Grimgotts - Dragons of the Ages
Chronique
Grimgotts Dragons of the Ages
Cela fait un moment maintenant que je suis la jeune formation britannique Grimgotts. Au détour de deux morceaux sur un groupe Facebook de partage de groupes power metal j’avais découvert leur debut-album intitulé « Lions of the Sea », que j’avais d’ailleurs chroniqué sur ce blog et qui m’avait laissé plus ou moins indifférent. En effet, pour me paraphraser, cette oeuvre était pleine de bonnes intentions mais qui ne se concrétisaient que trop rarement. Je finissais néanmoins sur une note plutôt positive en espérant que le groupe aurait pris plus de confiance en lui pour leurs futures oeuvres et qu’ils reviendraient en meilleure forme. Hier même, le deuxième album de la formation anglaise est sorti, et il se nomme « Dragons of the Ages ». M’étant déjà penché sur leur debut et étant curieux de voir ce que le groupe deviendrait, c’est donc tout naturellement que je me suis penché desssus pour vous en faire une petite analyse.
Dès la première écoute du disque, on constate alors que le groupe n’a pas vraiment changé sa formule: on retrouve un power symphonique assez unique, à mi-chemin entre la high fantasy de Rhapsody of Fire et le monde de la piraterie d’Alestorm, le tout dans une atmosphère rappelant les dernières sorties de Power Quest, autre groupe de power symphonique anglais. Ce mashup donne un résultat plutôt intéressant, dans le sens où il n’y a pas de ligne directrice bien fixe, que ce soit en terme de mélodies ou de champs lexicaux: ayant débuté par narrer les aventures du fameux Harry Potter puis s’étant essayé à la piraterie en haute mer, le groupe alterne cette fois-ci entre le lore du merveilleux marin, des monstres terribles prêts à vous dévorer, des légendes cachées au fond de la mer et des batailles grandioses comme le power symphonique a prit pour habitude de nous conter. Tout ce gloubi-boulga de fantasy trouve racine commune dans l’histoire conceptuelle du groupe (les albums-concept, encore un grand classique du power symphonique) nous contant une guerre avec des dragons, des atlantes et des hommes dans le monde mythique de Vale, que le groupe nous avait introduit dans « Lions of the Sea ».
Musicalement parlant, cette liberté se fait également ressentir dans les différentes compositions, et ce sous différents aspects. De prime abord, on serait tenté de froncer les sourcils à la lecture de ces quelques lignes pour quiconque se serait déjà penché sur le nouvel effort britannique: les morceaux se construisent tous à peu près de la même manière: on aura toujours des riffs, parfois heavy, parfois plus mélodique et plus « power », qui seront introduits par une bande-son purement symphonique (comme dans « Ancient Waters », « War’s Come to Our Shores », « Turning the Tide » et ses trompettes bon marché ou « Here be Dragonlords »). Mais après une écoute plus attentionée, on s’apercevra de quelques nouveautés instrumentales. Dans la lignée de mes espérances sur leur premier album, il semble que le groupe ait prit davantage confiance en lui en nous proposant des morceaux plus longs que la moyenne comme l’opening « War’s Come to Our Shores » ou carrément prog-like comme l’ending « Here be Dragonlords », qui est à mon goût le morceau le plus ambitieux et l’un des plus inventifs que le groupe ait sorti pour l’instant.
Et si la structure ne diffère guère, en revanche les orientations sont clairement définies. Certains morceaux s’inscriront pleinement dans la lignée du power symphonique grandiloquent, comme l’opening avec son chant féminin et son refrain répété très fréquemment, peut être trop à mon goût, « The Last Dragon Warriors », « The Long Road », Turning the Tide » et « The Great Shadow » qui n’hésitent pas à mettre le paquet en terme d’arrangements symphoniques, qui pourraient paraître piteusement cheap pour les uns mais qui révèlent une volonté de fer du groupe de donner leur maximum et d’y aller à fond dans le moindre morceau, une attitude jusqu’au boutiste de musiciens pleinement impliqués dans leur oeuvre qui me plaît beaucoup. D’autres morceaux, en revanche tenteront d’être plus discrets, à l’image de « War at Dawn » ou « The Great Shadow » et de certains passages dans « Here Be Dragonlords » qui miseront plus sur l’efficacité d’une rythmique plus lourde.
Mélodiquement parlant, tout fan du premier disque saura trouver satisfaction dans ce « Dragons of the Ages ». On retrouve même certains points qui, avant, demandaient à être améliorés, et qui sont maintenant pleinement satisfaisants, à l’image du chant d’Andy Barton, musicien de la première heure, qui m’avait quelque peu irrité dans « Lions of the Sea » de part son style pas vraiment fixe, et qui me parle désormais. Concernant les refrains, souvent les passages les plus intéressants dans le power metal quand il s’agit de mélodies, ils ne révolutionnent rien mais apportent tous une touche intéressante au morceau, la consécration pour moi étant sur l’excellent « The Great Shadow » aux mélodies sucrées et chaleureuses et dont le refrain, astucieusement constitué de deux parties s’emboîtant bien les unes dans les autres, révèle tout le potentiel du groupe quand il se donne pleinement les moyens de faire dans le grandiloquent: le chant d’Andy débute dans un premier temps de manière traditionnelle, avec des mélodies efficaces pour nous donner envie d’entendre la suite, avant d’enchaîner sur une montée très lyrique et particulièrement épique qui nous fait dire « c’est ça! Voilà! », aboutissement d’une volonté de l’auditeur d’arriver au point culminant de tous les efforts du groupe après tout un album passé à nous proposer diverses choses (« The Great Shadow » est l’avant-dernier titre).
Finalement, de par sa composition et ses nuances subtiles, cette oeuvre ne s’adresse qu’aux fans ardus de power metal, ceux qui ont attendus avec impatience la sortie du dernier Rhapsody of Fire, qui attendent avec tout autant de ferveur le prochain Fairyland, ces gens-là friands de belles mélodies, de beaux arrangements, de solos qui partent dans tous les sens et d’histoires de dragon et de guerres futuristes avec des dinosaures qui tirent des rayons lasers sur fond de néons synthwave pseudo-rétro (cet artwork de groupe existe réellement et d’ailleurs Grimgotts en a fait la première partie récemment). Cet album, qui s’inscrit dans la suite logique de la discographie du groupe, réussit là où son prédécesseur n’avait que moyennement convaincu: un meilleur chant, des constructions plus abouties et plus travaillées, des nuances plus diverses pour un résultat globalement plaisant.
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