets de Matt Harvey, s’il y en a un qui lui tient à cœur ces dernières années c’est bien Gruesome. Formé en 2014 avec l’aide de Gus Rios (Create A Kill, ex-Malevolent Creation, Death To All) puis de Robin Mazen (Derkéta) et Daniel Gonzalez (Possessed, Create A Kill), le groupe s’est astreint depuis ses débuts à la parution d’une sortie par an. Un rythme soutenu qui semble vouloir traduire tout le plaisir que prend Gruesome à rendre hommage au regretté Chuck Schuldiner. Car c’est bien de cela dont il s’agit depuis le début, le témoignage d’un respect éternel à celui à qui l’on doit certains des plus grands albums de la scène Death Metal (Leprosy en tête).
Après avoir très (trop) brièvement exploré la période Human de Death avec la sortie l’année dernière de Fragments Of Psyche, Gruesome revient aujourd’hui en arrière avec un album qui, du titre à l’artwork (ce prédicateur au regard halluciné, ces quelques dévots barbouillés mais appliqués et cette ferveur qui transparaît sur leurs visages et dans leurs gestes), rappelle bien évidemment - dans un esprit toutefois plus moderne - le fameux Spiritual Healing. Et qui d’autre qu’Ed Repka pour signer ce travail, lui qui collaborait déjà avec Death à la fin des années 80 ? On marche donc une fois de plus en terrain connu mais pouvait-il en être autrement ?

Evidemment, la réponse est non puisque le but affiché de Gruesome et cela depuis le début est de marcher dans les pas de Chuck Schuldiner et de Death. Certains groupes tels que Skeletal Remains ou Morfin l’ont déjà fait avant lui mais leur démarche a toujours été quelque peu différente. Là où ces deux groupes tendent à se nourrir de cette influence pour créer quelque chose qui leur appartient (en dépit de similitudes plus que frappantes), Gruesome joue lui à fond et depuis toujours la carte du mimétisme quitte à flirter dangereusement avec les limites du plagiat. Et c’est peut-être ce qui me pose ici davantage problème que sur Savage Land que je trouvais pourtant déjà très largement inspiré par Leprosy mais avec des morceaux qui n’appartenaient qu’à Matt Harvey et sa bande. Avec Twisted Prayers j’ai parfois le sentiment d’entendre des passages directement empruntés à Spiritual Healing et que Gruesome se serait contenter de copier/coller en y apportant quelques nuances histoire de ne pas passer pour un simple pilleur de tombe. Des titres tels que "Inhumane", "A Waste Of Life", "Fatal Illusions" ou "Twisted Prayers" ne seront ainsi pas sans vous rappeler d’autres morceaux tels que "Altering The Future", "Low Life", "Killing Spree", "Living Monstrosity" ou "Spiritual Healing", que ce soit dans certains riffs ou même dans leurs constructions et leurs développements.
On note également un petit coup de mou à mi-parcours avec quelques titres un peu moins intéressants comme "Lethal Legacy" ou "At Death’s Door" (du nom des compilations du même nom ?). Rien de vraiment rédhibitoire en soit mais forcément, l’efficacité générale de l’album s’en trouve quelque peu affaiblit.

A côté de cela, Twisted Prayers demeure tout de même un album fort agréable à écouter pour quiconque n’est pas trop (enfin pas du tout) regardant sur l’originalité et apprécie la musique de Death. Comme pour Spiritual Healing, l’inclinaison plus progressive des morceaux est ici parfaitement gérée avec un excellent travail fait sur les guitares (il y a quand même une tripotée de très bons riffs, pas forcément très novateurs donc mais particulièrement bien ficelés malgré tout (ceux de "Inhumane", "A Waste Of Life", "Fatal Illusions" ou "Crusade Of Brutality" par exemple, les leads mélodiques de "Fate", "Lethal Legacy" ou "Crusade Of Brutality")) ainsi que d’excellent solos (dont certains que l'on doit encore à James Murphy quasi-systématiquement débauché par Gruesome pour ce genre d'occasions) desquels se dégagent une atmosphère fortement marquée par ce qui se passait alors en Floride en 1990 ("Inhumane" à 2:58, "A Waste Of Life" à 2:39, "Fate" à 2:19, "Lethal Legacy" à 2:15, « Fatal Illusions » à 2:34 et ainsi de suite jusqu’à la fin de l’album). Même constat pour le très bon travail effectué sur la section rythmique et notamment la batterie afin d’apporter dynamisme et variété à l’ensemble de l’album qui oscille entre séquences menées le couteau entre les dents à l’aide d’accélérations redoutables et moments plus modérés laissant souvent entrevoir tout comme l’a fait Chuck Schuldiner en son temps le visage plus progressif/mélodique de Gruesome.

Moins enthousiaste qu’à l’époque de Savage Land, je pense que Gruesome a désormais intérêt à faire très attention à là où il veut aller et surtout comment il souhaite y arriver car la frontière entre hommage et plagiat n’a jamais été aussi ténue que sur ce Twisted Prayers. Une sensation étrange renforcée par ces quelques compositions moins efficaces qui donne une impression de ventre-mou en plein milieu de l’album et qui font de lui un disque sympathique mais pas aussi efficace ni aussi réussi que son prédécesseur. Il n’en reste pas moins un album agréable à écouter si l’on est capable d’accepter l’image de copie carbone qu’il renvoie tout au long de ces quarante-sept minutes. A noter que la version CD se conclue sur une reprise de Possessed ("The Exorcist") qui là encore n’apporte rien au schmilblick mais se révèle toujours aussi efficace même après toutes ces années (et autres reprises par Death lui-même ainsi que Cannibal Corpse, Sadistic Intent et plein d’autres).

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

5 COMMENTAIRE(S)

hurgh citer
hurgh
06/08/2018 10:19
Alors là trop c'est trop ! Perso je trouve que le groupe a cette fois ci franchi la ligne rouge. Ca dépasse tellement le stade de l'hommage que ça en devient dérangeant. J'ai stoppé l'écoute vers la moitié du skeud car les compos, au lieu de me donner la banane, m'ont données la sale impression d'être jouées par des opportunistes plus que par des passionnés respectueux. Gruesome s'est muté en pilleur de tombe...
MoM citer
MoM
25/07/2018 08:47
note: 5/10
Blind a écrit : Qu'est-ce que cet artwork, qui me fait penser dans l'esprit à celui de Spiritual Healing (mais qui n'a rien à voir niveau esthétique) est moche. Musicalement c'est aussi moins bien que Savage Land qui est plus accrocheur. Gruesome, le groupe d'un seul album?

Bien sûr qu'il fait penser à Spiritual Healing, après avoir pompé Leprosy fallait passer au suivant Gros sourire
Blind citer
Blind
24/07/2018 23:00
Qu'est-ce que cet artwork, qui me fait penser dans l'esprit à celui de Spiritual Healing (mais qui n'a rien à voir niveau esthétique) est moche. Musicalement c'est aussi moins bien que Savage Land qui est plus accrocheur. Gruesome, le groupe d'un seul album?
MoM citer
MoM
23/07/2018 23:06
note: 5/10
Gruesome, JPP.

C'est bien beau de jouer la carte de l'hommage et du old-school revival, mais là ça sent bon l'opportunisme, quitte à pomper les thématiques aussi bien dans les paroles que dans la direction artistique visuelle.
Et c'est d'autant plus facile que la fanbase de Death est assez furieuse, prête à se jeter sur les moindres miettes de ce qui se rapproche de Schuldiner, il n'y a qu'à voir la folie des enchères, genre 300 plaques pour un morceau de papier avec 4 phrases génériques griffonnées lors du processus créatif de Symbolic et rejetées à l'arrivée...

Bref, toute l'actualité autour de Death fait que j'ai beaucoup de méfiance vis-à-vis des choses qui sortent. Cet album, je le trouve pas inspiré pour un sou, les riffs tombent à plat, il me manque l'efficacité dans l'écriture qu'avait leur modèle. C'est pas tout de copier et de faire dans l'exercice bien fait, à un moment faut sortir de sa référence et prendre des libertés.

J'sais pas, qu'ils fassent comme Deathbringer, un groupe biélorusse ultra inspiré par le Death de Perseverance et dont on sent qu'ils ont tout fait pour donner suite à l'oeuvre originale. Gruesome a largement les moyens de faire un Leprosy-Spiritual version 2, en allant plus loin dans la formule. Schuldiner avait changé de direction avec Human : Gruesome peut tenter de faire ce qu'il se serait passé si Death n'avait pas changé de style.
Mais une chose est sûre : ça n'aurait pas tourné en rond ainsi.

Gruesome est un groupe qui me fatigue davantage à mesure que j'en entends parler... Et je vois mal comment ils pourraient changer de formule vu que ça marche.
Allez, rendez-vous dans deux ans pour qu'ils pondent un copier-coller de Human -_-

PS : j'aimerais avoir tord, oh oui, j'aimerais qu'ils me fassent me taire Gros sourire
Jean-Clint citer
Jean-Clint
23/07/2018 13:10
note: 7.5/10
Un album qui passe très bien et fait le boulot comme il faut, même si effectivement le mimétisme avec DEATH est encore plus flagrant ici. Certes l’effet de surprise du premier album ne joue plus autant désormais, l’ensemble est suffisamment entraînant et bien joué pour qu’on se laisse prendre au jeu. Un peu en dessous du précédent certes, mais ça conserve une efficacité suffisante pour passer un bon moment.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Gruesome
Death Metal
2018 - Relapse Records
notes
Chroniqueur : 7/10
Lecteurs : (3)  5.5/10
Webzines : (14)  6.91/10

plus d'infos sur
Gruesome
Gruesome
Death Metal - 2014 - Etats-Unis
  

vidéos
Inhumane
Inhumane
Gruesome

Extrait de "Twisted Prayers"
  
Fatal Illusions
Fatal Illusions
Gruesome

Extrait de "Twisted Prayers"
  

tracklist
01.   Inhumane  (04:57)
02.   A Waste Of Life  (06:00)
03.   Fate  (05:05)
04.   Lethal Legacy  (04:54)
05.   Fatal Illusions  (05:23)
06.   Crusade Of Brutality  (05:36)
07.   At Death's Door  (04:54)
08.   Twisted Prayers  (05:46)
09.   The Exorcist (Possessed Cover)  (04:58)

Durée : 47:33

line up
parution
1 Juin 2018

voir aussi
Gruesome
Gruesome
Dimensions Of Horror (EP)

2016 - Relapse Records
  
Gruesome
Gruesome
Savage Land

2015 - Relapse Records
  
Exhumed / Gruesome
Exhumed / Gruesome
Twisted Horror (Split-CD)

2020 - Relapse Records
  
Gruesome
Gruesome
Fragments Of Psyche (EP)

2017 - Relapse Records
  

Essayez aussi
Pustilence
Pustilence
Beliefs Of Dead Stargazers And Soothsayers

2023 - Memento Mori / Rotted Life Records
  
Anthropophagous
Anthropophagous
Death Fugue

2021 - Autoproduction
  
Blood Incantation
Blood Incantation
Hidden History Of The Human Race

2019 - Century Media Records / Dark Descent Records
  
Mortal Decay
Mortal Decay
Forensic

2002 - Unique Leader Records
  
Drawn And Quartered
Drawn And Quartered
Extermination Revelry

2003 - Moribund Records
  

Nydvind
Tetramental II - Telluria
Lire la chronique
Hyperborean Sonorousness European Onslaught 2025
Grave Infestation + Sedimen...
Lire le live report
Corpsefucking Art
Tomatized
Lire la chronique
Hangman's Chair
Hope /// Dope /// Rope
Lire la chronique
Carnophage
Matter of a Darker Nature
Lire la chronique
Combust
Belly Of The Beast
Lire la chronique
Deus Mortem
Thanatos
Lire la chronique
Karyorrhexis
Graven Odes (Démo)
Lire la chronique
Burning Dead
Into the Abyss
Lire la chronique
Radiation
Reactor Collapse
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Mars 2025
Jouer à la Photo mystère
Gozer
This Is Gore
Lire la chronique
Nekyros
Nyxian Path
Lire la chronique
Surgical Invasion
Death Before Dishonor
Lire la chronique
Pissgrave
Malignant Worthlessness
Lire la chronique
Certa Mortis
Diluvium
Lire la chronique
Scour
Gold
Lire la chronique
Moloch
A Bad Place
Lire la chronique
Venefixion
Anointed In Nazarean Blood ...
Lire la chronique
Scorched Earth
The Day Of The Damned
Lire la chronique
Embrace The Suffering - Europe / UK 2025
Carcosa + Fuming Mouth + Mé...
Lire le live report
Obrij
Joseph
Lire la chronique
Death Pulsation
Demo (Démo)
Lire la chronique
Trhä
∫um'ad∂ejja mºoravaj
Lire la chronique
Reekmind
Mired In The Reek Of Doom
Lire la chronique
Craneo
Del Placer A La Tumba
Lire la chronique
Necrodancer
Acts of chaos require halbe...
Lire la chronique
Helslakt
Corruption 2.0
Lire la chronique
High On Fire
Cometh the Storm
Lire la chronique
Ritualmord
This is not Lifelover
Lire la chronique