chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
115 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Mourir - Animal Bouffe Animal

Chronique

Mourir Animal Bouffe Animal
« Black Metal à casquette ». On connaît tous cette expression, aussi moqueuse qu’informative, née après l’arrivée de groupes semblant, par leur musique, autant devoir au black metal qu’aux scènes peu ou prou attachées au hardcore à préfixe – noise, post, math et compagnie. Une affaire d’attributs, de vrai, de faux, d’évolution plus ou moins aimée, synthétisée par une image que j’ai toujours trouvé un peu ridicule.

Arrive alors Mourir qui, lui, semble bien vouloir mettre fin à cet idiome à grands coups de schlass. Car, avec tel label, telle esthétique, tel line-up (Plebeian Grandstand se rendant ici coupable du crime avec son bassiste Olivier, initiateur du projet), telle pochette aussi, à la crudité et la géométrie assez typiques, Animal Bouffe Animal paraît d’avance tant s’inscrire dans cette « mouvance » qu’il donne envie d’écrire une chronique un brin ennuyée dès la première lancée, traçant des lignes entre Rorcal et Celeste, ajoutant quelques expressions sur l’urgence, l’urbain, la nuit. Définissable d’entrée de jeu et donc, peu intéressant.

Sauf que les allures que se donne ce premier longue-durée ne sont là que pour lui permettre d’entrer sans se faire remarquer, avec l’objectif secret de mettre tout le monde mal une fois à l’intérieur. Il est temps de lancer le nom qui finit par venir en tête, une fois qu’on tourne et retourne vers Mourir sans trop savoir pourquoi, le cerveau émaillé de plusieurs doutes : Leviathan, que les Français ingèrent et transforment de leurs pattes de jeunes emportés par leur fièvre pour le black metal. Voilà la sale bête qui se cache derrière l’hermétisme d’une production on-ne-peut-plus compacte, liquide et froide (Amaury Sauvé fait ici pleurer les pierres) et qui habille de sa mauvaise humeur les trente-trois minutes de Animal Bouffe Animal. Dès « Sentir le Vide », on ressent cette déprime particulière, écorchée et inhumaine dans le même temps. Des airs de cathédrales de douleurs, dantesques et centenaires, que l’amoncellement de notes donne à voir comme étouffantes, cerclées d’un vent qui fait tout pour les briser. Certainement, on a vu dans d’autres albums du genre des images bien moins purement black metal et hallucinées que celles que procure cet album, marqué par des influences bien digérées.

Car la bande n’en finit pas, que ce soit lors de « Foutu pour Foutu », « Parole de Hyène » ou son brillant final ne lésinant pas sur les moyens de nous assujettir à coups de passages majestueux de violence, de s’échapper, de ne pas exactement ressembler à une autre. Leviathan est ici une porte d’entrée, une manière de mettre en mots le mystère que d’autres pourront décrire différemment – notamment dans cette façon très française qu’a Mourir de jouer son black metal, un peu punk, un peu intello, le couteau toujours caché dans le dos, une généalogie qui lie Sordide, Aosoth et Deathspell Omega. Derrière ses airs normés, Animal Bouffe Animal est donc un album des plus étranges, agrippant directement au col tout en riant de nous quand on essaye de réfléchir aux tours qu'il nous joue. Pas de doute, il est bien le chasseur et nous la proie dans le terrain de jeu qu’il délimite lui-même, bien que j’aimerais le voir s’essayer à plus de superficie, notamment lors de ces quelques passages brumeux et ternes trop courts pour me happer (« La Gueule ouverte »). Une traque qui en appelle d’autres en somme, où la personnalité dont les Français sont déjà dotés s’affichera encore plus nettement. Il n’y a plus qu’à espérer que Mourir souhaitera vivre assez longtemps pour continuer à étonner comme il le fait !

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

4 COMMENTAIRE(S)

gulo gulo citer
gulo gulo
18/02/2020 19:32
lkea a écrit : gulo gulo a écrit : D'accord sur à peu près tout.

"à peu près" ? Mr Green


Pas dans le sens pinailleur, mais dans le sens approximatif.
lkea citer
lkea
18/02/2020 17:52
note: 7.5/10
gulo gulo a écrit : D'accord sur à peu près tout.

"à peu près" ? Mr Green
FullSail citer
FullSail
18/02/2020 17:42
note: 7/10
Je lui ai donné sa chance pour toutes les raisons que tu cites au début, bien évidemment, et je suis resté pour ce charme un peu atypique et ce froid glacial qui souffle de tous les côtés. Mention spéciale aux "clips" qui accompagnent à merveille chaque titre.
gulo gulo citer
gulo gulo
18/02/2020 16:53
D'accord sur à peu près tout.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Mourir
Black Metal
2020 - Throatruiner Records
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs : (1)  7/10
Webzines :   -

plus d'infos sur
Mourir
Mourir
Black Metal - 2019 - France
  

vidéos
Sentir le Vide
Sentir le Vide
Mourir

Extrait de "Animal Bouffe Animal"
  
Ton univers mental m'épuise
Ton univers mental m'épuise
Mourir

Extrait de "Animal Bouffe Animal"
  
Foutu pour Foutu
Foutu pour Foutu
Mourir

Extrait de "Animal Bouffe Animal"
  
La Gueule ouverte
La Gueule ouverte
Mourir

Extrait de "Animal Bouffe Animal"
  
Parole de Hyène
Parole de Hyène
Mourir

Extrait de "Animal Bouffe Animal"
  
Animal bouffe Animal
Animal bouffe Animal
Mourir

Extrait de "Animal Bouffe Animal"
  

tracklist
01.   Sentir le Vide  (04:23)
02.   Ton univers mental m'épuise  (05:55)
03.   Foutu pour Foutu  (07:46)
04.   La Gueule ouverte  (02:59)
05.   Parole de Hyène  (03:41)
06.   Animal bouffe Animal  (08:51)

Durée : 33 minutes 37 secondes

line up
parution
21 Février 2020

voir aussi
Mourir
Mourir
Disgrâce

2022 - Throatruiner Records
  

Essayez aussi
Spirit Possession
Spirit Possession
Of The Sign...

2023 - Profound Lore Records
  
Borknagar
Borknagar
The Olden Domain

1997 - Century Media Records
  
Ofermod
Ofermod
Pentagrammaton

2020 - Shadow Records
  
Vampyric Winter
Vampyric Winter
Realms Of Spectral Darkness And Eternal Despair

2021 - Autoproduction
  
Antestor
Antestor
Omen

2012 - Bombworks Records
  

Teitanblood
Seven Chalices
Lire la chronique
Blood Red Throne
Nonagon
Lire la chronique
Severoth
By the Way of Light (Шляхом...
Lire la chronique
Mathilde
32 décembre
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Fleshwater
We're Not Here To Be Loved
Lire la chronique
Houwitser
Sentinel Beast
Lire la chronique
Chapel Of Disease
Echoes Of Light
Lire la chronique
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
A Somber Funeral
Summertime Sorrow
Lire la chronique
Purulency
Transcendent Unveiling Of D...
Lire la chronique
Panzerchrist
All Witches Shall Burn (EP)
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
Ost
Œuvres Mortes (Démo)
Lire la chronique
Benighted
Ekbom
Lire la chronique
Yattering
Genocide
Lire la chronique
Cave In
Creative Eclipses (EP)
Lire la chronique
Exocrine
Legend
Lire la chronique
Yawning Man
Long Walk Of The Navajo
Lire la chronique
Rivers Like Veins
Architektura przemijania
Lire la chronique
Råtten
La Longue Marche
Lire la chronique
Vircolac
Veneration
Lire la chronique
Dwarrowdelf
The Fallen Leaves
Lire la chronique
Purulent Remains
Fermented Death (EP)
Lire la chronique
Griffon
De Republica
Lire la chronique
Anthropovore
Parthénogenèse
Lire la chronique
Bleak Sanctuary
The Dark Night of the Soul
Lire la chronique
Drunemeton
Tir nan Og
Lire la chronique
Resistance
Cyclic Terror (EP)
Lire la chronique
One Day In Pain
In Pain We Trust
Lire la chronique