chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
162 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Bölzer - Lese Majesty

Chronique

Bölzer Lese Majesty (EP)
Comme beaucoup, j’attendais énormément du premier album de Bölzer. Après une démo rondement menée mais à l’étincelle encore un peu fébrile et deux EPs particulièrement prometteurs révélant l’extrême singularité d’un duo flirtant allègrement avec les limites d’un genre aux critères pour le moins obsolètes mais (presque) essentielles, les attentes placées en Hero étaient on ne peut plus élevées. Aussi, qu’elle ne fût pas ma déception lorsque je pu enfin poser mes oreilles sur ces quelques nouveaux morceaux. Cette baisse d’intensité particulièrement flagrante, cette batterie toujours sur la retenue, comme si quelqu’un retenait HzR dans son jeu, ce chant mélodique aux placements pour le moins hasardeux, tout cela au dépend de ce growl et autres passages hallucinés ayant dès lors disparus... Autant de justifications à l’une de mes plus grosses déceptions de l’année 2016.

Pour autant, Hero a depuis sa sortie toujours tourné régulièrement chez moi. Peut-être parce qu’au fond, j’ai toujours eu envie d’aimer cet album mais aussi parce que de manière plus pragmatique, j’ai fini par me débarrasser petit à petit, à force d’écoutes, de mes propres attentes afin d’embrasser purement et simplement la seule vision de l’artiste, faisant ainsi de ces défauts non pas des qualités mais des facteurs de contingence que j’ai appris à accepter et pour certains même à apprécier.

Si je n’espérais donc pas un retour de Bölzer vers des sonorités proches de ces deux premiers EPs, ce serait néanmoins vous mentir de dire que je n’attendais rien de ce Lese Majesty. Déjà parce qu’après avoir réussi à dompter à force de répétitions ce Hero, j’étais bien décidé à ne pas me laissé décourager par un nouveau EP, aussi généreux soit-il du haut de ses vingt-neuf minutes et quatre titres. Mais aussi et surtout parce que j’aime tout simplement beaucoup Bölzer pour son approche toujours aussi particulière, son univers visuel et sonore n’appartenant qu’à lui, sa forme atypique, celle d’un duo sans bassiste, son discours... Bref, tout un tas de raisons plus ou moins concrètes et subjectives qui m’empêcheront probablement pour toujours de me détourner un tant soit peu de ce groupe. Et donc, ce Lese Majesty ?

Et bien pour la première fois depuis 2013, cette nouvelle offrande n’a vu le jour ni sur Invictus Productions ni sur Iron Bonehead Productions mais sur Lightning & Sons, petite structure créée pour l’occasion par KzR er HzR vraisemblablement en quête d’indépendance. Moins halluciné mais toujours très intense, l’artwork de ce EP reprend de manière très graphique ces fameux éclairs si chers à l’univers de Bölzer, laissant au passage peu de doutes sur la nature des thèmes abordés tout au long de ce Lese Majesty.
Musicalement, pas de surprise, le groupe reprend les choses là où il les avait laissé sur Hero. Enfin, quand je dis pas de surprise, je modère tout de même un peu mes propos car je dois bien vous avouez, à mon grand étonnement, que je suis quand même rapidement tombé sous le charme de ces quatre nouveaux morceaux (allez, trois, si l’on met de côté "Æstivation" qui fait davantage figure d’interlude). Pourtant, la formule reste sensiblement la même, Bölzer explorant à nouveau les terres plus ou moins progressives de son Black/Death majestueux aux sonorités désormais plus célestes qu’aquatiques. Alors à quoi attribuer cet enthousiasme retrouvé ou en tout cas plus immédiat ?
Et bien pour commencer parce que je savais très certainement à quoi m’attendre. L’effet de surprise désormais dissipé, il ne restait plus qu’à se laisser happer par les compositions toujours aussi ambitieuses d’un Bölzer qui, et c’est probablement là l’autre raison de ce succès sur ma petite personne, à tout de même retrouvé cette énergie et cette rage qui faisaient quelque peu défaut à son prédécesseur. En effet, que ce soit sur "A Shepherd In Wolven Skin", "Into The Temple Of Spears" ou "Ave Fluvius! Danú Be Praised!", on sent clairement que le groupe n’est plus dans cette espèce de retenue contemplative. Le jeu de HzR a ainsi retrouvé ses couleurs d’antan avec bon nombre de séquences bien plus soutenues que sur Hero. Certes, certaines d’entre-elles conservent ce pouvoir hypnotique à force de répétition et de modération (semi-blasts) mais on remarque avec plaisir qu’il y a également beaucoup de passages particulièrement explosifs, menés à coups de blasts particulièrement redoutables. Même chose pour le chant d’Okoi Thierry Jones qui se montre beaucoup plus abrasif et rageur qu’il ne l’a jamais été (les premières lignes sur "A Shepherd In Wolven Skin" l’attestent sans mal). Un chant toujours aussi fier et conquérant dans ses invectives les plus agressives mais qui a également gagné en assurance lorsqu’il se fait mélodique et lumineux. Si Hero pâtissait de placements vocaux hasardeux et de lignes mélodiques parfois bancales, ce n’est plus le cas aujourd’hui comme le prouve ces passages tantôt sombres, tantôt plus lumineux à vous filer la chair de poule ("A Shepherd In Wolven Skin" à 2:04 et 4:55, "Into The Temple Of Spears" à 2:55 et 6:24, "Ave Fluvius! Danú Be Praised!" À 5:11). Cette ambivalence est clairement l’un des atouts du duo tout comme ces riffs toujours aussi fulgurants, inspirés et bouillonnants évoquant une espèce de colère divine à coup d’éclairs menaçants lancés à travers les cieux alors que résonne la voix perchée et hallucinée (toujours moins qu’avant) d’un KzR toujours aussi charismatique.

Ouais, décidément Bölzer, tu m’as bien eu à souffler ainsi le froid et le chaud. Car si Hero m’avait fait l’effet d’une véritable douche froide, Lese Majesty me fait à l’inverse l’effet d’un feu ardent que rien ne pourrait éteindre. Tout y est savamment dosé et réajusté, comme un délicieux mélange entre Aura pour cette intensité et cette hargne retrouvée et Hero pour cet aspect mélodique, vaguement progressif et définitivement introspectif. Tout en continuant d’entretenir cette singularité qui est la sienne, Bölzer renoue quelque part avec son histoire pour un résultat final qui dépasse de loin toutes mes attentes. Ouais, Bölzer, tu m’as bien eu et je n’ai maintenant pas d’autre choix que de plier le genou et de courber l’échine devant autant de grandeur et de majestuosité.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

1 COMMENTAIRE(S)

BBB citer
BBB
19/12/2019 11:55
Cette chronique me fait reconsidérer cet EP que j'avais peut-être prématurément relégué aux oubliettes, après juste une seule écoute de 'A Shepherd In Wolven Skin'.
Bon c'est pas gagné d'avance mais peut-être que le disque passera au rattrapage, qui sait.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Bölzer
Death Metal
2019 - Lightning & Sons
notes
Chroniqueur : 4/5
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Bölzer
Bölzer
Death Metal - 2008 - Suisse
  

tracklist
01.   A Shepherd In Wolven Skin  (09:08)
02.   Æstivation  (02:03)
03.   Into The Temple Of Spears  (06:13)
04.   Ave Fluvius! Danú Be Praised!  (12:01)

Durée : 29:25

line up
  • KzR / Chant, Guitare
  • HzR / Batterie

parution
15 Novembre 2019

voir aussi
Bölzer
Bölzer
Aura (EP)

2013 - Iron Bonehead Productions
  
Bölzer
Bölzer
Roman Acupuncture (Démo)

2012 - Autoproduction
  
Bölzer
Bölzer
Soma (EP)

2014 - Invictus Productions
  
Bölzer
Bölzer
Hero

2016 - Iron Bonehead Productions
  

Essayez aussi
Entrapment
Entrapment
The Obscurity Within...

2012 - Soulseller Records
  
Evulse
Evulse
Call Of The Void (Démo)

2018 - Transylvanian Recordings
  
Skinfather
Skinfather
Atheos (Démo)

2012 - Look Alive
  
Revel In Flesh
Revel In Flesh
Manifested Darkness

2013 - F.D.A. Records
  
Exaugurate
Exaugurate
Chasm Of Rapturous Delirium (EP)

2020 - Rotted Life Records
  

Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique