The Necromancers - Of Blood and Wine
Chronique
The Necromancers Of Blood and Wine
Aujourd’hui, on parle d’une formation française chère à mon cœur, qui pratique un genre qui revient depuis plusieurs années sur le devant de la scène. The Necromancers viennent de Poitiers, ville extrêmement recommandable pour son patrimoine historique remarquable, ses ruelles médiévales, ses artisans, et enfin pour être le berceau de rien de moins que Deathspell Omega, soit le groupe qui a révolutionné le black metal au début des années 2000. Mais contrairement à leurs concitoyens, The Necromancers ne s’adonnent pas au metal noir chaotique et déstructuré (mais qui est en fait très structuré). C’est beaucoup plus simple que ça ; The Necromancers font du hard rock occulte qui fleure bon les années 70.
En été 2017, les poitevins sortaient Servants of the Salem Girl, un album de dingue qui enchaînaient les chansons folles avec une classe de tous les instants. Gros riffs bluesy, basse mise à l’honneur, lignes de chant mémorable … Un foutu régal, que votre serviteur n’en finit pas de se remettre, en gros fan de rock occulte venu du passé qu’il est. L’annonce d’un second album relativement peu de temps après avait bien fait plaisir, on attendait le second round de pied ferme. Of Blood and Wine est sorti le 10 Mai dernier chez Ripple Music, et s’est révélé assez déstabilisant.
Ce qu’on peut dire déjà, c’est que ça commence super bien. « Join the Dead Ones » s’ouvre sur un riff un peu menaçant, bien sabbathien et prenant. On met les choses en place sur une structure classique mais franchement bien fichue, enthousiasmante au possible avec ses petits relents stoner. Et surtout, on retrouve cette voix qui démarque The Necromancers de la concurrence. Les lignes de chant de Tom sont à saluer, aussi bien trouvées que magnifiquement exécutées. Cette alternance entre une voix caressante et grognements bien gras, c’est parfait ! The Necromancers ont manifestement décidé de ralentir un peu la cadence sur ce second album, on reste majoritairement sur des tempi moyens et on s’aventure rarement dans la rapidité. Un peu dommage en ce qui me concerne, mais enfin, la lenteur va si bien aux héritiers directs du blues originel qu’on ne peut pas réellement râler sur ce sujet, si la chose est faite avec talent. Tout ce qu’il faut, c’est un bon dosage …
Ce sur quoi on peut râler en revanche, c’est sur cette seconde piste, « Erzebeth », du nom de la fameuse comtesse qui donna son patronyme à l’un des parrains du metal extrême et qui n’en finit pas d’inspirer les musiciens. On va faire simple. C’est loooong, c’est beaucoup trop looooong … Et c’est vraiment dommage bon Dieu. Tous les riffs sont bons, ils passent très bien, mais la piste se traîne sur plus de douze minutes, répétant ses mêmes structures bien trop souvent pour ne pas devenir lassantes. Tenez, le riff du refrain là, il tue, mais alors au bout de dix minutes, je vous promets qu’il perd toute sa force. Et c’est bien trop bête, parce que c’est un Nom de Dieu de bon riff ! Un peu du gâchis tout ça … On condensait tout ça sur moitié moins de temps et on avait une piste d’anthologie.
Heureusement, après la très mélancolique piste éponyme en forme d’aparté sympathique mais pas transcendant non plus, on se fait un peu réveiller par « Secular Lord » qui remet les riffs sabbathiens et les mélodies importées des 70 sur la table. Nouvelle occasion de faire remarquer l’excellent chant de Tom, qui reste définitivement le gros atout du groupe. On se fait réveiller, mais pas non plus avec un coup de feu. C’est plutôt tranquille comme réveil. C’est frustrant, on a envie de voir la piste décoller, prendre un coup de fouet, mais elle reste dans des langueurs un peu atmosphériques pas désagréables du tout, mais qui ne vaudraient pas un bon passage mordant.
Bon, on a un peu fait le tours. Of Blood and Wine n’est pas un mauvais disque. Loin de là. Mais il manque de force, d’impact. Le groupe a voulu sortir quelque chose de plus lent, de moins enlevé et de plus doom que leur premier album. Et en soi pourquoi pas, très bien même, mais ils ne sont clairement pas aussi bons dans cet exercice que dans celui du blues rock survolté. En fait, Of Blood and Wine aurait été excellent en format EP. Sur un album, on se lasse. Le tout finit par devenir poussif, et je m’ennuie irrémédiablement une fois passés les deux tiers. Manque de variations de tempi, manque d’attaque. Et Dieu sait que ça me fait mal d’adresser des critiques à un groupe que j’aime beaucoup et qui a manifestement du talent pour douze. Du coup voila ce qu’on va faire. Allez écouter le premier album du groupe, vous allez l’adorer. C’est quasiment certain. Ensuite tournez-vous vers celui-ci, et avisez. Mais pas l’inverse. Ce serait trop bête que vous commenciez par une seconde production qui pourrait vous faire renoncer à un groupe de dingue en vous basant sur une seconde sortie plus faible.
PS : Sur la liste des plus gros regrets de votre serviteur, il y a ce concert en Automne dernier à Nantes, où le groupe ouvrait pour The Midnight Ghost Train. Votre serviteur habitait à 500 mètres de la salle, mais a juste eu la flemme de se bouger pour voir deux groupes qu’il adore, comme un bon gros con. Et maintenant, TMGT a splitté. Bravo Dantefever.
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