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The Lord Weird Slough Feg - Digital Resistance

Chronique

The Lord Weird Slough Feg Digital Resistance
Il arrive parfois qu’on me demande pourquoi je suis toujours aussi dithyrambique dans mes éloges et dans les notes que je met à la plupart des albums que je chronique. La réponse est plutôt évidente: parce que j’aime tout simplement les albums dont je parle! Ce à quoi peut s’ajouter une seconde question: pourquoi est-ce que je chronique seulement (ou presque) des albums que j’ai aimés? Pourquoi, de temps en temps, ne pas tacler un groupe, quelle que soit sa renommée et me moquer de lui tout comme il s’est moqué de nous avec une de ses sorties? Deux raisons se posent comme éléments de réponse.

D’abord, d’un point de vue purement personnel. Je ne suis pas très friand du fait de passer du temps à cracher sur le dos d’un groupe et je le fais que s’il m’a suffisament frustré ou qu’il s’est bien payé notre tête. Je pourrais rentabiliser mon temps ailleurs… préparer une chronique plus élogieuse, par exemple. Parce que la musique metal (et quelques-uns de ses dérivés), c’est un genre dont je suis fan, comme vous pouvez vous en douter, et moi… ben j’aime bien dire du bien de ce que j’aime, ça va de soi. Je préfère passer mon temps à montrer pourquoi et comment j’aime ce genre, en portant parfois mon attention sur des groupes de tailles plus réduites pour les mettre également à l’honneur, plutôt que de faire mon rageux derrière mon écran à incendier quelqu’un avec les mots.

La seconde raison est beaucoup plus technique: la plupart du temps, je ne chronique pas de mauvais albums parce que… j’ai rien à en dire, tout simplement. S’il m’a déplu, c’est surtout qu’il ne m’a rien fait ressentir, que je n’ai rien remarqué d’intéressant, de notable, bref qu’il m’a fait perdre mon temps. Dur dur, donc, que d’écrire en long et en large sur du vide.

Mais essayons malgré tout; après tout, de temps en temps, quand l’occasion s’y prête, je veux bien m’adonner à cet exercice. Et ça tombe bien car le dixième album des américains de Slough Feg vient tout juste de sortir, l’occasion pour moi de me repencher sur le dernier album en date – enfin, maintenant, avant dernier – pour une petite piqûre de rappel, pour se préparer au nouveau disque… et surtout pour espérer qu’il ne commette pas les mêmes erreurs que son prédécesseurs.

Malgré l’amour que je porte à ce groupe, trop souvent négligé et méconnu et qui, semblerait-il, est voué à rester dans les bas fonds des affiches de festival et à circuler uniquement dans le milieu des plus curieux, et malgré toute la qualité d’écriture et la diversité d’inspiration dont fait souvent preuve ce groupe, « Digital Resistance » est très probablement le plus faible album de toute la discographie de Slough Feg. Il illustre d’ailleurs plutôt bien ce que je décrivais plutôt, à savoir un album tellement vide qu’il est dur d’écrire un article conséquent à son sujet.

Quatre ans après « The Animal Spirits », Slough Feg remet le couvert une neuvième fois avec « Digital Resistance », l’occasion pour sa tête plus-que-pensante Mike Scalzi de philosopher à nouveau en mettant cette fois-ci les nouvelles technologies à l’honneur. On pourrait alors s’attendre à entendre quelque chose de très moderne, à la production très soignée et bardée d’effets synthétiques mais, paradoxalement, il n’en est rien: le groupe, plus que jamais, campe sur ses positions et nous propose une oeuvre dont les codes s’inspirent nettement plus du rock que du metal, que ce soit avec l’orgue très Deep Purple-esque dans la piste d’ouverture, l’ambiance Americana de « Habea Corpsus » et de « Warrior’s Dusk », les petites inspirations venues d’AC/DC au début de « Magic Hooligan », ou même l’inspiration globale et très nette de Thin Lizzy qui se fait ressentir plus que jamais sur cet album, ou encore « Laser Enforcer », du Slough Feg classique… mais en moins bien.

Et c’est ça, le plus gros défaut de l’album: c’est du Slough Feg mais en moins bien. Chaque morceau se contente de nous exposer une idée et de la remettre en boucle quitte à l’user jusqu’à l’os, à l’image du riff de « Digital Resistance » ou, pire encore, de « The Price is Nice », composé d’une seule mélodie répétée pendant quatre minutes… de quoi faire décrocher l’auditeur une bonne paire de fois. Enfin, ça, c’est seulement s’il est parvenu jusqu’à ce septième titre…

Parce que beaucoup d’éléments font que cet album ne décolle jamais. Ou plutôt, il manque beaucoup de choses qui le font prendre du relief. De la première minute jusqu’à la dernière, malgré certains passages plus convaincants que d’autres, on aura toujours cette impression désagréable de travail bâclé, inachevé. Notre cerveau n’aura de cesse de nous renvoyer vers d’autres morceaux qui font le même travail, mais en mieux. L’atmosphère très Americana de « Habea Corpsus » pourra plaire dans un premier temps, avant de s’apercevoir qu’elle ne change absolument pas, et que d’autres groupes plus fous et psychédéliques comme Ghoultown font pareil en bien mieux. Rien qu’en restant dans la discographie du groupe on peut trouver des travaux plus osés: « Habeas Corpsus » et « Warrior’s Dusk » font vaguement penser à « Warrior’s Dawn » sur le cultissime « Down Among the Deadmen », « Ghastly Appendage » rappelle « Traders and Gunboats », sur le même album, en moins bien, et certains passages de « Laser Enforcer » rappellent ceux que l’on pouvait retrouver sur « Hardworlder », ici aussi en moins bien.

Les constructions musicales sont elles aussi extrêmement simplistes, alors que c’était l’expérimentation et la complexité hors-norme (pour du heavy metal) des vieux morceaux qui avaient participé à la renommée du groupe. Exit les multiples changements de tempos, de signatures, les riffs légions de « Ape Uprising » ou de « Highlander », place maintenant à des morceaux comme « Curriculum Vitae », qui met beaucoup trop de temps à démarrer, « Analogue Avengers » et son ton folk extrêmement cheap, « The Luddite » qui reprend des éléments d’autres morceaux déjà creux dans l’album, et de « The Price is Nice » et de son unique mélodie.

Il arrivera certainement que quelques-uns pourront s’enthousiasmer de cet sortie, Slough Feg étant un groupe qui a toujours divisé la communauté heavy metal traditionnel, mais pour ma part, à chaque écoute du moindre des titres de « Digital Resistance », je ne peux m’empêcher de penser à la version Eco + d’un morceau plus osé et mieux réalisé… autant écouter ces derniers, j’ai envie de dire.

Etant très fan de la plupart des travaux de ce groupe et admirant son parcours et les multiples réflexions philosophiques qu’il a su apporter, je ne peux que être déçu d’un album aussi fade et plat. Plus que décevant, il est frustrant; il aurait pu simplement s’agir d’un groupe de heavy metal tout à fait quelconque, auquel cas j’aurai passé mon chemin, mais venant d’un artiste comme Mike Scalzi qui s’est donné autant de mal à ses débuts pour se prouver à lui-même qu’il était un musicien et compositeur décent, cet album ne peut être que frustrant.

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The Lord Weird Slough Feg
Heavy Metal
2014 - Metal Blade Records
notes
Chroniqueur : 4.5/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
The Lord Weird Slough Feg
The Lord Weird Slough Feg
Heavy metal - 1990 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Analogue Avengers / Bertrand Russell's Sex Den
02.   Digital Resistance
03.   Habeas Corpsus
04.   Magic Hooligan
05.   Ghastly Appendage
06.   Laser Enforcer
07.   The Price Is Nice
08.   Curriculum Vitae
09.   The Luddite
10.   Warrior's Dusk

Durée : 40:42

line up
parution
18 Février 2014

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