chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
127 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Yellow Eyes - Silence Threads the Evening’s Cloth

Chronique

Yellow Eyes Silence Threads the Evening’s Cloth
Il est tentant de dire ici que Yellow Eyes était au départ à voir comme l’union heureuse de Krallice et Liturgy. C’est d’ailleurs la raison qui m’avait à l’époque poussé à acheter l’édition cassette de cette sortie par Sol y Nieve, étant alors un fan avide des deux formations. Avec ses guitares tourbillonnantes, ses mélodies aiguës perçant les tympans pour toucher directement au cœur, sa batterie vive ou encore sa voix ne cherchant pas tant à rendre intelligibles ses paroles qu’à exprimer une emphase permanente, difficile de ne pas faire le lien avec les autres projets ricains prenant pour base le black metal pour l’emmener vers d’autres sphères.

Seulement, le temps à montrer que Yellow Eyes avait autre chose à proposer qu’un simple mélange, cf. les récentes sorties Immersion Trench Reverie et Rare Field Ceiling chroniquées en ces pages. Passé de projet obscur, confidentiel (bon courage pour trouver Silence Threads the Evening’s Cloth au format physique), à formation suivie de près, tant son parcours a montré une évolution aussi intéressante que prenante au fur et à mesure de ses réalisations, le groupe mené par les frères Skarstad oblige à revenir sur ses débuts avec un autre regard, cherchant les différences plutôt que les ressemblances.

Des différences qui, aujourd’hui, sautent au visage, nous mordent de leur présence. Silence Threads the Evening’s Cloth commence certes par des tremolos élevés – à peine le temps de plonger dans « Guilt Lingers at Sunrise » que « My Candle Is Gone but I Do Not Move » nous saute à la gorge – paraissant issus de Renihilation, il prend pourtant une saveur particulière, que les amateurs d’émoviolence et punk pourront étrangement apprécier. Car Yellow Eyes tire ici ses atouts d’une férocité hypersensible qu’il perdra lors de ses albums suivants : l’émoi y est transmis comme une belle torture, les instruments semblant hurler leurs notes, la voix exulter à crier sa douleur. « Cru » est le maître-mot, les Ricains s’époumonant dans une urgence de chaque instant rappelant les débuts d’un certain Deafheaven dans leur poésie naïve dédiée aux grands espaces.

A ceci près que les interstices que sont les pastorales « Dry Stone at Field's Edge », « Warm Lake Under a Lifeless Sky » ainsi que « Meadow Withdrawn » donnent à voir chez Silence Threads the Evening’s Cloth une version nocturne de tout ceci, la solitude plaisante qu’il y a à parcourir la nuit une nature dépourvue d’humanité, inquiet parmi l’inquiétant, la furie de ses tourments trouvant dans le silence d’une forêt obscure un vide à remplir. Yellow Eyes est en effet ici à son plus exalté et désespéré, les enluminures qu’il utilisera par la suite n’étant encore qu’à l’état d’esquisses salies par la terre. La production n’est d’ailleurs pas pour rien dans ce fort parfum boisé : brouillonne, tapageuse, elle est encore plus délicieuse quand l’écoute se fait en cassette, les craquements et gondolements renforçant cette sensation d’archive sonore d’une bande éructant sa peine à mille lieux de toute civilisation. Jusqu’à trouver une forme de paix dans la débâcle, dans un « Cathedral » dessinant une mystique de l’isolement qu’on aimerait voir durer plus longtemps.

Car c’est le principal défaut – mais aussi une part du charme – de Silence Threads the Evening’s Cloth, qui se termine en points de suspension par une durée bien trop courte. Conquis, on demande à passer plus de temps en sa compagnie, le fait que Yellow Eyes se montrera certes plus personnel, mais moins fiévreux, par la suite accentuant cette frustration. Une œuvre qui, dans son parti-pris raw, sa simplicité rachitique, son attention portée sur la sauvagerie des émotions, effectue finalement un beau salto arrière, prenant les expérimentations frôlant shoegaze et bruitisme de ses pairs pour les faire revenir aux origines d’un style éperdu de nature et de véhémence. Indéniablement black metal.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Yellow Eyes
Black Metal
2012 - Sol y Nieve
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Yellow Eyes
Yellow Eyes
Black Metal - 2010 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Guilt Lingers at Sunrise
02.   My Candle Is Gone but I Do Not Move
03.   Dry Stone at Field's Edge
04.   No More Than a Soaked Plank
05.   Warm Lake Under a Lifeless Sky
06.   Silence Threads the Evening's Cloth
07.   Meadow Withdrawn
08.   Rotted Wheat
09.   Cathedral

Durée : 34 minutes 31 secondes

line up
  • W.S. / Vocaux et Guitare
  • S.S. / Guitare
  • JC / Batterie

parution
27 Janvier 2012

voir aussi
Yellow Eyes
Yellow Eyes
Immersion Trench Reverie

2017 - Gilead Media
  
Yellow Eyes
Yellow Eyes
Sick With Bloom

2015 - Gilead Media
  
Yellow Eyes
Yellow Eyes
Rare Field Ceiling

2019 - Gilead Media
  

Essayez aussi
Tyranni
Tyranni
Baron Af Avoghetens Smärta

2019 - New Era Productions
  
Ravencult
Ravencult
Temples Of Torment

2007 - Dark Essence Records
  
Medieval Demon
Medieval Demon
Black Coven

2022 - Hells Headbangers Records
  
Runespell
Runespell
Order Of Vengeance

2018 - Iron Bonehead Productions
  
Mavorim
Mavorim
Der König Ist Tot (EP)

2018 - Purity Through Fire
  

Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique