Concrete Winds - Primitive Force
Chronique
Concrete Winds Primitive Force
Le split de Vorum l’année dernière, sans aller jusqu’à parler de tragédie, avait quand même laissé un goût amer en bouche. Il faut dire que le groupe n’avait cessé de monter en puissance depuis la sortie de Grim Death Awaits en 2009, livrant avec Current Mouth, ultime témoignage de la formation paru il y a déjà quatre ans, un Death Metal particulièrement intense et sauvage. Malheureusement, il n’y aura jamais eu de suite à ce EP, enfin pas de manière directe puisque le groupe décidait à la surprise générale de mettre fin à ses activités. Libres de retourner à leurs occupations que ce soit au sein de Degial, Obnoxious Youth et même Watain (live), certains membres tels que Jonatan Johansson (chant/guitare) et Mikko Josefsson (batterie) ont néanmoins décidé de perpétuer l’héritage laissé par Vorum et de fonder ainsi Concrete Winds.
Sorti cet été sur Sepulchral Voice Records et torché en à peine plus de vingt-cinq minutes, ce premier album intitulé Primitive Force n’entend pas particulièrement calmer le jeu. Reprenant les choses là où Vorum les avait laissés il y a quatre ans, Primitive Force est ainsi marqué par la même intensité. Une énergie Punk absolument débordante pour un groupe constamment au bord de la rupture. Car s’il y a bien évidemment quelques séquences moins soutenues tout au long de cette petite demi-heure (cette cassure inattendue sur "Infant Gallow" comme si le groupe cherchait à reprendre son souffle après un démarrage en fanfare, la transition centrale de "Primitive Force", "Tyrant Pulse" et son groove particulièrement dansant, "Dissident Mutilator" et son riff pesant constaté à 1:15, les furtifs ralentissements constatés sur le bien nommé "Volcanic Turmoil", le break de "Death Transmission" entamé à 2:04...), l’essentiel de ce premier album est tout de même mené le couteau entre les dents et la rage au ventre avec pour seule motivation, celle de tout détruire sur son passage.
Et clairement, le duo n’est pas là pour amuser la galerie ni même pour enfiler des perles, préférant trancher dans le vif plutôt que perdre son temps à coup d’introductions ou de samples inutiles. Sans grande surprise si l’on considère le pédigrée de ses deux membres fondateurs (Degial et Vorum), le groupe entame chacun de ses morceaux sur les chapeaux de roue à coups de solos chaotiques, de blasts effrénés ou de riffs nerveux ultra speed. Une approche extrêmement frontale et jusqu’au-boutiste qui ne laisse absolument pas le temps à l’auditeur de réfléchir ni même de reprendre ses esprits. Certes, Primitive Force n’est pas un album qui brille par son originalité ou par la diversité de son propos mais la durée peu excessive de ce premier album ainsi que ses intentions belliqueuses rendent l’ensemble terriblement efficace.
Comment rester de marbres à l’écoute de morceaux expédiés pour la plupart en moins de trois minutes et lors desquels le duo va donner à chaque seconde le sentiment de constamment mettre sa vie en jeu ? L’intensité et l’énergie déployées par Concrete Winds vont ainsi donner lieu à des compositions desquelles émane une sorte de folie insidieuse. Un sentiment renforcé par cette production particulièrement abrasive qui va venir nous faire saigner les oreilles sur chaque riff. Alors on pourra peut-être reprocher au groupe de faire usage de la même formule sur chacun de ses neuf morceaux mais on ne pourra par contre pas leur reprocher de mettre du cœur à l’ouvrage. En effet, Primitive Force est un album qui transpire la passion et la dévotion par tous les pores de la peau. Un disque sauvage qui ne sera pas sans laisser des traces.
Pour vous aussi la fin de Vorum avait été synonyme de mauvaise nouvelle ? Eh bien réjouissez-vous car Concrete Winds a bel et bien repris le flambeau grâce à ce premier album aussi éreintant que létal. Joué avec les tripes et l’envie évidente d’en découdre à chaque instant, Primitive Force ne s’embarrasse d’aucune demi-mesure, frappant fort sans jamais relâcher la pression. Le résultat, à défaut de révolutionner quoi que ce soit, n’a aucune peine à convaincre tellement le groupe distribue mandale après mandale. Une correction dans les règles de l’art.
| AxGxB 5 Novembre 2019 - 1206 lectures |
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2 COMMENTAIRE(S)
citer | Pareil que Keyser je trouve qu'il manque un truc pour arriver au niveau de VORUM, mais ça fait néanmoins le boulot comme il faut, et ce sentiment crasseux et brutal passe tout seul ! |
citer | Keyser 05/11/2019 13:14 | note: 7.5/10 | Très cool. Ça vaut pas l'album de Vorum mais ce sentiment d'urgence, cet esprit punk, rendent le tout bien efficace. |
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2 COMMENTAIRE(S)
06/11/2019 11:30
05/11/2019 13:14