Sammath - Across The Rhine Is Only Death
Chronique
Sammath Across The Rhine Is Only Death
Si on dit régulièrement qu’il faut faire preuve de persévérance à ce titre la formation menée par l’inusable Jan Kruitwagen en est un très bon exemple, car fêtant son quart de siècle cette année elle continue d’exister malgré une notoriété toujours inexistante ou presque. Il faut dire que ses nombreuses réalisations sous différents formats n’ont jamais eu le niveau requis pour pouvoir espérer mieux, et ainsi dépasser le cercle restreint des initiés et des proches. En effet depuis toujours sa musique à la fois scolaire et prévisible montre beaucoup trop de faiblesses latentes pour franchir durablement un nouvel échelon, et quitter ainsi cette troisième division du genre où elle est présente depuis sa création. Cependant cette fois-ci sur le papier on peut enfin penser que le trio a mis les bons éléments pour y parvenir, car il a pris son temps pour sortir ces nouvelles compositions vu que jamais il n’avait fait patienter sa confidentielle fan-base aussi longtemps. Cinq années se sont en effet écoulées depuis le pathétique
« Godless Arrogance » qui essayait de reproduire le mythique « Panzer Division Marduk », sans avoir (même de façon infime) le talent des suédois, du coup les bataves avaient à se faire pardonner et besoin de se remettre sur de bons rails. Après cet échec retentissant (il suffit de lire les différents avis français comme étrangers sur cet opus) il y’a sans doute eu une remise en question, ce qui a provoqué du mouvement en interne vu que c’est désormais l’ancien CENTURIAN Wim Van Der Valk qui occupe le siège de batteur à plein temps à la place de Koos Bos, qui a réussi à tenir quinze ans à cette place (on se demande d’ailleurs comment il a fait). Du coup quand on connaît les qualités de technicien du bonhomme (il suffit d’écouter le tentaculaire « Liber Zax Zax » pour s’en rendre compte) on se dit que le jeu proposé va être plus varié que celui de son prédécesseur, et qu’on aura droit à autre chose qu’à du tabassage en continu comme proposé sur le précédent album. Mais cela ne dépend hélas pas que de lui vu que c’est le chanteur-guitariste qui écrit tout ou presque, et l’on va vite s’en rendre compte et se demander du coup ce que le nouveau frappeur est venu faire dans cette galère.
Car malheureusement il va lui aussi montrer ses limites à cause de morceaux toujours minimalistes et ennuyeux au possible, où le leader s’obstine à continuer dans une voie qui ne lui a pourtant jamais réussi depuis le début de sa carrière. Il suffit d’écouter « Savagery » qui ouvre les hostilités (et porte également très bien son nom) pour s’en rendre compte vu que ça tabasse en continu, en alternant les blasts furibards aux parties plus rapides et cela à de nombreuses reprises. Mais comme d’habitude cette brutalité exacerbée se fait au détriment de l’accroche vu que malgré une durée relativement courte ce premier titre est déjà d’un ennui redoutable tout en paraissant durer une plombe, tant le riffing donne la sensation de ne pas changer d’un iota. On a la désagréable impression d’écouter en permanence une boucle provenant d’un mur sonore hermétique, ce qui n’aide pas à accrocher d’autant plus avec cette production cradingue où les parties vocales linéaires au possible (et franchement insupportables) sont mises très en avant, tout comme la batterie qui bouffe tout l’espace disponible, rendant de fait la basse totalement inaudible et inutile. Vu sous cet angle ça ne donne pas envie d’aller beaucoup plus loin … et hélas c’est le cas car à l’instar de TOTALITARIAN on croit écouter toujours la même chose en continu, même si au moins à la différence des italiens le trio essaie quand même de “varier“ (avec des guillemets indispensables) le tempo.
En effet on trouve étonnamment de la lourdeur dans cet océan de martelage intempestif, comme avec « All Lay Dead In The Slit Trenches Of Calcar » qui joue sur le grand-écart rythmique mais sans parvenir à être intéressant, tant cela parfait forcé et surtout peu inspiré. Et quand en plus les gars décident de rallonger leur propos de manière plus flagrante il n’y a plus aucun espoir d’améliorations, car malgré sa tentative d’être légèrement plus varié que les autres compositions « Ferocious Mortar Fire » est totalement soporifique, à l’instar du répétitif « Battletorn » (sauvé du désastre par quelques plans en mid-tempo relativement sympathiques) ou encore du chiantissime « Across The Rhine Is Only Death » qui ne fait que reprendre ce qui a été proposé tout du long. Pourtant quand la machine se décide à lever le pied ce qui est ressenti est plus “intéressant“ (pour rester gentil et poli), comme sur « Totenhügel » dont l’intro lourde et remuante permet de sortir l’auditeur de sa léthargie, avant qu’il n’y replonge quasiment dans la foulée à cause toujours de cette longueur abusive et de ces plages brutales inintéressantes. Et même si on retrouve également ces quelques plans agréables sur « Bitter Fighting Amongst The Dead » il ne faut pas se voiler la face et tenter de sauver quoi que ce soit, vu que là-encore c’est absolument sans intérêt et à vomir.
S’il est rare de tomber sur quelquechose d’aussi aberrant et faiblard, le plus incroyable dans cette affaire c’est qu’après autant d’années à s’acharner comme un damné pour faire vivre son projet le néerlandais ne soit toujours pas foutu aujourd’hui de concevoir une réalisation potable, et qu’à l’heure où tant de groupes ne trouvent pas de labels celui-ci soit toujours signé chez ses compatriotes d’Hammerheart Records. Soutien déraisonné à la scène locale, copinage aveugle, surdité chronique ou distribution d’enveloppes contenant quelques euros ? Toutes les hypothèses sont possibles pour expliquer ce support inconditionnel qui ne fera pas date dans son catalogue mais au contraire plutôt tâche, vu qu’ici il n’y a rien à sauver ni même à garder. Tout juste correct par moments et carrément insipide la plupart du temps le seul bon point (s’il faut en trouver un) c’est ce léger supplément de parties ralenties, qui font oublier à la fois l’unique riff entendu sur la majeure partie du disque et ce chant d’oiseau éraillé insupportable qui fait presque apprécier les passages instrumentaux. A l’heure où la scène Metal est encombrée (voire même saturée) de combos dénués de talents qui lui font plus de mal que de bien, il serait peut-être juste pour son frontman de penser à arrêter ses activités et à se payer une retraite méritée, non pas pour lui mais pour les auditeurs, qui n’auraient plus à subir ce niveau musical affligeant et d’une absolue indigence.
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