Valosta Varjoon - Oberpfälzer Wald
Chronique
Valosta Varjoon Oberpfälzer Wald
A cause de son histoire récente il est souvent difficile quand on est allemand d’assumer son patriotisme et régionalisme, au risque d’être taxé de xénophobe ou de national-socialiste. Pourtant loin de ses préoccupations le duo bavarois depuis ses débuts en 2016 clame haut et fort son amour pour sa région natale, tout en étant empreint d’une certaine nostalgie musicale mais pas que ! Car bien que n’ayant aucune accointance connue avec le milieu Nsbm VALOSTA VARJOON joue néanmoins sur l’ambiguïté du fait d’une musique où le côté militariste ressort à plusieurs reprises, complétée par un chant dans sa langue natale, et par des ambiances Pagan qui semblent rendre gloire à l’Allemagne et à sa beauté. Cependant résumer le style du binôme à une simple idéologie identitaire serait une erreur, car celui-ci pratique selon ses propres termes du Patriotic Bavarian Black Metal qui recèle bien plus de subtilités qu’il n’y parait de prime abord, malgré un dépouillement poussé à l’extrême et une technique globale plus que primitive.
En effet durant plus de cinquante minutes on va avoir régulièrement l’impression que les deux acolytes nous sortent les mêmes plans en boucle, portés par des riffs presque toujours identiques et par une batterie restant calée sur un tempo plutôt lent et qui ne s’excite qu’en de rares occasions. Néanmoins il faut faire abstraction à cela tant sous ses aspects rudimentaire cet album réussit pourtant à nous emporter, donnant envie de mettre des chaussures de randonnée et de partir marcher pendant des heures à travers les forêts germaniques, afin d’apprécier le calme des lieux. Il faut dire qu’avec des compositions qui prennent leur temps (parfois trop) pour se dévoiler on profite d’une allure tranquille, permettant ainsi de saisir l’instant gracieusement mis en valeur. Si le démarrage porté par « Die Turmwackler » ne va pas représenter le reste de l’opus, il est paradoxalement le morceau le plus énergique et radical de celui-ci, vu que le ton est donné dès son introduction où retentit une fanfare de défilé militaire. Par la suite un tabassage va retentir mais tout en retenue et sans y aller franco, car on a le sentiment que les gars privilégient un bon vieux mid-tempo des familles légèrement épique, qui donne envie de taper du pied pour certains, ou de tendre le bras pour d’autres. Après ce début réussi le triptyque « Kniepenterror »/« Oberpfälzer Wald »/ « Glorreich… » va donner néanmoins la désagréable sensation d’être une seule et unique composition, tant ça va rester calé sur une rythmique semblable qui ne varie que fort peu, amenant de fait une certaine monotonie à une construction générale déjà relativement identique.
Pourtant la seconde partie de ce long-format bien que restant relativement sur le même schéma va offrir quelques passages différents et forts intéressants, tout d’abord via « Der Schwarze Tod » où des relents Punk et crades font leur apparition de façon brève mais sympathique. Sur « Dein Ableben » outre une voix parlée dans la langue de Goethe on y trouve aussi un solo joué à l’arrache sur des parties entraînantes et rapides où enfin l’auditeur ressort d’une certaine léthargie qui devenait trop insistante. Ce sentiment de renouveau se confirme avec d’abord « Drunk ’N’ Roll » remuant et entraînant, puis via « Der Geliebte Tote » où des arpèges acoustiques d’une grande douceur retentissent au milieu de notes plus froides, comme pour montrer que cette conclusion signifie également la fin de la balade et d’une certaine vision du monde, avant de revenir à la réalité actuelle.
Certes l’ensemble n’est pas d’une violence folle et on aurait aimé que les mecs se lâchent un peu plus, mais néanmoins c’est assez accrocheur pour tenir suffisamment en haleine malgré des longueurs évitables un peu préjudiciables. Il est certain que la galette y aurait gagné en force en se faisant plus directe, au lieu de parfois se perdre dans une redondance ennuyeuse, tant on sent que ses auteurs sont capables de mieux. Si ça fait le boulot avec sérieux et application en s’écoutant avec attention, et que le tout possède une vraie personnalité (ce qui se fait rare aujourd’hui et est du coup fort appréciable), hélas on n’y reviendra que rarement tant ça manque de folie pour marquer durablement les esprits et captiver sur la longueur. Aux deux acolytes désormais de tenir compte de ces erreurs de jeunesse car même si le rendu est un peu juste on sent que le potentiel est là, il mérite simplement d’être mieux exploité et avec de l’expérience supplémentaire on peut légitimement penser que ceux-ci se bonifieront avec le temps, et montreront ainsi vraiment de quoi ils sont capables.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Sosthène
Par Lestat
Par Jean-Clint
Par Funky Globe
Par Sosthène
Par Sosthène
Par Lestat
Par AxGxB
Par Lestat
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par MédisanteMéd...
Par coreandcoupdate
Par Jean-Clint
Par Jean-Clint
Par coreandcoupdate
Par Sosthène
Par Ash