Dylath-Leen - Insecure

De la part d'un label comme Thundering, envoyer des promos CD-R c'est un peu se foutre de la gueule du monde. Un petit visuel autre qu'une feuille polycopiée en noir et blanc aurait été également de bon aloi mais apparemment, l'heure est aux restriction budgétaires. Voilà pour le petit coup de gueule et autant vous dire que cette chronique s'engageait mal. Enfin bref, ça n'est pas non plus le laïus qui va avec le CD qui m'a mis plus l'eau à la bouche, centrant toute son argumentation sur la chanteuse, Kathy à la voix gutturale comme si le metal avec des filles était plus vendeur (Ah c'est plus vendeur ? Merde alors).

Alors vous allez trouver que je suis un peu mauvaise langue et je ne vous cacherai pas que je suis un peu énervé. Donc voilà, Dylath-Leen est un groupe de death metal dont l'innovation ne vient sûrement pas du fait que leur beugleur soit une beugleuse, mais tient plutôt de l'intégration de quelques parties de chant clair féminin magnifiquement interprétées par la chanteuse (quelle voix...). Niveau hurlements, Kathy s'en donne à coeur joie, alternant les vocalises hyper gutturales typées death et hyper criardes typées black, et là aussi, c'est parfaitement maîtrisé, digne des plus grands hurleurs metal actuels. Musicalement, c'est du death pas franchement original, lourd et plombant, le groupe privilégiant le plus souvent l'efficacité d'une rythmique bien grasse plutôt que les guitares solos aériennes. Quelques claviers très discrets viennent parfois renforcer l'atmosphère sombre que dégagent l'album. Mais de temps en temps, le groupe nous offre quelques moments de répit comme le titre "My Forever Shade" totalement acoustique ou les passage plus planant de "Criminal Art Extravagances" et "Blood Is Thicker Than Water", mais qui sont malheureusement trop peu nombreux et en marge de la tonalité générale de l'album. Dommage que le groupe n'ait pas eu l'idée d'ouvrir leur musique dans ce sens.

Alors même si on s'ennuie un peu parfois, l'album est plutôt bon pour un premier jet qui date en fait de 2002. On sent que le groupe a de l'énergie et de la rage à revendre, mais les influences sont encore bien présentes. Toutefois, Dylath-Leen démontre avec "Insecure", une personnalité montante et une réelle envie d'aller de l'avant. Encore trop timide sur les expérimentations, espérons que les français auront l'audace de prendre tout le monde à contre-pied et de laisser s'exprimer toutes les richesses que lui offre son excellent line-up. Affaire à suivre.

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