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The Lord Weird Slough Feg - New Organon

Chronique

The Lord Weird Slough Feg New Organon
Il aura fallu cinq années supplémentaires pour que les californiens de Slough Feg nous livrent leur nouvelle galette. Cinq années passées à travailler dans leur quotidien tout à fait banal, dont deux pour préparer ce "New Organon". Entre-temps, le groupe a connu un nouveau changement de label, passant d'un Metal Blade Record en difficultés financières qui ne leur renouvela pas leur contrat car le groupe était trop peu vendeur (il faut dire que le metal très traditionnel de Slough Feg n'a jamais été réellement la tasse de thé des fans suivant de près Metal Blade, à en croire les avis reçus sur les rééditions des vieux albums de Slough Feg et de Cirith Ungol) à leur ancien label Cruz Del Sur Music chez qui ils avaient déjà sorti cinq de leurs albums et qui, à mon goût, leur correspondait bien mieux. L'autre changement mineur intervient dans le nom du groupe, qui se rallonge à nouveau pour reprendre le "The Lord Weird Slough Feg" des débuts, pour une simple question d'esthétique sur la pochette. Cinq années, également, nécessaires à Mike Scalzi pour se préparer mentalement à produire un album "pas comme les autres": c'est pas tous les jours qu'on sort un dixième disque! Mais le groupe reste malgré tout fidèle à lui-même, en ne changeant absolument rien de sa recette de composition et de son processus de création. L'idée était même de produire quelque chose de plus simple, spontané, qui se ressent d'ailleurs dans la durée relativement courte des morceaux et dans la composition pas franchement très poussée. En somme, le groupe reste dans le même état d'esprit que pour "Digital Resistance", en tentant de produire le heavy metal le plus brut et le plus primitif possible que l'on peut aisément assimiler aux touts débuts du groupe.

Malheureusement, une fois de plus, tout ça ne m'aura guère convaincu. Non pas que je sois complètement hermétique à toute trace de changement, mais j'ai l'impression de retrouver quelques idées que j'avais déjà critiquées sur Digital Resistance. Le point le plus important peut-être se trouve dans la composition même des morceaux, assez simpliste et "straight-forward", même si parfois ça aboutit à de belles choses comme "Discourse on Equality" ou "Being and Nothingness". Il semble que, une fois de plus, Mike se soit contenté de composer bien rapidement ses morceaux (même s'il en comptait beaucoup au départ et qu'il a mit un certain temps avant de faire son tri) pour passer plus de temps sur le thème des paroles, qui, plus que jamais, prend son importance au sein du groupe: l'idée n'est plus de raconter un nouveau mythe celtique ou une histoire de singes qui part dans l'espace mais bien de retracer l'histoire de la philosophie, discipline que notre frontman enseigne dans son université californienne. Presque tous les titres renvoient à des oeuvres philosophiques dont le nom de l'album en lui-même, tiré de "Novum Organum" de Francis Bacon, qui revisite la méthode scientifique aristotélicienne pour prouver que la sienne est meilleure. De ce fait, le moindre morceau de l'album fera triturer les neurones de qui paiera suffisament attention aux paroles et rendra l'oeuvre beaucoup plus complexe que la musique en elle-même, ce qui se pose un peu comme paradoxe.

Parce que des oeuvres à la musique très dense et très profonde et qui se creuse pas vraiment la tête dans les paroles, on en a quelques uns (même si généralement l'un va de paire avec l'autre), par contre l'inverse est bien plus rare, et c'est dans cette seconde catégorie que se trouve Slough Feg, et le résultat se fait ressentir avec une durée de trente-sept minutes incluant trois titres n'atteignant pas les trois minutes.

L'oeuvre n'est pas non plus complètement dénuée d'intérêt, on y retrouve malgré tout quelques titres un peu plus consistants tels "New Organon" ou l'excellent "Uncanny". Le groupe sort même de sa zone de confort en proposant des titres comme "Sword of Machiaveli" ou "Coming of Age in the Milky Way", cette dernière finissant cependant par se répéter assez vite. En somme, et pour compléter ce que j'évoquais plus tôt, l'album inclus pas mal de choses assez déplaisantes qu'on retrouvais chez son prédécesseur et qu'on peut d'ailleurs remarquer dès les toutes premières secondes de l'album avec l'intro de ce "Headhunter" qui rappelle quand même pas mal celle de "Hiberno-Latin Invasion" sur l'excellent Atavism, qui pourrait être l'album qui se rapprocherait le plus de "New Organon" en terme de sonorités "raw". Manque d'inspiration, répétition de la même idée très simpliste sur le trop long terme? Peut-être. En tout cas, c'est pas des morceaux comme "Discourse on Equality" ou "Being and Nothingness" qui me feront dire le contraire. Bien que ces titres soient assez plaisant dans l'ensemble, ils sont bien trop courts et montrent une nouvelle fois que le processus de composition va bien vite, peut-être trop vite.

L'autre point noir est beaucoup plus global puisqu'il concerne le chant. Le temps passe et Mike lui-même le dit, il se fait vieux. Dès lors, si composer ne représente pas un vrai problème pour lui, il lui faut des jours pour se préparer mentalement et physiquement avant d'entrer dans le studio et faire un nombre faramineux de prises de chants qui ne le satisferont jamais vraiment, chant bien au-dessus de son registre habituel. Le rendu final ne sera, lui non plus, pas vraiment convaincant avec un chant très faiblard que le mix essaie de cacher derrière le son lourd et presque stoner des guitares et qui finissent par lui donner un rendu assez bancal.

"New Organon" présente donc les mêmes défauts que son prédécesseur à ça près qu'ils ne sont pas aussi énormes. L'album reste assez maigre même si les quelques idées présentées sont plus originales et plus intéressantes, sans pour autant nous renvoyer à un "Atavism" ou à un "Traveller". On se contentera alors comme on pourra de l'excellent "Uncanny", des mélodies fort plaisantes de "The Cinyc" qui rappellent cette vague oldschool moderne de heavy metal à la Night ou Haunt, des passages en twin guitares de "Sword of Machiaveli" de la rythmique de "Discourse on Equality" et de "New Organon" et du ton rock assez sympa de "Headhunter". Pas franchement incroyable, donc.

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3 COMMENTAIRE(S)

Dantefever citer
Dantefever
10/07/2019 18:31
andreas_hansen a écrit : dantefever a écrit : Moi ça passe pas ce groupe. Dieu sait que je suis en adoration devant le vieux heavy, mais alors ce groupe ... C'est bordélique, plat et chiant. Je préfère de loin un Brocas Helm ou un Lord Liege dans le genre

Liege Lord tu veux dire? Ils ont une patte nettement plus power je trouve.

Après, c'est ce que j'évoquais, c'est un groupe qui divise pas mal pour les raisons que tu évoques. Moi j'aime beaucoup, c'est mon côté prog qui veut ça. Je me lasse beaucoup d'un Manilla Road hyper répétitif dans l'idée, là on sait jamais à quoi s'attendre avec eux... D'ailleurs "Ape Uprising" c'est ma chanson préférée, eheh.

Si je peux comprendre le côté bordélique, je suis moins d'accord avec le côté plat: au contraire, avec toutes les signatures rythmiques, les changements d'atmosphère, de gamme, de tempo et tout le fourbi, je trouve ça beaucoup plus complexe qu'un heavy basique sur lequel je puisse prendre mon pied mais que je trouverais, au final, assez limité - même si c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures. Sourire


Oulah oui Liege Lord excuse-moi

Même malgré les originalités de composition que tu évoques, je trouve que ça retombe immanquablement à plat. Je sais pas, c'est toujours en demi-teinte, les idées restent brouillons ... Je ne nie pas que ça ne soit pas assez inspiré sur le papier, mais je trouve que le résultat final est trop bancal. Je préfère largement un Manilla Road qui fait ce qu'il sait faire du mieux qu'il peut, et qui s'aventure un peu dans le prog par moment justement.

Bon après c'est peut-être moi qui passe à côté, mais dans l'ensemble ... Mouais.
Astraldeath citer
Astraldeath
10/07/2019 17:55
dantefever a écrit : Moi ça passe pas ce groupe. Dieu sait que je suis en adoration devant le vieux heavy, mais alors ce groupe ... C'est bordélique, plat et chiant. Je préfère de loin un Brocas Helm ou un Lord Liege dans le genre

Liege Lord tu veux dire? Ils ont une patte nettement plus power je trouve.

Après, c'est ce que j'évoquais, c'est un groupe qui divise pas mal pour les raisons que tu évoques. Moi j'aime beaucoup, c'est mon côté prog qui veut ça. Je me lasse beaucoup d'un Manilla Road hyper répétitif dans l'idée, là on sait jamais à quoi s'attendre avec eux... D'ailleurs "Ape Uprising" c'est ma chanson préférée, eheh.

Si je peux comprendre le côté bordélique, je suis moins d'accord avec le côté plat: au contraire, avec toutes les signatures rythmiques, les changements d'atmosphère, de gamme, de tempo et tout le fourbi, je trouve ça beaucoup plus complexe qu'un heavy basique sur lequel je puisse prendre mon pied mais que je trouverais, au final, assez limité - même si c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures. Sourire
Dantefever citer
Dantefever
10/07/2019 17:21
Moi ça passe pas ce groupe. Dieu sait que je suis en adoration devant le vieux heavy, mais alors ce groupe ... C'est bordélique, plat et chiant. Je préfère de loin un Brocas Helm ou un Lord Liege dans le genre

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The Lord Weird Slough Feg
Heavy metal
2019 - Cruz Del Sur Music
notes
Chroniqueur : 6.5/10
Lecteurs :   -
Webzines : (5)  7.62/10

plus d'infos sur
The Lord Weird Slough Feg
The Lord Weird Slough Feg
Heavy metal - 1990 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Headhunter  (05:06)
02.   Discourse on Equality  (02:54)
03.   The Apology  (03:17)
04.   Being and Nothingness  (02:47)
05.   New Organon  (04:28)
06.   Sword of Machiavelli  (02:18)
07.   Uncanny  (04:41)
08.   Coming of Age in the Milky Way  (03:55)
09.   Exegis/Tragic Hooligan  (03:56)
10.   The Cynic  (03:42)

Durée : 37:04

line up
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The Lord Weird Slough Feg
The Lord Weird Slough Feg
Digital Resistance

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