chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
199 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Mayhem - Daemon

Chronique

Mayhem Daemon
On pourrait croire comme ça que Mayhem est un groupe qui, tout au long de cette tumultueuse carrière, a toujours su faire l’unanimité, cela en grande partie parce qu’il est de ces formations ayant contribué au développement et à l’essor d’un genre qu’il façonne depuis la fin des années 80. Pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître, cela n’a jamais vraiment été le cas. Car si la majorité s’accorde en effet à dire que De Mysteriis Dom Sathanas est l’une des pierres angulaires du Black Metal et l’un des plus grands albums du genre, beaucoup plus contrastés sont les avis concernant le reste de la discographie des Norvégiens. Et peut-être même encore davantage depuis le départ de Blasphemer il y a onze ans. Il faut dire que Mayhem a toujours su emprunter des chemins de traverses n’étant pas nécessairement du goût de tous. Des choix souvent très intéressants (le tortueux Grand Declaration Of War) mais beaucoup trop marqués pour plaire à tout le monde. Pour autant, toujours aussi nombreux sont ceux qui attendent quasi-religieusement chaque nouvelle offrande de l’entité norvégienne. Ce Daemon ne déroge pas à la règle.

Après dix-neuf ans passées dans le giron du label Season Of Mist, Mayhem a décidé qu’il était temps d’aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs. Le groupe a ainsi trouvé refuge chez Century Media qui en cette période de fin d’exercice 2019 doit se frotter les mains avec un large sourire de satisfaction (petit rappel des faits, le label a sorti cette année les derniers albums de Blood Incantation, Borknagar, Vitriol, Insomnium, Possessed et quelques autres pointures capables de ramener elles aussi une large part de ces bénéfices tant escomptés). D’ailleurs, comme souvent avec la structure allemande, Daemon est proposé dans une version digibook "limitée" particulièrement réussie (le fourreau, l’artwork, les diverses illustrations...) avec en guise de bonus permettant notamment de justifier la légère différence de prix, deux titres inédits bien loin de faire pâle figure face au reste de l’album. Du coup, si vous en êtes encore à hésiter bah n’hésitez plus en fait…

Vous l’aurez donc probablement déjà compris mais Daemon est, au moins en ce qui me concerne, un excellent cru. Tout d’abord, si vous partagiez l’avis de FleshOvSatan concernant la production d’Esoteric Warfare et notamment son manque de puissance, il y a fort à parier que vous retrouviez ici le sourire. L’enregistrement de la batterie et du chant au Necromorbus Studio n’y est probablement pas étranger. Les autres instruments ont quant à eux été enregistrés aux Pays-Bas et en Norvège pour un mastering final signé Thomas Johansson (Centinex, Mors Principium Est, Nuclear Assault, Soilwork, Watain...). Le résultat, à défaut de véritablement surprendre en ces temps où les productions modernes, équilibrées et efficaces pullulent, renoue en tout cas avec une dynamique qui, il est vrai, faisait quelque peu défaut à son prédécesseur alors handicapé par une production molle et sans relief. Entre les guitares très en avant de Teloch et Ghul, la batterie dominatrice et particulièrement volontaire de Hellhammer, la basse agressive et toujours sur le qui-vive de Necrobutcher et le chant vicieux et malfaisant d’Attila, Mayhem ne fait clairement pas son âge, assurant l’exécution de son Black Metal avec une poigne de fer indiscutable.
Cette étreinte, le groupe ne la relâche quasiment jamais, menant ce Daemon à un rythme souvent haletant ("The Dying False King", les premières mesures menées tambour battant d’"Agenda Ignis", "Worthless Abominations Destroyed"...), parfois suffocant ("Aeon Daemonium", "Daemon Spawn"...), généralement sans détour ("Falsified And Hated", "Of Worms And Ruins"...) et surtout d’une manière qui rappelle finalement les grandes heures de De Mysteriis Dom Sathanas. Car une chose est sûre, Mayhem semble en avoir plus ou moins terminé - en tout cas pour le moment - avec ces riffs et autres structures tarabiscotés et pour le moins hermétiques (même si le riffing demeure tout de même plus élaboré et dense que sur leur premier album). Ce nouvel opus se caractérise ainsi par une immédiateté retrouvée qui, clairement, ne laisse pas l’auditeur indifférent. Entre les trémolos typiquement norvégiens et autres riffs glacés redoutables du duo Teloch/Ghul (pour le coup bien inspirés), les assauts soutenus d’un Hellhammer décidément en très grande forme et le chant possédé, halluciné, illuminé et inquiétant d’Attila qui confère sans surprise à l’atmosphère générale un aspect sombre et diabolique ainsi qu’une aura religieuse particulièrement forte, on retrouve un Mayhem plus agressif que jamais pour un résultat sans faille et d’une efficacité absolue.

Si Daemon n’offre en soit aucune véritable surprise, capitalisant ainsi sur une formule somme toute assez classique rendue célèbre par cette pièce-maîtresse qu’est De Mysteriis Dom Sathanas, difficile de jouer l’indifférence face à un disque aussi savamment exécuté. D’une grande homogénéité malgré certains changements de rythmes, ce sixième album est définitivement l’un des meilleurs que le groupe ait sorti à ce jour. Porté par une production puissante et dynamique, ces nouvelles compositions de Mayhem se concentrent essentiellement sur l’attaque en prenant soin néanmoins de développer à chaque fois une atmosphère sombre et malfaisante. Enfin, et surtout parce que je ne sais pas comme l’insérer dans cette chronique, mention spéciale à l’excellent "Falsified And Hated" dont on appréciera le petit clin d’œil porté à Burzum avec ces notes synthétiques qui ne devraient pas manquer de faire écho aux amateurs de Varg Vikernes le musicien (oui parce que l’adepte de self-défense et de survivalisme vivant en Corrèze, on s’en fout un peu à vrai dire). Bref, ce nouveau Mayhem est excellent, et si vous pensez l'inverse c'est malheureusement que vous avez tort.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

10 COMMENTAIRE(S)

Emperor68 citer
Emperor68
30/04/2020 16:30
note: 9/10
Comme pour le Darkthrone, un très bon retour de Mayhem qu'on attendait pas forcément.
Dantefever citer
Dantefever
22/12/2019 16:31
Caïn Marchenoir a écrit : Dantefever a écrit : Quelle ambiance ! Mayhem est impérial. C'est inspiré, bien composé, diabolique .... The Past is Alive !
Je ne dirai pas mieux, donc je cite.
Cela étant dit, je trouve bien que Teloch et Ghul ont bien fat d'arrêter de vouloir singer Blasphemer et sont revenus à quelque chose de plus classique mais bien plus efficace, comme si la tournée De Mytheriis Dom Sathanas leur avait fait du bien dans ce sens.
Et pourtant, je ne partais pas vraiment convaincu quand l'album avait été annoncé et j'en suis très agréablement surpris pour le moment.


Très vrai. Personne ne peut sonner comme Blasphemer, autant qu'ils fassent ce qu'ils aiment/savent faire
Caïn Marchenoir citer
Caïn Marchenoir
22/12/2019 16:06
Dantefever a écrit : Quelle ambiance ! Mayhem est impérial. C'est inspiré, bien composé, diabolique .... The Past is Alive !
Je ne dirai pas mieux, donc je cite.
Cela étant dit, je trouve bien que Teloch et Ghul ont bien fat d'arrêter de vouloir singer Blasphemer et sont revenus à quelque chose de plus classique mais bien plus efficace, comme si la tournée De Mytheriis Dom Sathanas leur avait fait du bien dans ce sens.
Et pourtant, je ne partais pas vraiment convaincu quand l'album avait été annoncé et j'en suis très agréablement surpris pour le moment.
Fabulon citer
Fabulon
22/12/2019 06:15
note: 6/10
Jamais réussi à rentrer dedans malgré un nombre conséquent d'écoutes.

Même si je suis content de voir que Mayhem pratique de nouveau une musique écoutable, je trouve toujours les riffs de Teloch médiocres.

fufupue citer
fufupue
21/12/2019 15:27
note: 6/10
Je rejoins Solarian à 100% sur son ressenti, un pote me l'avais présenté comme un top absolu ... au final bof-bof; mais surtout la désagréable impression que les 2 morceaux qui pour moi ressortent du lot à savoir les titres 5 & 7 (pas de nom!) ne sont respectivement que de simples inspirations d' Urgehal et Hetroertzen. Pour info je doit en être à la 25ème écoutes ... quand ça veut pas ... à part 5 & 7 ...
Oxcidium citer
Oxcidium
20/12/2019 16:18
note: 3.5/10
Pour moi une c'est une déception. Mayhem a pour moi toujours fait des albums qu'on arrive à retenir et qui nous marque. Le meilleur est pour moi Ordo Ad Chao qui est un album avec une musique sombre et déstructuré.
Cette album dans l'absolu est pas forcément mauvais, on retrouve toujours des qualités du groupe. Mais, je le trouve pas marquant du tout, presque oubliable pour moi et pas à la hauteur de mes attentes pour un groupe aussi qualitative que Mayhem.
Personnellement, j'aime ce groupe pour la direction qu'il prenne : faire une musique assez bizarre et anormal. Là je trouve ça trop Black Metal conventionnel et du coup ça fait que je m'accroche pas. La seule déception de 2019 pour moi.
Solarian citer
Solarian
20/12/2019 14:31
Mayhem ça n'a jamais été vraiment ma came, malgré un Wolf's Lair Abyss impérial et toujours référentiel à mes yeux. Le reste bof bof...
Esoteric Warfare ne m'avait pas plus emballé que les autres avec ses relents ortho que je trouvais pour le coup plus opportunistes qu'autre chose.
Et celui là, ben... toujours bof. Il me glisse dessus comme l'eau sur les plumes d'un canard.
Malgré 3 écoutes attentives au compteur, impossible de m'imprégner de quoi que ce soit même si on sent un retour à un truc plus frontal.
Euronymous, Blasphemer ou Teloch aux commandes, au final j'ai jamais vraiment réussi à capter ce groupe de mon point de vue largement overrated, en dépit de son aura de précurseur et de la fascination irrationnelle qu'il continue à exercer.
Troll Traya citer
Troll Traya
20/12/2019 11:20
note: 8/10
Excellente critique qui reflète également mon avis; Il nécessite tout de même plusieurs écoutes pour que l'on puisse saisir son plein potentiel, les premières étant souvent décevantes.
Jean-Clint citer
Jean-Clint
20/12/2019 10:52
note: 8/10
Très belle chronique et je me retrouve dans ton avis. Pas convaincu pourtant au départ je me suis laissé embarquer dedans et il passe franchement très bien le cap des écoutes, sans compter ce retour à une sobriété appréciable après les deux précédents opus qui m'avaient laissé totalement de marbre. Le groupe n'est pas mort et arrive encore à pondre des choses intéressantes, et c'est déjà en soi une super nouvelle !
Dantefever citer
Dantefever
20/12/2019 10:48
Quelle ambiance ! Mayhem est impérial. C'est inspiré, bien composé, diabolique .... The Past is Alive !

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Mayhem
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (15)  7.83/10
Webzines : (10)  8.5/10

plus d'infos sur
Mayhem
Mayhem
Black Metal - 1984 - Norvège
  

vidéos
Falsified And Hated
Falsified And Hated
Mayhem

Extrait de "Daemon"
  

tracklist
01.   The Dying False King  (03:45)
02.   Agenda Ignis  (04:34)
03.   Bad Blood  (04:58)
04.   Malum  (05:05)
05.   Falsified And Hated  (05:48)
06.   Aeon Daemonium  (06:03)
07.   Worthless Abominations Destroyed  (03:48)
08.   Daemon Spawn  (06:02)
09.   Of Worms And Ruins  (03:48)
10.   Invoke The Oath  (05:33)
11.   Everlasting Dying Flame (Bonus Track)  (05:52)
12.   Black Glass Communion (Bonus Track)  (04:25)

Durée : 59:41

line up
parution
25 Octobre 2019

voir aussi
Mayhem
Mayhem
De Mysteriis Dom Sathanas

1994 - Deathlike Silence Productions
  
Mayhem
Mayhem
Esoteric Warfare

2014 - Season Of Mist
  
Mayhem
Mayhem
Grand Declaration Of War

2000 - Season Of Mist
  
Mayhem
Mayhem
Ordo Ad Chao

2007 - Season Of Mist
  
Mayhem
Mayhem
Chimera

2004 - Season Of Mist
  

Essayez aussi
Obsidian Dawn
Obsidian Dawn
Echoes Of A New Dawn (EP)

2019 - Black Gangrene Productions
  
Various Artists
Various Artists
Tliltic Tlapoyauak (Compil.)

2013 - The Ajna Offensive / Crepusculo Negro
  
Nocternity
Nocternity
Onyx (Rééd.)

2014 - Kyrck Productions & Armour
  
The Great Old Ones
The Great Old Ones
EOD: A Tale Of Dark Legacy

2017 - Season Of Mist
  
Bezwering
Bezwering
Aan De Wormen Overgeleverd

2020 - Ván Records
  

Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
Profane Burial
My Plateau
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Carnifex
Hell Chose Me
Lire la chronique
Vesperian Sorrow
Awaken the Greylight
Lire la chronique
Desecresy
Deserted Realms
Lire la chronique
Greybush
A Never Ending Search For J...
Lire la chronique
Korpituli
Pohjola
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Stress Angel
Punished By Nemesis
Lire la chronique
European Tour - Spring 2024
Bell Witch + Thantifaxath
Lire le live report
Kawir
Kydoimos
Lire la chronique
BELL WITCH
Lire l'interview
Subterraen
In the Aftermath of Blight
Lire la chronique
Conifère
L'impôt Du Sang
Lire la chronique
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Mutilated By Zombies
Scenes From The Afterlife
Lire la chronique
Echoplain
In Bones
Lire la chronique
Aristarchos
Martyr of Star and Fire
Lire la chronique
Ritual Death
Ritual Death
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Apparition
Fear The Apparition
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Skeletal Remains
Fragments Of The Ageless
Lire la chronique
Carnifex
The Diseased And The Poisoned
Lire la chronique
Abigor
Taphonomia Aeternitatis
Lire la chronique
David Eugene Edwards
Hyacinth
Lire la chronique
Lemming Project
Extinction
Lire la chronique
Keys To The Astral Gates And Mystic Doors
Keys To The Astral Gates An...
Lire la chronique
Dödsrit
Nocturnal Will
Lire la chronique