Ghastly - Death Velour
Chronique
Ghastly Death Velour
En dépit d’un premier album paru en 2015 sur l’excellent label anglais Me Saco Un Ojo (Undergang, Ataraxy, Necromaniac, Gorephilia…), j’avoue être complètement passé à côté du cas de Ghastly. Pourtant, le groupe avait déjà les arguments pour convaincre mais le peu de publicité et d’écho fait autour de ce premier essai n’ont probablement pas aidé. Il faudra ainsi attendre 2018 et la sortie de Death Velour sur 20 Buck Spin Records pour que je rencontre le chemin de ces Finlandais et que je me décide à m’y intéresser.
Paru au Printemps dernier, ce deuxième album m’a rapidement intrigué, en grande partie à cause de son artwork signé Riikka Pesonen qui, par certains aspects, me fait beaucoup penser à celui de l’unique album de Funebre paru en 1991, Children Of The Scorn. En tous cas, ayant toujours eu un faible pour ce genre de couleurs bleutées/violacées lorsqu’il s’agit de musique extrême, je ne risquais pas de passer cette fois-ci à côté de Ghastly.
Formé en 2011 par Micke Suvanto et Sami Harju, tous les deux membres du groupe de Doom progressif Garden Of Worm, Ghastly nourrit de par son pédigré de fortes prédispositions envers les musiques dites mid-tempo. N’attendez donc pas de Death Velour qu’il vous colle à votre fauteuil par excès de blasts et autres riffs éclairs puisque le duo préfère s’exprimer ici à travers une musique beaucoup plus nuancée, ponctuée il est vrai par de nombreuses accélérations évidemment bienvenues mais aussi relativement contenues. Dans ces moments les plus éthérés, la démarche tend à rappeler celle des Espagnols d’Ataraxy (voir Morbus Chron dans ses dernières œuvres), notamment dans ce travail effectué sur les atmosphères. On retrouve en effet chez Ghastly cette même sensibilité pour les ambiances feutrées et vaporeuses, notamment via l’utilisation de leads mélodiques, envoûtants desquels émanent une impression de désespoir et de mélancolie à l’image de ceux que l’on peut trouver sur "Death By Meditation", "Whispers Through The Aether", "The Magic Of Severed Limbs" ou bien encore "Velvet Blue". Bien sûr, il faudra s’accommoder des séquences mid-tempo qui accompagnent ces leads mais si vous n’êtes pas réfractaires à ce genre de Death Metal qui déroule ses riffs tranquillement sans chercher à vous écraser la tronche dans une démonstration de force tout en puissance et en testostérone, je ne vois pas de raison de ne pas se laisser séduire par la formule dispensée ici par Ghastly.
A ces moments de Death Metal que l’on pourrait qualifier de contemplatifs et aériens, vont venir s’opposer quelques accélérations thrashisantes particulièrement bien senties qui vont permettre de relever le rythme et apporter au passage davantage de relief à l’ensemble. En amenant ainsi une certaine dynamique à sa formule, le groupe finlandais va réduire au passage la possibilité de voir pointer l’ennui d’une cadence jugée trop pépère même si, en toute transparence, les amateurs purs et durs de Death Metal moins subtil n’y trouverons probablement pas leur compte. Quoi qu’il en soit, ces quelques passages, plus ou moins longs, plus ou moins soutenus, que l’on retrouve sur "Death By Meditation", "Whispers Through The Aether", la première partie de "Velvet Blue", la deuxième de "Violence For The Hell Of It" (avec sa steel drum donnant une étonnante sonorité venue des îles) ou sur "Scarlet Woman", vont clairement rompre avec les passages plus aérés évoqués dans le précédent paragraphe et permettre à Ghastly de varier les plaisirs. Servi par une production rugueuse mais parfaitement équilibrée, ces quelques séquences font directement écho à ce que l’on peut trouver chez des groupes tels qu’Obliteration, Sepulcher, Autopsy voir Nekromantheon.
Jouons donc cartes sur table. Si vous êtes de ceux qui n’apprécient pas le dernier album d’Ataraxy à cause de ses errements mélodiques où qui estimez que Morbus Chron n’a sorti qu’un seul album de valable, clairement ce disque de Ghastly n’est pas pour vous. Si par contre vous n’entrez pas dans ces deux catégories, alors il y a déjà un peu plus de chances pour que vous puissiez vous laissez séduire par ce Death Metal crépusculaire aux ambiances aussi feutrées qu’envoûtantes et aux accélérations aussi salvatrices que mesurées. Certes, Ghastly ne risque pas d’émouvoir les amateurs de brutalité à n’en plus finir mais tous ceux qui apprécient de temps à autre de poser leurs oreilles sur un Death Metal tout en atmosphères et en contrastes devraient trouver en Death Velour de quoi ravir leurs délicates oreilles.
| AxGxB 22 Octobre 2018 - 1106 lectures |
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