Night Crowned - Humanity Will Echo Out
Chronique
Night Crowned Humanity Will Echo Out (EP)
Décidemment la Suède retrouve des couleurs depuis quelques temps après une période creuse où ses ténors semblaient marquer sérieusement le pas, pourtant outre des petits jeunes motivés les vieux briscards retrouvent eux-aussi des couleurs, bien décidés à ce que leur pays revienne au premier plan. Formée en 2016 NIGHT CROWNED est une de ses nombreuses formations qui contribuent au retour en force de leur nation sur la scène Metal internationale, il faut dire qu’elle comporte en son sein des membres faisant ou ayant fait partie des plus grands noms locaux. Car entre un bassiste qui a fait ses armes notamment dans NIGHTRAGE, un batteur que l’on peut entendre actuellement dans DARK FUNERAL et EVOCATION, ou encore un guitariste que l’on retrouve sur plusieurs disques de THE CROWN, il faut bien reconnaître ce curriculum vitae a de l’allure, du niveau et surtout un vécu musical important. Du coup il n’est pas étonnant que ce court premier-jet d’à peine un quart d’heure fasse preuve de maîtrise et d’inspiration, tout en renvoyant l’auditeur il y’a deux décennies de cela, vu que le quintet revendique l’influence de DISSECTION, SACRAMENTUM, UNANIMATED ou encore EMPEROR. S’il peut paraître présomptueux de mélanger ces grands noms il faut bien reconnaitre que le Black/Death mélodique pratiqué par celui-ci n’en est finalement pas si éloigné, tout en ayant une certaine identité propre.
En effet au fur et à mesure de l’avancée de l’écoute le combo va proposer des morceaux de plus en plus élaborés, comme pour garder le meilleur pour la fin et ne pas proposer tout trop vite, comme cela est le cas avec « No Room For Hope » qui va mettre en avant un schéma assez simple et répétitif. Démarrant tambour battant par un rythme élevé il va ensuite baisser un peu en intensité afin d’aérer l’ensemble et d’y incorporer un solo tout en mélodie du plus bel effet aux nuances nuageuses et brumeuses, avant que le tout ne reparte pied au plancher. Cette succession de passages rapides et plus lents se voit néanmoins interrompu par l’apparition d’un break aux synthés dominateurs, donnant du coup la sensation d’écouter une bande originale de film, servant de lien à la préparation des guerriers au combat. On imagine ceux-ci préparer leurs armes, faire leurs adieux aux proches avant d’aller sur le champ de bataille, d’ailleurs ce sentiment se ressent avec l’apparitions de nappes brumeuses conjuguées aux blasts ravageurs, et aux parties épiques qui donnent envie de remuer la tête. Relativement accessible sans jamais être trop brutale cette entrée en matière donnent le ton avant une suite (qui débute avec « The Nocturnal Pulse ») qui sera plus grandiloquente et recherchée, sans pour autant tomber dans le ridicule et la facilité, mais principalement conforter ce très bon ressenti initial. Ici les deux extrémités vont être plus représentées car après un démarrage où les leads éthérés sont de sortie (et que l’on retrouvera aussi un peu plus loin) place à des longues séquences de tabassage et de moments au tempo élevé qui se succèdent, et se glissent au milieu d’ambiances symphoniques plus marquées. N’hésitant pas encore une fois à intégrer une cassure douce où l’on entend cette fois-ci quelques notes de piano et des percussions, qui servent de transition avant l’abattage final où le frappeur se lâche totalement au niveau des bpm. Toujours aussi réussi mais également plus construit et plus varié que le titre précédent on s’aperçoit de nouveau de la qualité du travail en commun de ses créateurs d’où ressort le vécu de chacun, et cela sera encore plus vrai avec le superbe « All Life Ends » qui va servir de bouquet final. Plus longue que les précédentes mais là-aussi sans longueur cette ultime plage va offrir un condensé de tout ce qui a été entendu jusque-là, tout en proposant une diversité de jeu à foison pour éviter une linéarité dans laquelle il était facile de tomber. Si le violoncelle en guise d’introduction peut surprendre il ne fait finalement pas tâche tant les émoluments classiques prennent une ampleur que l’on ne soupçonnait pas, et qui se marient à merveille aux explosions de violence, sans que l’un ne prenne le pas sur l’autre. C’est d’ailleurs la qualité à la fois de cette composition comme de l’Ep en général où l’équilibre des forces est parfaitement trouvé et sans faiblesses, et ce dernier moment de bravoure en est la preuve parfaite d’un disque réussi et qui mérite d’être écouté.
Particulièrement bien écrit il montre que ses membres ont su exploiter leur potentiel et leurs différentes expériences musicales pour offrir quelquechose de très prometteur, à défaut d’être révolutionnaire, mais à la durée idéale. S’il bénéficie également d’une certaine personnalité il faut aussi saluer la qualité de la production où chaque instrument est mis au service du collectif, et se retrouve de fait au même niveau que les autres, tout comme la technicité globale qui n’est jamais exubérante. Privilégiant le feeling à la débauche de notes sans âme les scandinaves emmènent l’auditeur dans un voyage à travers les forêts à perte de vue où il sera surpris par la météo changeante, et dont la pochette restitue assez bien l’ambiance voulue par ceux-ci, dont on attendra avec curiosité la suite de leurs aventures sur un album complet, histoire de voir si le passage sur un format supérieur sera tout aussi convaincant.
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2 COMMENTAIRE(S)
citer | Trop aseptisé pour moi (la production synthétique n'aidant pas)... Du blackened Cipher System. |
citer | Je vois pas vraiment de EMPEROR là dedans mais plutôt une vrai touche à l'ancienne tendance UNANIMATED qui fait super plaisir. Format trop court pour se faire un avis définitif mais d'accord avec la chro sur toute la ligne. |
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2 COMMENTAIRE(S)
18/04/2019 13:10
18/04/2019 12:18