En 14 ans, le grand
KRODA est devenu l’une des formations que j’attends le plus dans le monde du black metal. Quelle carrière ! Marquée par des évolutions , peut-être destabilisantes, mais jamais décevantes. En fait, ce qui fait le talent de la bande à Eisenslav - seul membre originel - c’est d'avoir su évoluer et gagner en maturité avec nous. Il aurait pu rester dans son style de black metal aux éléments folk et pagan très marqués, il aurait pu continuer de mettre les instruments traditionnels en avant, il aurait pu jouer la facilité. Et sans doute lasser la plupart de son auditoire, comme l’a fait
SHINING en répétant trop inlassablement la même chose ces dernières années.
Non,
KRODA est parvenu à avancer, sans cependant trahir l’essence de sa musique. Et même en s’entourant de nouveaux partenaires au fil des années, notre talentueux musicien a su trouver sa voie. Sur ce nouvel album,
Selbstwelt, Eisenslav a changé de nom, et se présente en tant que GinnungaGaldr, comme lorsqu’il a participé à l’album Der Unsterbliche Geist de
BERGRIZEN. Il s’occupe désormai du chant, de la guimbarde, du tambourin et du Kangling (vous trouverez des explications et images sur le Net, on est en 2018 !)
À ses côtés, Olgerd reste aux claviers, Rungwar à la batterie, One of Thorns à la basse, et c’est toujours Sergfil aux guitares. Mais il est maintenant soutenu par Zymobor, qui avait déjà assuré des concerts avec
KRODA, lui qui s’était distingué au sein de
PAGANLAND et
VIGRID. Voilà pour les membres officiels, mais ils sont accompagnés d’invités tels que Volodymyr Kotliarov au violoncelle et Victor Dobko à la flûte, ainsi que le désormais inséparable ami Myrd’raal de
BERGRIZEN, qui pose sa voix sur un titre et en a composé un autre.
Tout ce monde ? Et surtout autant d’instruments « traditionnels » ? Oui, mais pourtant
KRODA les met beaucoup moins en avant que sur ses premiers albums. Il les utilise moins, mais peut-être à meilleur escient. Plus en retrait, et de manière plus pertinente. D’où l’impression de maturité. Il faut être ainsi plus patient, et « The Ritual at the Gates of Eternity », le premier vétitable titre après l’introduction de 2 minutes, met carrément 7 minutes avant d’inclure un instrument non metal : le violoncelle. Avant son apparition le morceau est assez rentre-dedans, avec le côté toujours aussi rugueux des vocaux, et des riffs entrainants. Il fera d’ailleurs se poser des questions à ceux qui sont venus écouter ce qu’ils attendent des Ukrainiens. Placer un titre aussi peu imprégné de folk ou de pagan en début d’album est osé. On l’écoute en regardant la montre : « Bah ?! Pas de flûte, de tambourin ou de pouet-pouet ? Je suis venu pour écouter du pouet-pouet moi !!! ».
Le pouet-pouet,
KRODA a réussi à s’en défaire. Comme il s’est défait des couleurs criardes des pochettes pour des choses plus ténébreuses. Ceux qui seront déçus pourront toujours retourner aux albums des débuts. Car depuis les années 2010, et plus particulièrement depuis
Schwarzpfad, le groupe est passé à l’âge adulte. Et même lorsqu’il intègre ses éléments folkloriques, c’est sur des tonalités plus graves, sachant rester sombres, fières, puissantes. C’est le cas sur le captivant « A Long Alone Pathway » ou sur le mélancolique et bucolique « Beyond the Life and Nonexistence ». Sur « The Land of Selbst », les instruments tradiotionnels viennent pour un break aux atmosphères nostalgiques, enchainé par le timbre dépité de notre chanteur.
Il y a à nouveau de l’excellence sur cet album, mais aussi la déception de rester sur sa faim. Car à part les 4 pistes énoncées, on ne trouve que trois pistes, intermèdes, et une plage bonus qui relève un peu du gadget : une reprise de
SUMMONING. Tout le monde reprend
SUMMONING depuis quelque temps, et ici c’est « Like Some Snow-White Marble Eyes », qui a un sens un peu particulier pour moi qui ai découvert le groupe en 1999 avec cette piste tirée de
Stronghold. La reprise sait être fidèle tout en collant à l’univers de
KRODA. Elle se fait plus revencharde et moins sombre que l’originale. Pas mal mais bon... une reprise demeure une reprise, et n’est qu’un bonus.
7 COMMENTAIRE(S)
14/09/2018 13:09
La reprise de Summoning est de loin le meilleur titre, c'est tout dire.
Assez d'accord. Sauf pour la reprise de Summoning, j'ai jamais réussi à aimer ce groupe.
14/09/2018 09:32
C'était dans le CD du Hard N' Heavy hors-série Black Metal N°2, je m'en souviens comme si c'était hier !!
Je ne savais plus sur quel sampler c'était, j'aurais dit Metallian moi.
Moi c'était celui-ci :
https://rateyourmusic.com/release/comp/various_artists_f2/hard_n_heavy_hors_serie_black_metal_vol__2/
11/09/2018 18:22
La reprise de Summoning est de loin le meilleur titre, c'est tout dire.
11/09/2018 09:35
C'était dans le CD du Hard N' Heavy hors-série Black Metal N°2, je m'en souviens comme si c'était hier !!
Je ne savais plus sur quel sampler c'était, j'aurais dit Metallian moi.
11/09/2018 08:41
C'était dans le CD du Hard N' Heavy hors-série Black Metal N°2, je m'en souviens comme si c'était hier !!
10/09/2018 17:08
J'ai fait un bien mauvais copier-coller, rahahaha.
C'est à cause du troisième titre qui contient le mot Pathway; j'ai copier le mauvais titre de Summoning sans réfléchir.
10/09/2018 16:57