chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
164 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Witchthroat Serpent - Swallow the Venom

Chronique

Witchthroat Serpent Swallow the Venom
Sang-Dragon, précédent album des Français de Witchthroat Serpent, avait fonctionné chez moi comme une révélation. Révélation d’une musique qui n’avait pas besoin de s’excuser d’être l’enfant d’une autre (pour les retardataires : les Toulousains doivent pas mal de choses à Electric Wizard, et ne le cachent à aucun moment) ; révélation d’un groupe qui, pourtant, parvient à exister seul, ses références n’étant que des points d’appui pour s’enfoncer en solitaire dans la forêt des sorcières et leurs rites vécus ici au première loge, quitte à en devenir la victime centrale. Autant dire que j’en suis ressorti les yeux brûlés, mais enchantés !

Swallow the Venom, lui, ne me fait clairement pas le même effet. Impossible de procurer une deuxième fois un sentiment aussi intense ! Non, tous les signes emmènent vers une simple confirmation, jusqu’à la signature sur un label aux allures d’adoubement – Svart records, expert des bizarreries finlandaises et du doom metal raffiné, s’il vous plaît ! Et c’est sans surprise que l’on a ici un disque qui n’illumine pas l’esprit mais donne envie de croire en lui à chaque instant. Un album de conviction en somme, où il s’agit de persévérer avant de retrouver. Car la beauté aperçue ne s’affiche pas tout de suite, dans cette petite bestiole faisant le dos rond en affichant toujours les mêmes figures tutélaires avant de s’approcher, les griffes à l’air libre : tout paraît bien fait mais justement un peu trop bien fait, lustré, charnel, classique, jusqu’à une production oscillant gentiment entre lourdeur et nappes atmosphériques, fuzz et heaviness, liste de course complète et autre passage en caisse peu affriolant.

Il faut donc y croire au départ, la récompense arrivant heureusement rapidement. Witchthroat Serpent finit en effet par être ensorceleur comme prévu, épatant sans surprise, immersif tel qu’attendu. Son venin s’infiltre sans en avoir conscience, là une ligne mélodique donnant envie de la tamponner du sceau du doom (« Pauper’s Grave »), ici une élévation presque imperceptible et cependant enivrante, où l’esprit vogue, empoisonné, sans retrouver l’arme du crime (« Scorpent Serpion »). Pas de doute, Swallow the Venom est fin, se déguisant comme déclinaison d’Anglais copiés et recopiés, branleur comme eux, horrifique comme eux, et malgré cela parvenant à rendre les images de sabbat, de sacrifice, d’actes pervers perpétrés dans une vallée d’arbres complices sous une lune ricanante, plus concrètes, plus palpables, plus délicieuses.

Trop tard pour éteindre l’écran : le film n’en était pas un ! Facile de se laisser avoir par ces codes connus, cette atmosphère familière ; la lame nue que nous pose à la gorge les riffs séduisants de Witchthroat Serpent n’en est que plus insidieuse. Au travers de titres comme « Hunt for the Mountebank » (et ses accélérations inattendues) ou encore « No More Giant Octopussies », les Français montrent qu’ils sont définitivement des experts de la nuance, du détail où se niche le diable, et cela dès la païenne « Feu sacré » posant le ton général. La voix de Fredrik Bolzann reste le parfait exemple de ce tour de magie, par son anonymat de surface voilant une ferveur de meurtrier élégant, maître de cérémonie de cet appel au sang.

Il n’empêche que Swallow the Venom n’est pas, pour dire les choses franchement, un album qui changera la donne dans le petit cercle du doom metal. Classique autant que classe, il prend tant le parti-pris de correspondre au mieux à un style n’ayant pas besoin de changer, qu’il est finalement plus agréable que marquant, plus quotidien qu’inédit. Ce qui n’est pas nécessairement un défaut pour qui cherche, non pas une œuvre le tatouant à vie, mais une certaine définition d’un certain sous-genre. De fait, la note n’indique en rien l’amour que je porte à cette formation, ouvrière du doom n’oubliant pas d’y apporter ce qu’il faut d’identité. Après tout, inutile de maquiller ses sentiments ; il s’agit plutôt de les exprimer autant que possible, dans toutes leurs déclinaisons, leur complexité, sous une forme simple, sincère. Les amateurs de doom sauront sans doute de quoi je parle.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Witchthroat Serpent
Psychedelic Doom Metal
2018 - Svart Records
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (1)  8/10
Webzines : (4)  8.25/10

plus d'infos sur
Witchthroat Serpent
Witchthroat Serpent
Psychedelic Doom Metal - 2011 - France
  

vidéos
Scorpent Serpion
Scorpent Serpion
Witchthroat Serpent

Extrait de "Swallow the Venom"
  

tracklist
01.   Feu sacré
02.   Lucifer's Fire
03.   Pauper's Grave
04.   The Might of the Unfailing Source
05.   Scorpent Serpion
06.   Hunt for the Mountebank
07.   Red Eyed Albino
08.   No More Giant Octopussies

Durée : 46 minutes 18 secondes

line up
parution
23 Novembre 2018

voir aussi
Witchthroat Serpent
Witchthroat Serpent
Sang-Dragon

2016 - Deadlight Entertainment
  

Essayez aussi
Occultation
Occultation
Silence in the Ancestral House

2014 - Invictus Productions
  
Noothgrush
Noothgrush
Noothgrush (Démo)

1994 - Autoproduction
  
Riti Occulti
Riti Occulti
Tetragrammaton

2016 - Nordavind Records / Triton's Orbit
  
Uncle Acid And The Deadbeats
Uncle Acid And The Deadbeats
Wasteland

2018 - Rise Above Records
  
Obelyskkh
Obelyskkh
The Providence

2017 - Exil on Mainstream Records
  

Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique