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Bâ'a / Hyrgal / Verfallen - s/t

Chronique

Bâ'a / Hyrgal / Verfallen s/t (Split-CD)
Décidemment pour Clément Flandrois cette année 2018 est particulièrement riche en sorties, car après la sortie de l’album de son projet de Doom PILLARS et la ressortie via Les Acteurs de l’Ombre du magnifique opus avec HYRGAL, voilà que celui-ci (toujours accompagné par le label du Maine-et-Loire) est à l’honneur avec un Split où l’on retrouve deux nouvelles chansons de son groupe principal. Si à ses côtés son ami batteur Emmanuel Zuccaro est également présent ce dernier a également une foule d’occupations musicales annexes que ce soit derrière les fûts avec les mystérieux et obscurs BÂ’A comme au sein de VERFALLEN où il est le seul maître à bord. Si ce second nom n’est pas encore connu dans nos contrées il ne fait pas de doute qu’il ne le restera pas encore longtemps, car bien qu’il ait moins d’un an existence et que sa naissance face suite à une période difficile de son créateur, il fait déjà preuve d’une maturité artistique assez impressionnante et signe pour l’occasion ces deux premiers morceaux. A la fois proche d’HYRGAL il en est aussi éloigné bien que son concept, son message et sa musique soit de prime abord assez semblable.

Car la force de cette sortie est qu’elle réussit à mettre en avant trois groupes relativement similaires mais qui ont suffisamment de personnalité pour être bien différents les uns des autres, et c’est BÂ’A qui ouvre le bal, un choix assez judicieux vu qu’il s’agit du projet le moins extrême et violent des trois. Cependant il ne manque pas de charme ni de force car « Les Terres de la Terreur » montrent sa facette la plus énervée vu que le blast sera présent de manière quasi-permanente, tout comme son riffing qui ne changera qu’en de rares occasions. Hypnotique et atmosphérique sa musique verra juste quelques parties lentes s’insérer à quelques moments-clés histoire de calmer le jeu et de mieux relancer la machine dans la foulée, pour un résultat très simple techniquement et relativement classique sur le fond mais particulièrement attractif. D’ailleurs « La Grande Désillusion » conservera cette accroche sans failles tout en montrant une facette différente où la lenteur et la froideur se sont renforcées, conjuguées à un sentiment de voyage qui ne faiblira pas. Pour un coup d’essai l’entité obscure réussi son examen de passage haut-la-main et se pose déjà en outsider d’une scène noire hexagonale qui ne s’est jamais aussi bien portée, et ce sentiment sera le même avec VERFALLEN.

Changement d’ambiance en revanche ici et place à une violence plus débridée et moins contenue, où l’on sent que son unique membre a besoin d’un exutoire et qu’il ne s’en prive pas, car « Derelictus » va enchaîner les parties toutes plus rapides les unes que les autres pendant plus de quatre minutes, avant que de la guitare acoustique n’apparaisse et ne fasse retentir des sonorités latines et festives. Après ce petit intermède joyeux l’électricité va faire son retour d’abord en montant progressivement en pression, puis en explosant littéralement et ainsi conforter le sentiment que cette rage intérieure avait besoin de sortir. Sur « La Valeur des Ténèbres » bien que le contenu reste toujours d’une brutalité sans nom son créateur va y ajouter des passages plus posés où la neige et le vent sont plus mis en avant, et où mêmes quelques chants de chorales et polyphoniques vont se joindre au reste pour amener un peu de sérénité, comme pour vouloir dire que l’espoir et la guérison ne sont sans doute plus très loin. En un peu plus de vingt minutes le multi-instrumentiste place également la barre très haut où la brume côtoie la rage la plus radicale, tout en n’hésitant pas à faire durer sa musique au maximum, un choix payant vu qu’il n’y a aucune longueur et qu’on reste scotché de la première à la dernière seconde, et que là-encore on est pressé d’entendre du nouveau son de sa part.

Avec HYRGAL on est déjà moins dans la surprise et la nouveauté vu que « Serpentine » avait marqué fortement les esprits en 2017 (et a même eu droit à une ressortie cette année), du coup même si ces sentiments sont moins présent que pour les deux autres formations il n’en reste pas moins que ces nouvelles compos confirment tout le potentiel déjà entrevu. Avec « Césure » c’est ici la lenteur et le côté ronronnant du trio qui est exploré, vu que pendant cinq minutes le tempo va rester bloqué en première, tout en conservant sa force et son envie de secouer la tête, avant que la toute fin ne propose un tabassage en règle, le cocon étant enfin devenu chrysalide. En revanche « Sicaire » est un peu l’inverse de son prédécesseur, vu que la pression reste constante et pète à la gueule plus régulièrement, tout en ralentissant régulièrement comme pour mieux maintenir son étau. Se terminant par quelques arpèges tristes et de la pluie qui tombe le groupe conclût son récital en terrain conquis mais qui happe toujours l’auditeur de façon continue, et quand on sait que le prochain opus est en cours de composition on ne peut qu’être déjà enthousiaste de ce qu’il va nous proposer.

Autant dire que ces six titres sont d’une homogénéité sans failles et que ces trois visions différentes du mal sous toutes ses formes sont réunies par leur qualité globale autant que par la même idée générale. Une fois encore il faut saluer les signatures du label angevin qui réussit à dégoter des combos inconnus qui ont chacun leur personnalité propre et leur originalité, et l’ensemble des noms présents ici révèlent une très grande sensibilité et subtilité artistique. Pendant presque une heure on est donc embarqué dans un voyage aux tréfonds de l’âme humaine où la température ne cesse de baisser au fur et à mesure, tout en s’obscurcissant de plus en plus lors de l’avancée à travers l’épais brouillard qui finit par se lever complètement, et dont on appréciera l’expérience que l’on n’hésitera pas à renouveler de façon régulière. Si parfois ce type de format de disque est déséquilibré de manière qualitative il n’y a pas de ça ici, tout le monde est sur le même pied d’égalité et est ex-aequo, preuve qu’il peut avoir une utilité pour le contenu qui est à la hauteur des ambitions dévoilées.

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Bâ'a / Hyrgal / Verfallen
Black Metal Multifacettes
2018 - Les Acteurs de l'Ombre
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs : (1)  9/10
Webzines :   -

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Hyrgal
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Black Metal Mature - 2007 † 2024 - France
  
Bâ'a
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Black Metal - 2017 - France
  
Verfallen
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2017 - France
  

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tracklist
BÂ’A :

01.   Les Terres de la Terreur
02.   La Grande Désillusion

VERFALLEN :

03.   Derelictus
04.   La Valeur des Ténèbres

HYRGAL :

05.   Césure
06.   Sicaire

Durée : 53 minutes

line up
parution
12 Octobre 2018

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