chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
131 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

In The Woods... - Cease The Day

Chronique

In The Woods... Cease The Day
Il est toujours délicat d’aborder la discographie – ou une photo d’elle – d’un groupe au statut culte. In The Woods… est de ceux-là, de ces groupes en constante évolution, passant allégrement d’un black avant-gardiste, ultra léché, spatial à des sonorités bien plus rock, prog’ et atmosphériques. Dans ce foisonnement, rares sont les combos à tirer leur épingle du jeu sur la durée, telle phase marquant davantage un recul, un reflux des idées qu’une véritable progression ambitieuse et, surtout, aboutie.

Cease The Day ne déroge pas à la règle, qui intervient donc après Heart of the Ages, premier effort du groupe, magique et marquant, très ancré dans le black, un Omnio spatial déjà en grande mue, grosses guitares et ambiances prog’ aventureuses, un Strange in Stereo franchement expérimental et un Pure plus nettement… rock. Cease The Day intervient donc dans cette progression, sur le segment à l’imagination débridée du groupe norvégien. Il s’impose comme un pont. Entre hier et aujourd’hui.

Cease The Day brasse de nouveau les influences, les envies, les ambiances. Empty Streets, première grosse pièce de plus de 9 minutes, plonge dans des textures qui alternent le lourd, la grosse guitare profonde et la lumière, l’aérien, notamment dans la voix. Le rythme lent sied parfaitement aux mouvances de l’architecture très prog’ du titre, comme certains des aspects mi-rock, mi-robotiques de la voix. L’atmosphère qui se dégage de ce premier titre est forte et, d’une certaine façon, dans le grain, dans l’esprit, dresse des ponts avec Heart of the Ages. On y retrouve ces ambiances de pluie, ce fond gris et ce phrasé mélancolique. Du black au rock, en un instant, dans une cohérence parfaite. Du mur de pluie au rai de lumière. Substance Vortex et Respect my Solitude emboitent le pas, avec leurs 7 et 6 minutes, sur des bases stylistiques identiques. Le black metal des débuts est là, tapi, surgissant par instants, appuyant les grattes très heavy pour dégager là encore un fond sonore opaque, suintant la nostalgie ou venant simplement créer l’aspérité au milieu d’un pont atmosphérique (le solo heavy ultra aérien sur Substance Vortex, les guitares saccadées et un brin dissonantes coupant la guitare sèche sur Respect… ou leur accélération en pont central).

Nimbé d’un son tout à la fois spatial, profond et lourd, Cease The Day donne à entendre la performance et les idées du combo. Les touches de claviers un brin sympho ressortent de façon naturelle (Strike Up with the Dawn) ; les guitares sonnent profondes, leur attaque est franche, nette et très audible ; la voix tranche bien dans le mix, ni trop mise en avant, ni trop noyée. Respect my Solitude ou Cloud Seeder sont ainsi des exemples frappant de la qualité du son, soyeux au possible, enveloppant mais suffisamment profond et lourd pour convoquer les racines metal du combo norvégien. Plus généralement, ce son dynamique offre à l’auditeur de saisir l’ensemble des informations dont les structures abondent tant la musique d’In The Woods… est dense.

Le pont avec le passé est encore plus nettement flagrant à l’évocation de Still Yearning, le 5ème titre, qui appelle en la cause, des années plus tard, le Yearning The Seeds Of A New Dimension qui ouvrait Heart of the Ages. Accords lourds, heavy et roulements de batterie, son profond et lumineux, atmosphères nocturnes, le passage de témoin s’opère sans à-coup. Mais l’avenir n’est pas non plus oublié, l’enchaînement avec Transcending Yesterdays et ses chœurs de foule ouvrant plus nettement sur le prog’, Pink Floyd et consorts que sur le metal à proprement parler. Pourtant, ce morceau synthétise encore parfaitement, à bien des égards, les ambiances black de Heart of the Ages avec les développements plus récents du groupe, notamment dans la voix agressive et les attaques brutales de guitares.

Finalement, ce cerf au milieu de la ville correspond bien à l’image du combo. Comme une incongruité, une étrangeté au sein de la scène metal. Cease The Day réussit le tour de force de réunir le glorieux passé du groupe et son ambitieux avenir. Cease The Day, comme annoncé, est plus qu’un disque. C’est bien un pont.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
In The Woods...
Black Metal Progressif
2018 - Debemur Morti Productions
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (2)  8/10
Webzines : (6)  7.2/10

plus d'infos sur
In The Woods...
In The Woods...
Metal Progressif - 1991 - Norvège
  

tracklist
01.   Empty Streets  (09:18)
02.   Substance Vortex  (07:16)
03.   Respect My Solitude  (06:25)
04.   Cloud Seeder  (06:43)
05.   Still Yearning  (08:48)
06.   Strike Up With The Dawn (06:18))
07.   Transcending Yesterdays  (06:55)
08.   Cease The Day  (01:49)

Durée : 53:32

line up
parution
23 Novembre 2018

voir aussi
In The Woods...
In The Woods...
Diversum

2022 - Soulseller Records
  

Essayez aussi
Enslaved
Enslaved
RIITIIR

2012 - Nuclear Blast Records
  
Enslaved
Enslaved
E

2017 - Nuclear Blast Records
  
Kathaarsys
Kathaarsys
Portrait Of Wind And Sorrow

2005 - Autoproduction
  
Dysylumn
Dysylumn
Chaos Primordial (EP)

2016 - Egregor Records
  
Ars Moriendi
Ars Moriendi
La singulière noirceur d'un astre

2014 - Archaic Sound
  

Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique