C'est peu dire que j'attendais le retour de Requiem sur le devant de la scène, annoncé de nombreux mois avant la sortie de ce nouvel album
Global Resistance Rising en mars dernier sur F.D.A. Records. Eux qui avaient toujours fait preuve d'une régularité exemplaire dès leur premier EP de 2001, voilà qu'ils n'avaient rien publié depuis 2011 et un
Within Darkened Disorder que je considère comme le parachèvement de leur carrière après des albums de plus en plus affûtés. Nous laisser sans rien à manger après un tel opus, ce n'était vraiment pas sympa de la part des Suisses! Mais la vie d'un groupe est ainsi faite que l'on ne fait pas toujours ce que l'on veut. Inutile de chercher le pourquoi du comment, l'important était de revoir Requiem bien vivant. D'autant que le groupe se trouvait renforcé avec le retour au chant de Michi Kuster et l'arrivée de Matthias Schiemann au poste de deuxième guitariste afin d'épauler Philipp Klauser, seul membre originel de 1997. La pochette de Dan Seagrave, dans son style reconnaissable, vendait plutôt du rêve en plus, si on oubliait ces motos quelque peu incongrues. Difficile du coup de ne pas frissonner d'anticipation en imaginant le festival de blast-beats et de tremolos jouissifs qu'allaient nous offrir les Malevolent Creation européens.
Sauf que non. J'ai eu beau écouter
Global Resistance Rising plus d'une vingtaine de fois depuis son achat, le constat est resté le même. Il faut bien se rendre à l'évidence, cet album comeback des Helvètes déçoit sévèrement. J'aurais dû me méfier pourtant, les retours après une longue absence se révèlent souvent fâcheux! Qu'est-ce qui a bien pu changer alors pour faire passer de Requiem d'une des meilleurs formations death metal d'Europe à un groupe sonnant de manière, non pas mauvaise, mais tout à fait quelconque sur ce
Global Resistance Rising? À la fois tout et rien!
Rien, parce que le style musical reste globalement identique, on reconnait dès les premières secondes du titre d'ouverture "For The Blind To See" la patte du combo. Requiem fait toujours du death metal à la floridienne des années 1990, Malevolent Creation en tête. Néanmoins, l'opus se fait moins brutal, plus thrashy et avec davantage de ralentissements mid-tempos que son prédécesseur qui tartinait sec. Il y a toujours des blasts sur
Global Resistance Rising, encore pas mal même, mais l'ensemble s'avère clairement moins rapide (même pas un seul blast sur "Resistance Is Rising"!) Alors pourquoi pas. Après tout, ce ne sont pas les blasts et la vitesse de jeu qui font un bon album. Ça aide fortement en ce qui me concerne mais ça ne fait pas tout. Et si ça blaste moins, j'attends qu'on se rattrape ailleurs, comme sur la qualité des riffs.
Le problème, ou plutôt les problèmes, et là j'arrive à la partie "tout" qui a changé, c'est qu'il n'y a pas de compensation. Déjà, les blasts sonnent bizarrement assez plats, limite mous. Certaines accélérations comme sur "De-Evolution" à 1'18 font leur petit effet mais quelque chose manque sur la plupart. Peut-être la production moins claire et puissante que celle d'Andy Classen. Quoiqu'il en soit, ça le fait moins, même quand ça blaste! D'autant plus que les riffs en tremolo par-dessus n'ont pas non plus l'impact habituel. Si on trouvera bien dans chaque morceau quelques passages et motifs mélodiques très corrects voire carrément cools nous hérissant les poils et rappelant pourquoi on adorait tant les Suisses ("For The Blind To See" à 0'36, "Lockdown" à 1'37, "Vultures" à 0'18, "Greed Kills" d'entrée...), on les a connus beaucoup plus inspirés. Pareil pour les mid-tempos qui plus est plus nombreux. Eux par contre sonnent quasiment tous creux. Voilà le mot qui résume tout : l'inspiration. Autrefois un des atouts principaux du combo, l'inspiration est ici en chute libre. On ressent un sentiment de mollesse, ça manque d'envie. Ça sent plutôt l'album de fin de contrat que celui du retour en fanfare. Ça se voit aussi au niveau de la durée du disque, à peine plus d'une demi-heure, avec deux morceaux bâclés de moins d'une minute-trente ("Downward Spiral" et "Vultures" alors que celui-ci démarrait très bien) plus un troisième de 2'39 ("Greed Kills"), pas beaucoup mieux non plus. Pour le même nombre de morceaux,
Within Darkened Disorder affichait quinze minutes de plus! On ne trouvera pas non plus de réconfort rayon leads/solos puisque de toute façon ça n'a jamais été le créneau de Requiem (deux-trois leads vite expédiées). Quant au chant growlé avec quelques shrieks pour varier un minimum du revenant Michi Kuster, je le trouve en-dessous de celui de Ralf Winzer Garcia qui dégageait davantage de puissance. La plupart des refrains ne convainquent pas non plus.
Décidément, rien ne va! J'aligne les mauvais points. N'y voyez aucun acharnement, cela reflète juste ma déception envers ce pâle
Global Resistance Rising. Alors bien sûr ce n'est pas non plus dégueulasse. On croise toujours quelques bonnes séquences, quelques sursauts d'orgueil, et l'ensemble fait tout de même preuve d'un minimum d'efficacité. Du coup ça pourrait passer pour un groupe lambda, un premier album ou si on ne connaît pas la discographie des Suisses. C'est pour ça que je n'ai pas non plus envie de trop baisser la note même si ça me démange. Car venant de Requiem, on attendait tout de même autre chose. À croire que cette pause de sept ans ne leur a pas vraiment fait de bien. Riffs génériques, blasts pas assez féroces, trop de ralentissements, chant poussif, morceaux vite expédiés, difficile de ne pas ressentir une grosse panne d'inspiration. Je ne sais pas si Requiem sortira d'autres albums mais je l'espère fortement, car finir là-dessus pour un groupe travailleur qui n'a fait que progresser depuis près de vingt ans serait très dommage. Si c'est ça la résistance mondiale qui monte, ceux qui dominent peuvent dormir tranquille.
3 COMMENTAIRE(S)
03/12/2018 11:14
Après 2 albums que je considère comme excellent. ( bien plus encore en fait ), celui là fait partie des plus grosses décéptions musicales de ma modeste existence. Je l'ai écouté 2 fois pour dire, pas besoin de plus.
Le batteur est sous médocs c'est pas possible, il suffit d'écouter Within Darkened Disorder ou Symbole of Nine du précédent album pour s'en rendre compte, c'était une pure machine de guerre, véloce et varié.... là il n'y a plus rien.
Michi Kuster a toujours été un de mes frontman préféré, son chant intelligible réussissait même à me faire ouvrir le livret pour chanter sous la douche ( Killing Cell, The Last Campaign, Final Conflict).... Ralf Winzer Garcia était excellent aussi, comme sur The Plague Without a Face ou Symbol of Nine. Là encore ça craint, je sais pas si Kuster est revenu en force ou sur demande, mais il aurait mieux fait de rester où il était.
J'aurai encore beaucoup à dire sur la pauvreté des riffs, mais je ne vais pas trop m'étendre tout est dit dans ta chronique.
Tu aurais pu descendre la note sans problème, mais vois-tu j'ai moi même du mal à mettre moins de 5, zone réservée à des groupes qui n'atteindront jamais la qualité d'Infiltrate...Obliterate...Dominate... ou Within Darkened Disorder.
C'est ici que j'ai découvert le groupe, ça a fait l'effet d'une bombe nucléaire qui irradie encore mes enceintes. C'est ici que je le vois crever, comme ça la boucle est bouclée
Pas mieux. Je ne mets également pas moins de la moyenne (comme pour le dernier at the gates) à cause de la pierre qu'ils ont amené à l'édifice, mais cet album est une merde sans nom. J'ai meme pas pu finir une seule écoute
02/12/2018 14:08
Tout y est plat et manque à la fois d'envie et de puissance, en étant beaucoup trop passe-partout est oublié ... tant d'attente pour ça c'est franchement regrettable !
02/12/2018 10:48
Après 2 albums que je considère comme excellent. ( bien plus encore en fait ), celui là fait partie des plus grosses décéptions musicales de ma modeste existence. Je l'ai écouté 2 fois pour dire, pas besoin de plus.
Le batteur est sous médocs c'est pas possible, il suffit d'écouter Within Darkened Disorder ou Symbole of Nine du précédent album pour s'en rendre compte, c'était une pure machine de guerre, véloce et varié.... là il n'y a plus rien.
Michi Kuster a toujours été un de mes frontman préféré, son chant intelligible réussissait même à me faire ouvrir le livret pour chanter sous la douche ( Killing Cell, The Last Campaign, Final Conflict).... Ralf Winzer Garcia était excellent aussi, comme sur The Plague Without a Face ou Symbol of Nine. Là encore ça craint, je sais pas si Kuster est revenu en force ou sur demande, mais il aurait mieux fait de rester où il était.
J'aurai encore beaucoup à dire sur la pauvreté des riffs, mais je ne vais pas trop m'étendre tout est dit dans ta chronique.
Tu aurais pu descendre la note sans problème, mais vois-tu j'ai moi même du mal à mettre moins de 5, zone réservée à des groupes qui n'atteindront jamais la qualité d'Infiltrate...Obliterate...Dominate... ou Within Darkened Disorder.
C'est ici que j'ai découvert le groupe, ça a fait l'effet d'une bombe nucléaire qui irradie encore mes enceintes.
C'est ici que je le vois crever, comme ça la boucle est bouclée