chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
155 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Harm's Way - Posthuman

Chronique

Harm's Way Posthuman
Harm’s Way a perdu toute humanité. Ca y est, la mue est opérée et la machine est lancée. Au sein de cette matrice, c’est à se demander si vous êtes face à un Neo déshumanisé ou à un Agent Smith en rédemption. Sûrement à mi-chemin entre ces deux-là. En tout cas, le postulat est clair, notre race est perdue, pas tout à fait morte mais bientôt enterrée et il faut passer à autre chose. Ce processus se devait d’être accompagné d’une playlist de choix, et le quintet, du haut de son Chicago natal, s’est porté volontaire avec tout le zèle qu’on lui connaît.

A la vue de la pochette, on sent bien qu’on n’est pas partis sur une « happy end ». Tête charcutée, trou dans la gorge, cheveux ébouriffés et restes de chair pourrissante. Aucune beauté ne se trouve de ce côté-là, notre attention est a contrario attirée vers les cristaux, scintillants et sublimes. La froideur, donc. Dès les premières notes de « Human Carrying Capacity », le lien s’installe. Le riff, semblable à une alarme, annonce la fin de notre ère et très rapidement, le reste déroule. Batterie martiale, refrain pachydermique, voix monocorde et rageuse, aucune chaleur ne se dégage, jusqu’au break carrément indus (idée que l’on retrouvera sur « The Gift », « Tempation »…) Le pont a des allures de Terminator et le morceau se termine au beau milieu d’un refrain comme si, de toute façon, vous n’alliez pas survivre jusqu’à la fin du film. Vous n’êtes qu’un figurant, bon à prendre les coups précis, méthodiques et lourds d’un robot dont l’IA a bien compris que l’espèce humaine n’était pas un mammifère mais un virus. Un virus dont il faut se débarrasser, jusque dans ses propres limbes (« Become a Machine », « Dissect Me »). Pour ce faire, le seul élément encore fait de chair, d’os et de sentiments est le chant. Le génie d’Harms Way, ça n’est pas seulement d’avoir apporté un thème et d’avoir su mixer ses instruments. C’est aussi d’être allé jusque dans la métrique la plus décharnée, travaillée au poil. Pas un vers ne dépasse les dix syllabes (la moyenne étant plutôt 6 ou 8), quasi tous sont coupés au milieu et les rimes sont systématiquement croisées. Chirurgical, lancinant, binaire.

Au-delà de ce jusqu’au-boutisme dans la démarche, Harm’s Way est capable d’alterner entre l’éradication de masse à l’aide d’obus (« Dead Space », « Call My Name »), les battues à l’arme de guerre semi-automatique (« Become a Machine », « Unreality ») et les accalmies, le temps de recharger ou de débusquer le dernier rejeton (« Temptation », début de « The Gift »). Ce génocide dont vous êtes le héros n’en est que plus digeste, aéré et agréable à l’écoute. Il peut même s’envisager plusieurs fois dans la même journée, lors d’une séance de sport où vous avez prévu de déchirer pas mal de fibre musculaire ou entre amis, en fond (il vous reste à bien choisir vos amis par contre).

Deux ans après cet opus, je dois reconnaître que je commence à avoir faim. Faim de désolation et de post-apocalypse musical. J’ai eu un en-cas sur scène cet été, mais ça ne suffit pas à rassasier mon appétit. Il incombe à « Harm’s Whey » la lourde tâche de ne pas filer la métaphore de Matrix jusqu’à « Reloaded » et encore moins « Revolutions » pour ne pas passer du gros plat de résistance bien lourdingue qu’est Posthuman à une petite salade de fast-food dégueulasse.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Harm's Way
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs : (1)  7/10
Webzines : (3)  6.21/10

plus d'infos sur
Harm's Way
Harm's Way
Hardcore - 2006 - Etats-Unis
  

vidéos
Become a Machine
Become a Machine
Harm's Way

Extrait de "Posthuman"
  

tracklist
01.   Human Carrying Capacity  (03:18)
02.   Last Man  (01:59)
03.   Sink  (03:12)
04.   Temptation  (03:54)
05.   Become a Machine  (03:12)
06.   Call My Name  (04:23)
07.   Unreality  (02:26)
08.   Dissect Me  (04:19)
09.   The Gift  (02:28)
10.   Dead Space  (04:46)

Durée : 34:02

line up
parution
9 Février 2018

Essayez aussi
Pressure Cracks
Pressure Cracks
This is Called Survvival (EP)

2020 - War Against Records
  
Bloodlet
Bloodlet
Entheogen

1996 - Victory Records
  
Catharsis
Catharsis
Passion

1999 - CrimethInc.
  
dEFDUMp
dEFDUMp
David versus Corporate Society

2000 - Autoproduction
  
Inclination
Inclination
Unaltered Perspective

2022 - Pure Noise Records
  

Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique