Borknagar - True North Chronique
Borknagar True North
WhatsApp est un outil formidable. Quand Mitch m'envoie "Ce serait pas mal de chroniquer le BORKNAGAR pour le Bilan de fin d'année", et que malencontreusement je lis son message, ces 2 petits "V" bleus lui indique que sa proposition, ô combien pertinente et nécessaire dans ce contexte de bilan annuel, a été consultée par cet ermite de la chronique que je suis devenu. Dès lors, difficile, que dis-je, impossible de ne pas céder aux sirènes de la responsabilité, et de reprendre son clavier pour baver quelques lignes sur "True North", récente offrande du combo Norvégien.
3 années seulement séparent "True North" de l'excellent "Winter Thrice", qui asseyait un BORKNAGAR en pleine forme depuis la trilogie entamée avec "Urd". Ce break de 3 ans a été marqué par le départ de Vintersorg, qui portait à très haut niveau le groupe au travers de ses performances vocales depuis plusieurs albums; le chant Black est donc repris par Vortex, qui assure aussi les lignes de chant claires, secondé, et cela est un point important, par le claviériste Lazare sur quelques passages - mais nous y reviendrons. Excepté ce changement majeur mais pas handicapant de line up, la recette BORKNAGAR ne marque pas d'évolution majeure, et cela est une bonne chose: sur des fondamentaux de Prog et de Black Metal, les Norvégiens alignent 9 titres forts et riches en émotions, essentiellement portées par la pluralité des chants utilisés au fil des couplets et refrains. Issu des jeunes années de BORKNAGAR, bâties sur des blasts beats frénétiques s'associant avec volupté à des respirations extrêmement mélodiques, on retiendra évidemment "Thunderous", dont le démarrage en trombe disparait vite après avoir tracé une route, que dis-je, un boulevard à sieur Vortex pour déployer de magnifiques lignes vocales, appuyées par les idées lumineuses en matière de mélodie à la guitare d'Øystein G. Brun; dans la même catégorie se classeront "Mount Rapture", "Into the White" et "Tidal". Autrement dit, le BORKNAGAR le plus Black-isant se situe là. On est déjà, à ce moment là, sur du très, très haut niveau qualitatif.
Mais ce qui fait de "True North" une nouvelle pépite musicale, ce sont ces titres où la coloration Black disparait pratiquement totalement, au profit des magnifiques, formidables, sublimes lignes vocales (en chant clair, vous l'aurez compris) de Vortex d'une part, et de Lazare sur "Voices". Je ne sais pas quel effet vous fera la première minute d"Up North", mais personnellement l'envolée vocal de Vortex, aux frontières du rock, me fait frissonner de plaisir à chaque écoute. Même niveau de jouissance et d'émotion pour "Lights", dont les paroles de fin "My Heroes / They all died so long ago / My Heroes / all Died so Long Ago" m'a transporté de bonheur musicale plusieurs fois. Un peu plus convenu dans son émotion, je retiens tout de même "Wild Father' Hearts", dédié à la mémoire du père d'Øystein G. Brun - mais qui de part son statut de ballade devient prévisible dans la mélancolie qu'elle souhaite évoquer chez son auditeur. Je ne peux pas finir cette énumération sans évoquer "Voices, qui cloture l'album, et pourrait aisément jouer dans la catégorie des plus belles chansons de BORKNAGAR, voire de l'année 2019 sans hésiter. Chanté intégralement par Lazare le claviériste, qui déclare avoir eu l'inspiration de ce titre, paroles et mélodies, d'un bloc lui "tombant" dessus d'une façon presque surnaturelle, comme si la chanson n'attendait que d'accoucher de son esprit avec une envie de vivre surpuissante. Ce titre est sublime de bout en bout, mais aussi le moins "METAL" de l'album - n'en attendez pas une complexité folle non plus, le déroulé est extrêmement simple et presque répétitif, mais pour autant rien n'est superflu dans ces 5 minutes de pure jouissance auditive...
Au moment de cloturer cette chronique et de retourner hiberner jusqu'au prochain WhatsApp malencontreusement lu trop vite, je me réjouis que Mitch m'ai sorti de ma léthargie pour quelques écoutes supplémentaires de "True North", qui méritait de figurer dans nos colonnes et que j'y couche mon amour et enthousiasme de ce groupe et album. Il va être difficile de surpasser cet album, qui à mon sens surpasse pratiquement tout ce qu'ils ont su faire sur les 3 derniers opus - mais "impossible n'est pas Norvégien", comme on dit par chez moi... | Chri$ 16 Décembre 2019 - 3438 lectures | | DONNEZ VOTRE AVIS Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer. 7 COMMENTAIRE(S) citer | Sans raison particulière je m’étais arrêté au 1er album, l’éponyme (1996), je suis donc mal placé pour faire un avis comparatif sur la discographie, mais putain il est mortel ce petit dernier.
Epique, guerrier, mélancolique et teinté de BM,
Le seul bémol que je ferais à l’album c’est que lorsque qu’on connaît les groupes respectifs des musiciens on y retrouve aisément leur patte. Le titre « Up North » peut très bien se retrouver sur Arcturus par exemple. Quelques touches tres dimu-burgurien par moment aussi, mais la perfection n’étant pas de ce monde on oublie vite ce point pour se laisser emporter par la qualité de True North. | citer | Urd m'avait réconcilié avec le groupe après les errances prog assez bof de Epic et Univesral. Winter Thrice était moins marquant mais toujours largement à la hauteur.
Avec ce True North, je pense enfin tenir le véritable chef d'oeuvre de Borknagar alors que je croyais mon chouchou Quintessence indétrônable. Ces gars là en ont encore sous la pédale, parce que bordel quelle mandale j'ai mangé !
J'avoue ne jamais avoir été vraiment client du timbre de Vintersorg, bien que Urd reste un excellent cru. Le fait de savoir Vortex enfin revenu totalement aux commandes a donc suffit à me filer la patate.
Et puis surtout, on a ici clairement affaire à une pure machine à hits. Des titres de malades ! Bon sang ces mélodies, cette ambiance, cette énergie mes aïeux !
Et encore une fois, ben Vortex quoi... Son chant clair séraphique surpasse de la tête et des épaules celui de son prédécesseur en terme d'émotion, et ses parties black sont également bien plus puissantes, plus profondes, plus carnassières...
Vortex était définitivement le seul à pouvoir rentrer dans les chaussons du grand Rygg, et reste de mon point de vue la voix qui a toujours correspondu le mieux à l'âme de Borknagar. Sans parler des performances d'un Nedland de plus en plus impliqué (et inspiré) dans l'écriture et toujours aussi parfait dans son rôle de bras armé de l'excellence.
Un régal ! | citer | C'est pas ce que j'écoute le plus comme style (la branlette technique prog me laisse de marbre en général, trop de démo alambiquée et peu d'émotion directe). Mais la vache ici le titre Up North, quelle claque !!!
++ l'utilisation de l'orgue.
Edit après deux écoutes: quelques pistes un poil en dessous tout de même des magiques Up North, Voices ou Lights. | citer | Je l'écoute là, il est dingue. Le petit orgue Hammond qui se pointe parfois est superbe. | citer | Il est juste magique | citer | Pas décu pour ma part, Vortex s'est ENORMEMENT amélioré au scream (que je préfère à celui de Vintersorg)
Excellent album | citer | Mitch 16/12/2019 14:56 | note: 8.5/10 | Lignes vocales justes parfaites ("Voices" à la limite du cappella) et des compositions envoûtantes malgré quelques inégalités je trouve (un peu avare parfois).
Album de l'année (bisous pour la dédicace). | AJOUTER UN COMMENTAIRE | Black Metal / Prog Mélodique 2019 - Century Media Records notesChroniqueur : | 9/10 | Lecteurs : | (8) 8.94/10 | Webzines : | (12) 8.78/10 |
plus d'infos sur | Borknagar Black Metal / Prog Mélodique - 1994 - Norvège | | |
tracklist01. | Thunderous (08:34) | 02. | Up North (06:29) | 03. | The Fire That Burns (06:38) | 04. | Lights (05:04) | 05. | Wild Father's Heart (05:42) | 06. | Mount Rapture (06:08) | 07. | Into The White (05:57) | 08. | Tidal (09:32) | 09. | Voices (05:07) | Durée : 72:12 |
parution27 Septembre 2019 |
7 COMMENTAIRE(S)
13/07/2020 07:35
Epique, guerrier, mélancolique et teinté de BM,
Le seul bémol que je ferais à l’album c’est que lorsque qu’on connaît les groupes respectifs des musiciens on y retrouve aisément leur patte. Le titre « Up North » peut très bien se retrouver sur Arcturus par exemple. Quelques touches tres dimu-burgurien par moment aussi, mais la perfection n’étant pas de ce monde on oublie vite ce point pour se laisser emporter par la qualité de True North.
17/12/2019 21:37
Avec ce True North, je pense enfin tenir le véritable chef d'oeuvre de Borknagar alors que je croyais mon chouchou Quintessence indétrônable. Ces gars là en ont encore sous la pédale, parce que bordel quelle mandale j'ai mangé !
J'avoue ne jamais avoir été vraiment client du timbre de Vintersorg, bien que Urd reste un excellent cru. Le fait de savoir Vortex enfin revenu totalement aux commandes a donc suffit à me filer la patate.
Et puis surtout, on a ici clairement affaire à une pure machine à hits. Des titres de malades ! Bon sang ces mélodies, cette ambiance, cette énergie mes aïeux !
Et encore une fois, ben Vortex quoi... Son chant clair séraphique surpasse de la tête et des épaules celui de son prédécesseur en terme d'émotion, et ses parties black sont également bien plus puissantes, plus profondes, plus carnassières...
Vortex était définitivement le seul à pouvoir rentrer dans les chaussons du grand Rygg, et reste de mon point de vue la voix qui a toujours correspondu le mieux à l'âme de Borknagar. Sans parler des performances d'un Nedland de plus en plus impliqué (et inspiré) dans l'écriture et toujours aussi parfait dans son rôle de bras armé de l'excellence.
Un régal !
17/12/2019 21:24
++ l'utilisation de l'orgue.
Edit après deux écoutes: quelques pistes un poil en dessous tout de même des magiques Up North, Voices ou Lights.
17/12/2019 19:41
17/12/2019 17:37
17/12/2019 08:40
Excellent album
16/12/2019 14:56
Album de l'année (bisous pour la dédicace).